lundi 11 octobre 2010

La Banque. Comment Goldman Sachs dirige le monde

La Banque. Comment Goldman Sachs dirige le monde, par Marc Roche
Albin Michel, 2010, 310 p., 19,50 euros.
Dans un film sur la finance, la banque Goldman Sachs tiendrait le rôle du méchant. Normal, juge Marc Roche, elle a la gueule de l'emploi. Dans cette enquête menée au fil des ans entre New York, Bruxelles, Washington et surtout Londres, le correspondant du journal Le Monde à la City détaille chapitre après chapitre les turpitudes de la banque d'affaires américaine.
On entre dans le monde étrange de ces "moines banquiers" qui peuvent aussi bien atteindre leur paradis, devenir l'un des 400 associés de la firme, porte ouverte sur la fortune et la gloire, que finir dans l'enfer de Noël, qui voit jusqu'à 10% du personnel, jugé non performant, mis à la porte chaque année.
Pour réussir chez Goldman, il faut abandonner toute autre forme de vie que son travail, avoir le goût du secret, de la performance et savoir travailler en équipe parce que les renseignements glanés par les uns font les futures commissions gagnées par les autres.
Et les commissions, c'est le moteur de Goldman Sachs. La banque est devenue experte dans l'art de fourguer placements financiers, deals et conseils en tout genre à ses clients. Qu'ils y gagnent ou qu'ils y perdent, Goldman aura touché son chèque. Tout le livre dénonce, exemples à l'appui, l'ambiguïté du comportement de la banque, prête à tout pour accumuler les profits, y compris quand cela doit se faire au détriment de ses clients. Goldman Sachs nage en permanence en plein conflit d'intérêts, assène Marc Roche, jouant des informations acquises auprès des clients pour faire ses propres placements ou bien refilant à certaines banques les fameux produits Abacus, dont le rendement ne tenait qu'à des prix immobiliers montant jusqu'au ciel, pendant qu'elle pariait sur leur chute avec le fonds spéculatif de Henry Paulson. D'où le surnom de "Goldman Sacks", avec le "k" du verbe to sack (piller, mettre à sac).
Avec la crise financière, les pratiques de Goldman Sachs, longtemps restées dans l'ombre, éclatent en pleine lumière. La banque se voit confrontée à des plaintes, des enquêtes et des amendes de la part des régulateurs. 
Son dirigeant, Lloyd Blankfein, un ancien avocat fiscaliste et ex-trader sur métaux, passe sur le gril d'une commission sénatoriale, obligé de reconnaître du bout des lèvres quelques erreurs, avant d'affirmer en public: "Je fais le travail de Dieu"! Un supposé trait d'esprit reçu comme une nouvelle preuve d'arrogance.
Une arrogance d'autant plus insupportable que Goldman Sachs, non contente de s'imposer dans la finance, place systématiquement ses hommes aux postes clés des gouvernements. On connaît la chose pour les Etats-Unis, où le secrétaire au Trésor de George W. Bush, Hank Paulson, était l'ancien PDG de Goldman! Mais les anciens de la banque entourent aussi Tim Geithner, celui d'Obama. L'Europe n'est pas en reste. Certains anciens commissaires européens (Mario Monti, Peter Sutherland), ancien de la Bundesbank (Otmar Issing) et jusqu'à Mario Draghi, actuel gouverneur de la Banque centrale italienne et patron du Conseil de stabilité financière chargé de coordonner les efforts mondiaux de régulation sont des Goldmaniens!
Allez visiter Goldman Sachs. Son histoire, ses liens avec les fonds spéculatifs ou les relations tumultueuses de son PDG avec Obama, pour lequel il a fait campagne avant de dire pis que pendre de ce Président aux velléités de régulation de la finance. Le livre de Marc Roche sera votre guide indispensable.
Christian Chavagneux
Alternatives Economiques n° 295 - octobre 2010 

Mesures pour contrôler les prix et pallier le manque d’électricité – Le Courrier du Vietnam

« Prochainement, le gouvernement devra se pencher sur la prise de mesures synchroniques pour contrôler les prix et remédier à la pénurie d’électricité », a déclaré le Premier ministre Nguyên Tân Dung, lors de la réunion périodique de septembre du gouvernement, tenue le 30 septembre à Hanoi.

