jeudi 24 février 2011

La microfinance à notre chevet

La microfinance est discutable, discutée, mais quoi qu'on en dise, elle reste à notre chevet! D'après le blog de la Microfinance à Madagascar, ce mécanisme financier particulier consiste à collecter l'épargne et le financement des petits producteurs ruraux et urbains dans un double objectifs

  • favoriser l'accès des petits producteurs exclus du circuit bancaire à des services financiers de proximité et adaptés à la taille de leurs activités (micro-entreprises/micro-crédits) ; 
  • réaliser une meilleure collecte de l'épargne des ménages et des petits entrepreneurs pour la réinjecter dans le circuit économique.



Même si cet univers peut être complexe, on en comprend d'ores et déjà le fonctionnement et les ambitions, plutôt louables il faut bien le reconnaître. La microfinance a fait l'objet d'attaques diverses, y compris par d'anciens adeptes. Il n'y a pas si longtemps, des propos déploraient l'endettement d'une population déjà pauvre pour enrichir des banques déjà fortunées. La controverse étant alimentée par une vague de suicides de fermiers indiens dont l'activité reposait sur le microcrédit. Mais aujourd'hui, et la lecture des infos de la microfinance le confirme, il semble nécessaire de ne pas définitivement condamner et oublier ce système de financement qui reste au chevet d'une économie mondiale incapable de favoriser le développement du plus grand nombre.

Il faut le savoir, à Madagascar, grâce à la microfinance, "le taux d'accès de la population est passée de 10%, fin 2009 à plus de 16%, fin 2010". Par ailleurs, en Egypte, qui amorce une transition politique, économique et sociale, des activités de micro-assurances émergent. Le concept est "basé sur la coopération et la protection et sur l'aide réciproque entre les participants. Il est basé sur la mutualisation des risques, l'absence d'intérêt, le partage des profits et des pertes, la délégation de gestion par contrat d'agence et l'interdiction des investissements illicites". 

... Sounds good, doesn'it?...

3 commentaires:

  1. Je ne peux qu'abonder dans votre sens cher rédacteur d'ElementR.
    La microfinance, créée pour réduire la pauvreté, s’est toujours basé sur un fragile équilibre entre enjeux sociaux (accompagnement au lancement d’une activité économique, campagnes de sensibilisation diverses) et stabilité financière, passage obligé pour être durable.

    La qualité des indicateurs économiques (nombre de clients, liquidité, pourcentage de remboursement plus élevé que la finance classique) a attiré de nouveaux investisseurs peu soucieux des enjeux sociaux. C’est aujourd’hui un eldorado pour les fonds de pension qui ont souffert de la crise financière.

    On assiste aujourd’hui à une scission entre les institutions de microfinance (IMF) traditionnelles financées par des bailleurs de fonds classiques, et les IMF à but lucratif qui proposent des services financiers sans se soucier des enjeux sociaux.

    S’il est facile de trier le bon vin de l'ivraie lorsque l’on est un acteur local, il en est tout autre pour les personnes externes, dont les journalistes, qui font régulièrement un mélange des genres.

    Il faudrait une nouvelle appellation pour la microfinance sociale, afin de la démarquer de la microfinance à but lucratif. Je pense que cela viendra dans les années à venir.

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  2. Cher Thomas,
    merci pour ce commentaire tout à fait pertinent. Vous semblez bien connaître le sujet, de "l'intérieur" peut-être ? Je suis entièrement d'accord sur le fait que la microfinance souffre d'un "obscurantisme" médiatique qu'il serait bon d'éclaircir. Une identification de la microfinance sociale via une nouvelle appellation paraît indispensable en effet pour la dissocier de son pendant "pervers".
    Continuez à en véhiculer l'idée, j'en ferai autant!

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  3. Ce qu'il faut éviter, c'est que les banques de microcrédit soient cotées en bourse et cherchent à spéculer sur la pauvreté. Il faut une réglementation sur la microfinance, tout comme il faut il faut une réglementation sur la finance en général. Ces enfoirés de courtiers ont tout flingué. La spéculation est à l'argent est ce que la baise est à l'amour.

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