Concernant le contrôle des prix, selon M. Dung, il y aura prochainement une conférence nationale destinée à mettre en oeuvre la directive du Premier ministre en la matière, dont la maîtrise de l’inflation. Les prix sont étroitement liés à la politique de gestion monétaire et des crédits. Alors, au dire du chef du gouvernement, il faut maintenir la stabilité du taux d’intérêt de base. « La gestion de la politique monétaire doit être active et flexible au service de la croissance économique », a-t-il indiqué. Et de souligner l’importance d’enrayer la hausse des prix des marchandises de première nécessité, en tête médicaments et produits laitiers. « Ministères, services et localités doivent veiller à stocker suffisamment de marchandises en prévision de la fête du Têt », qui va venir dans 4 mois, a-t-il demandé.
S’agissant de la pénurie d’électricité, le Premier ministre a exhorté ce secteur, notamment le groupe Électricité du Vietnam (EVN), à « prendre des mesures énergiques » pour y pallier. Il importe d’accélérer l’exécution des projets et la mise en service des nouvelles centrales, d’acheter de l’électricité à l’étranger, de réguler rationnellement cette source d’énergie, de l’économiser dans les usines et au sein des ménages…
Continuer à maîtriser l’inflation
Ces 9 premiers mois de l’année, la situation socio-économique nationale a montré une évolution positive. La reprise économique s’est révélée assez rapide. La croissance du PIB a atteint 6,52%, avec une montée en puissance au fil des trimestres (5,83% au 1er, 6,40% au 2e et 7,16% au 3e). L’accroissement de la production industrielle a été supérieur au plan annuel.
Les exportations ont poursuivi leur augmentation, avec une valeur totale estimée à 51,5 milliards de dollars en 9 mois, en hausse de 23,2% en glissement annuel, soit près de 4 fois plus que l’objectif fixé par l’Assemblée nationale (plus de 6%). Treize articles d’exportation ont franchi le seuil d’un milliard de dollars de chiffre d’affaires, dont prêt-à-porter, pétrole brut, chaussures, produits aquatiques, riz, bois et produits en bois, caoutchouc, café… L’importation excédentaire s’est élevée à environ 8,58 milliards de dollars, soit 16,7% du montant total des exportations. Il s’agit du taux le plus bas de ces dernières années.
Mais ces bons résultats ne doivent pas occulter le fait que l’économie nationale est encore face à de nombreux défis. L’indice des prix à la consommation au cours des 9 premiers mois a augmenté de 8,64% par rapport à la même période de 2009. Le « gel » de certaines grandes économies mondiales a exercé une mauvaise influence sur les exportations nationales. Les entreprises de production et commerciales rencontrent encore des difficultés dans la mobilisation des capitaux en raison des taux d’intérêt élevés des prêts bancaires. La pénurie d’électricité, les calamités naturelles, les épizooties et épiphyties ont toujours un impact fort sur la production agricole et la vie des habitants.
Face à cette situation, le gouvernement a demandé aux ministères, services et localités de prendre, d’ici la fin de l’année, 11 mesures principales, la priorité étant donnée à la maîtrise de l’inflation.
Minh Quang/CVN
(01/10/2010)

Electricité en Afrique de l’Ouest : la crise perdure, forte hausse de la demande dans dix ans



Ouestafnews – L’ensemble de l’Afrique de l’Ouest va connaître une importante hausse de la demande en électricité d’ici 10 ans, a affirmé un haut responsable de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao, 15 pays), alors que la demande actuelle dans ce domaine reste largement insatisfaite dans les différents pays de la sous-région.


La « demande va atteindre en 2020 un taux record de 22.000 mégawatts (MW) alors qu’elle s’élevait à 6.500 MW en 2003 », a laissé entendre James Victor Gbeho, président de la Commission lors d’un Forum des affaires qui se tient à Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoiren, pays également touché par la crise énergétique. 

« Cette augmentation fulgurante de la demande implique la responsabilité des gouvernements mais aussi celle du secteur privé qui doivent mettre en place des projets ambitieux et innovants », a souhaité le patron de l’organisation sous-régionale à l’ouverture du Forum. 

Selon Victor Gbeho, cette montée de la demande due à « l’industrialisation et à la croissance démographique », ne doit pas occulter le problème de l’accès insuffisant et inégal des populations à l’électricité. 

« Seuls 30 % de la population de la région ont accès direct à l’électricité avec de fortes disparités entre les zones urbaines et les zones rurales, la grande majorité utilisant toujours la biomasse comme source d’énergie », a-t-il révélé selon le texte parvenu à Ouestafnews. 

Une crise énergétique aigüe persiste dans la quasi-totalité de la sous région, malgré beaucoup d’annonces de la part des organisations sous régionales, dont la Cedeao, qui promettent depuis des années de nouvelles « initiatives » pour mettre fin au déficit en énergie électrique, mais apparemment sans succès. 

Parmi ces initiatives figurent la mise en place d’une Autorité régionale de régulation de l’électricité (basée a Accra au Ghana), d’un centre des énergies renouvelables à Praia au Cap-Vert et du Pool ouest africain de l’énergie. 

Au niveau de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa, huit pays), existe également un projet appelé « Initiative régionale de développement de l’énergie » (Ired). 

En dépit de toutes ces initiatives et de toutes ces structures, la question de la distribution de l’énergie électrique en quantité suffisante reste un casse-tête pour l’ensemble de la sous-région. 

Des pays, comme la Côte d’Ivoire, qui jusqu’à une période récente semblaient épargnés, sont aujourd’hui touché par la crise énergétique, alors que dans des pays comme le Sénégal, les foyers sont presque tous retournés à la « bougie » et les entreprises publiques ou privées ne tournent à plein régime que si elles disposent d’un groupe électrogène. 

Des situations que des nations comme le Nigeria (pourtant gros producteur de pétrole), ou la Guinée Bissau dont l’économie est paralysée depuis plus d’une décennie, connaissent depuis des années. 
En mars 2010, le Commissaire de l’Uemao chargé du département du Développement de l’entreprise des télécommunications et de l’énergie, Guy Amédée Adjonohoun, avait particulièrement mis en cause la facture pétrolière de l’Union qui est « passée de 639 milliards de F CFA en 2003 à plus de 1300 milliards en 2006, soit un accroissement de 42% par an ». 

Mais pour les observateurs et les associations consuméristes, la facture pétrolière n’explique pas tout et l’on dénonce la gouvernance des sociétés de distribution d’énergie électrique qui relèvent pour la plupart du secteur public. 

Cette situation critique du secteur de l’électricité est partout marquée par des délestages récurrents et pose de sérieux handicaps aux populations dont les activités économiques se trouvent bloquées, causant parfois de vives tensions sociales. 

Au Sénégal par exemple, les populations ont renoué depuis quelques jours avec les « émeutes de l’électricité », pour manifester leur mécontentement. 

Sénégal | Emeutes de l’électricité : La situation devient explosive

01/10/10




Les émeutes de l’électricité continuent dans la capitale du pays, Dakar. A Scat Urbam, des milliers de jeunes sont sortis dans la soirée du jeudi pour manifester leur colère. "Nous avons marre de ce régime. On en a marre de ces gens", a indiqué un manifestant interrogé par la radio Sud Fm. "C’est la seule solution que nous avons pour régler les problèmes, allumer les pneus", a dit la même source., "Ces gens-là, nous snobent, ils sont bien installés dans leurs bureaux avec leurs climatiseurs et nous narguent", précise la même source.
A Thiès également des manifestants nocturnes ont été notés. Au quartier Ndamatou de Touba, des centaines de jeunes ont voulu assiéger le siège de la Sénélec, mais face à la détermination des forces de l’ordre, ils ont rebroussé chemin.
Pour revenir à la situation à Dakar : quatre bus Dakar Dem Dikk ont été saccagés au point que les syndicats de la maison demandent l’arrêt des bus pour montrer également leur mécontentement face à cette situation.
Source : Politicosn

Les manifestations qui comptent


Peu importe le nombre de manifestants entre République et Bastille. Il faut regarder ce qui se passe dans les rues de Jakarta et Dhaka.
02/10/10




Un ou trois millions de manifestants contre la réforme des retraites? Combien pour celles du 1er et du 12 octobre? Dans notre théâtre national, le nombre compte, politiquement. Il reflète le climat délétèreet, par effet retour, ne l'arrange pas. Economiquement, les manifs ne comptent guère. Allonger la durée du travail est inéluctable. Et «l'autre réforme» vantée par le Parti socialiste ne changerait en réalité que la présentation. 



Les manifestations qui comptent vraiment pour déterminer notre futur niveau de vie, à nous Français, ont lieu au Bangladesh, où les ouvriers de certaines firmes textiles ont obtenu une hausse de 80% de leurs salaires cet été, après protestations contre des hausses des prix des denrées, du fioul, de la santé.

Presque tous les autres pays d'Asie connaissent des revendications similaires. Le Vietnam a connu 200 manifestations l'an passé à cause d'une inflation supérieure à 20%. En Indonésie, les défilés se sont multipliés, réunissant par exemple à Bandung jusqu'à 40.000 personnes contre les prix de l'électricité. Les ouvriers ont obtenu des relèvements des salaires minimaux régionaux, un gain de 10%, à 100 dollars par mois, à Jakarta la capitale. En Inde aussi, des mouvements contre les hausses de prix ont touché les usines de Nokia, Bosch, Hyundai, Volvo. La Chine est concernée. Les informations sur des manifs, des pénuries de main-d'oeuvre, des hausses de salaire ont abondé tout l'été. Des nouvelles lois du travail ont été mises en place, les minima ont été relevés de 30% dans certaines villes.
Ces conflits conduisent à de meilleurs salaires et de plus hauts niveaux de vie dans les pays émergents. Ils sont essentiels pour les ouvriers bengalis et indiens, en premier chef. Mais pour ceux de Paris aussi, qui devraient encourager leurs camarades émergents. Leurs intérêts sont les mêmes. Plus le rattrapage de l'Asie sera rapide, plus vite les salaires s'égaliseront, plus vite cessera la concurrence par les coûts et plus vite le rapport de forces salaire-profit pourra s'équilibrer de nouveau, cette fois à l'échelle de la planète entière. La pression sur les coûts salariaux en Occident ne cessera que lorsque l'Asie «en rattrapage» aura cessé de l'exercer.




La guerre des coûts

Quand cela arrivera-t-il? Réponse difficile. Il aura fallu quarante ans au Japon. Le niveau de vie des Japonais, moitié moindre de celui des Américains au sortir de la guerre, l'a «rattrapé» vers 1990, avant que les Etats-Unis ne reprennent de la distance. La Corée du Sud est partie de plus loin: 10% du niveau de vie américain après-guerre, 65% aujourd'hui. Cela suffit pour que l'on ne classe plus la Corée parmi les pays «à bas coûts de main-d'oeuvre». La Chine a entamé son rattrapage en 1978, à la suite des réformes de Deng Xiaoping. L'empire partait de très bas: moins de 5% du niveau américain. Trente ans plus tard, il est encore à moins de 25%. Combien de temps faudra-t-il encore?
Un premier examen du marché de l'emploi chinois ne porte pas à l'euphorie. Le salaire moyen d'un paysan qui migre de la campagne pour les villes en émergence est encore de 1.500 dollars par an, dix fois moins que dans l'Hexagone, selon Fan Gang de l'université de Pékin. Or l'agriculture, où les salaires sont moitié moindres, représente encore 30% de la main-d'oeuvre. En clair, «l'armée de réserve» est encore vaste: au moins 150 millions de personnes! Il faudra créer 8 millions d'emplois par an pendant vingt ans pour les absorber. C'est beaucoup et quoi qu'il arrive, durant ce temps, la Chine va subir une pression interne sur ses salaires. Depuis quinze ans, leur hausse a d'ailleurs été limitée à 4-6% par an, deux fois moins rapide que le PIB. Du coup, la part des salaires dans la richesse nationale a décliné et la consommation aussi. La Chine ne croît que grâce à ses investissements dans des usines faites pour l'export. On peut en conclure que la guerre mondiale des coûts ne va pas se finir demain.
Pourtant, on peut espérer que le rythme du rattrapage s'accélère. Du fait des manifs, d'abord. Ensuite, parce que la Chine a compris que les débouchés américains et européens s'assèchent. La consommation intérieure doit prendre le relais. Cela impose une revalorisation des feuilles de paie. Les manifs de cet été ont été soutenues par le pouvoir central en quête d'un nouveau modèle de croissance. Dès lors, le rattrapage pourrait s'achever dans, disons, vingt ans. C'est long? Oui et non. Les enfants qui naissent aujourd'hui ne connaîtront pas la concurrence chinoise par les coûts. Les manifestations, là-bas, auront payé.
Eric Le Boucher
Chronique également parue dans Les Echos

lundi 27 septembre 2010

Eva Joly veut une régulation rapide des marchés de matières premières

EurActiv.fr  |  22.09.2010  |  Agriculture et environnement

A Paris, l'eurodéputée Europe Ecologie a fustigé les opérateurs qui jouent «au casino» avec les prix des denrées agricoles.



Eva Joly est en guerre. En guerre contre les spéculateurs sur les marchés agricoles. A Paris, lundi 20 septembre, la présidente (Europe Ecologie -Verts ALE) de la commission Développement au Parlement européen a fustigé les opérateurs qui «jouent au casino» en pesant sur les prix des denrées alimentaires.
Accompagnée du rapporteur de l’ONU pour le droit à l’alimentation, Olivier De Schutter, elle a dressé un tableau assez noir du contexte actuel. «Depuis des années, nous avons incité les pays en voie de développement à abandonner leur agriculture vivrière pour une agriculture intensive destinée à l’export, comme le tabac. Ils sont devenus très dépendants de l’importation. Or, aujourd’hui, ils importent au prix fort et ne parviennent plus à exporter», a expliqué l’eurodéputée.
L’expert onusien explique pour sa part que les prix des denrées alimentaires ont pratiquement doublé entre 2005 et 2008. «Les variations se sont amplifiées après que les fonds d’investissement se sont tournés vers les marchés de matières premières agricoles», a expliqué M. De Schutter.
Progrès américains
En réalité, la bulle spéculative a commencé à naître au début des années 2000. A cette époque, des opérateurs investissent dans les denrées alimentaires comme ils le feraient sur tout autre produit. Résultat: l’écart entre les marchés physiques, ou s’échangent réellement le blé et le maïs, et les marchés secondaires, où les opérateurs négocient des contrats à terme, se creuse considérablement. En 2007-2008, on observe ainsi plus de 80 fois plus d’activités spéculatives, en comparaison des stocks qui s’échangent sur le marché physique.
Pour Olivier De Schutter, les Etats-Unis sont néanmoins en passe de freiner ce phénomène. «Grâce à une loi qui vient d'être adoptée, une commission de contrôle déterminera bientôt le nombre maximum de contrats qui peut être conclu par chaque opérateur sur les marchés secondaires», a poursuivi l’expert.
La France a décrété que la lutte contre la volatilité des prix sur les marchés de matières premières constituerait une priorité de sa prochaine présidence du G20. L’Europe, de son côté, en est encore au stade de la réflexion. Le 15 septembre, le commissaire européen en charge du Marché intérieur, Michel Barnier, a proposé de mettre en place des outils pour renforcer la transparence et les contrôles sur les marchés dérivés de matières premières.
« Nous n’avons rien compris de la dernière crise »
«Le fait que nous n’arrivons pas à réguler ces marchés est insupportable. Nous n’avons rien compris de la dernière crise», a déploré Eva Joly. «Nous pouvons réguler la spéculation si nous le voulons», a-t-elle poursuivi. Une volonté dont les 27 ne sont pas dotés, selon l’eurodéputée. Elle doute notamment de la capacité de Nicolas Sarkozy à mettre en adéquation ses paroles et ses actes.
Concrètement, concernant les matières premières agricoles, Eva Joly demande que les opérateurs ne puissent pas investir plus de 3% de leurs fonds propres lorsqu’ils prennent position sur les marchés dérivés. Elle demande aussi une plus grande transparence: «Nous aimerions savoir ce que [la banque d’investissement américaine] Merrill Lynch a gagné en spéculant sur le blé», a-t-elle ajouté.
Eva Joly a également profité de cette occasion pour demander la constitution d’un «Greenpeace de la finance», afin d’aider les parlementaires à répondre aux lobbies de l’industrie financière et de bénéficier d’une information équilibrée sur ces sujets très techniques. Une idée lancée par son collègue Pascal Canfin en juin.

Objectifs du millénaire: tout reste à faire

Claire Alet
Alternatives Economiques n° 294 - septembre 2010

Du 20 au 22 septembre à New York, les dirigeants de la planète ont tiré le bilan des avancées des Objectifs du millénaire fixés pour 2015. Des résultats plus que mitigés.

Rendez-vous planétaire à New York. Du 20 au 22 septembre, les dirigeants du monde se sont retrouvés aux Nations unies pour un "Sommet contre la pauvreté". A cinq ans de la date butoir fixée à 2015 par l'ONU, il s'agissaitt du dernier bilan d'étape dans la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Cet ambitieux programme de réduction de la pauvreté a été défini en septembre 2000 lors du Sommet du millénaire, qui avait réuni 147 chefs d'Etat. Concrètement, la communauté internationale s'était alors engagée à réduire de moitié la part de la population dont le revenu est inférieur à 1,25 dollar, à diviser par deux la proportion de ceux qui souffrent de la faim, à universaliser l'accès à l'école primaire, etc.


A la différence de maintes promesses antérieures, les OMD fixaient des objectifs non seulement chiffrés, mais aussi assortis d'une échéance: 2015. Une vraie rupture après cinquante ans de déclarations de bonnes intentions. Et d'autant plus nécessaire qu'au cours des années 1990, l'aide au développement s'était essoufflée, justifiant ainsi le constat qu'elle n'avait pas permis d'accélérer fortement la croissance des pays pauvres.

"Les OMD ont eu le mérite de mobiliser les dirigeants sur le développement. Aujourd'hui, c'est la seule référence consensuelle qui existe sur le sujet entre les Etats", souligne Nathalie Péré-Marzano, déléguée générale du Crid et porte-parole de l'AMCP, l'Action mondiale contre la pauvreté (voir encadré p.40). Autre point positif: "Les OMD ont permis de revenir sur la dimension sociale du développement et d'aider à reconstruire les services sociaux qui avaient été dévastés par les programmes d'ajustement structurel", explique Serge Michailof, consultant et professeur à Sciences-Po (1). En effet, au début des années 2000, un grand nombre de pays pauvres étaient exsangues, du fait des douloureuses cures d'austérité imposées par leur endettement et exigées par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) en contrepartie de leurs prêts.

Mobilisation pour les OMD
"OMD 2015: des actes!", telle est la campagne lancée par l'Action mondiale contre la pauvreté (AMCP), en amont du Sommet contre la pauvreté qui se tiendra à New York, fin septembre. L'AMCP regroupe des ONG, des associations de lutte contre la pauvreté, des syndicats et des collectivités territoriales. Elle représente en France la Global Call for Action against Poverty, une campagne internationale initiée en 2005 afin de suivre les engagements des Etats dans le cadre des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

A travers une pétition, l'AMCP demande que la France ratifie le protocole facultatif du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (Pidesc). Celui-ci permettrait aux populations dont les droits ont été bafoués de porter plainte auprès du Comité Desc de l'ONU. La coalition exige également des Etats qu'ils débloquent les fonds sur lesquels ils se sont engagés et qu'ils mettent en place une taxe sur les transactions financières. "Nous plaidons aussi pour une plus grande implication des collectivités locales, des parlements nationaux et de la société civile dans la mise en oeuvre des OMD, explique Nathalie Péré-Marzano, porte-parole de l'AMCP. La réalisation des OMD ne peut pas se limiter à une relation d'Etat à Etat."

En savoir plus
http://omd2015.fr (pétition en ligne).

Des programmes au détriment de la croissance
"On a eu cependant tendance, avec les OMD, à se focaliser sur la santé et l'éducation, au détriment de la croissance. On a mis en place des mécanismes d'aide qui accroissent la dépendance des pays du Sud. On ne les aide pas à créer la richesse qui permettrait de soutenir ces actions sociales de manière pérenne", poursuit Serge Michailof. Car si l'amélioration des conditions sanitaires et l'accès à l'éducation sont des conditions du développement, ils ne suffisent pas à assurer une croissance durable.

De plus, si les OMD, en fixant des objectifs chiffrés, ont eu l'avantage de définir des buts, ils ont eu pour inconvénient d'inciter les décideurs à "faire du quantitatif", au détriment de la qualité. Ainsi, le taux de scolarisation dans le primaire dans les régions en développement est passé de 82% en 1999 à 89% en 2008; il a même progressé de 18 points en Afrique subsaharienne. Mais on se réjouirait davantage de ce résultat - qui laisse hors d'atteinte l'objectif d'accès universel à l'éducation pour 2015 - si cette hausse n'avait pas été réalisée au prix d'un recrutement massif de professeurs non qualifiés et sous-payés qui se retrouvent face à des classes surchargées. Au détriment de la qualité de l'enseignement.

Une réduction de la pauvreté en trompe-l'oeil
Même l'avancée la plus notable - la réduction de la pauvreté - est à relativiser. L'objectif était de faire passer la proportion de personnes vivant en dessous du seuil international de pauvreté (*) dans les pays en développement de 42% en 1990 (1,8 milliard de personnes) à 21% en 2015. "Cet objectif est en passe d'être atteint. Même si la crise a ralenti le rythme", a affirmé Fabrice Ferrier, coordinateur pour la France de la Campagne du millénaire, lors de la présentation du rapport sur les OMD du secrétaire général de l'ONU en juin dernier (2).

Cependant, la réduction globale de la pauvreté est essentiellement imputable à la croissance des pays émergents, plus particulièrement de la Chine et de l'Inde. Le taux de pauvreté chinois devrait tomber à 5% d'ici à 2015. Quant à celui de l'Inde, il devrait passer de 51% en 1990 à 24% en 2015. En revanche, plusieurs autres régions du globe ne devraient pas atteindre l'objectif: l'Afrique subsaharienne, le Moyen-Orient et certains pays du Golfe, d'Europe de l'Est et d'Asie centrale. Selon la Banque mondiale, la crise a maintenu 50 millions de personnes de plus que prévu dans l'extrême pauvreté en 2009. Et ce chiffre pourrait atteindre 64 millions fin 2010. En outre, ces évaluations se cantonnent à la mesure de (l'extrême) pauvreté monétaire, c'est-à-dire au revenu disponible. Or, un même niveau de revenu peut avoir une signification bien différente selon que les personnes peuvent ou non bénéficier de la solidarité familiale ou d'un réseau social.

Un nombre record de sous-alimentés
Qui dit pauvreté, dit souvent sous-alimentation (*) . Un phénomène qui ne résulte pas le plus souvent d'une pénurie de nourriture, mais qui est la conséquence d'une insuffisance de revenu. Dans ce domaine, l'objectif fixé par les OMD est loin d'être atteint. Il posait comme but de "réduire de moitié, entre 1990 et 2015, la proportion de la population qui souffre de la faim". En 1990, cette proportion était de 20%. Elle a certes diminué jusqu'en 2000-2002 pour atteindre 16%, mais a stagné jusqu'en 2007 pour remonter à partir de 2008, année de crise alimentaire suite aux fortes hausses des prix des denrées alimentaires.

Les huit Objectifs du millénaire pour le développement

réduire l'extrême pauvreté et la faim.
assurer l'éducation primaire pour tous.
promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes.
réduire la mortalité infantile.
améliorer la santé maternelle.
combattre le VIH-sida, le paludisme et d'autres maladies.
assurer un environnement durable.
mettre en place un partenariat mondial pour le développement.

Ces 8 objectifs se déclinent en 21 cibles, évaluées par 60 indicateurs statistiques.

En savoir plus
liste des cibles et indicateurs sur http://omd2015.fr/?p=138

La crise financière et économique qui a suivi n'a pas arrangé les choses, grossissant les rangs des personnes au chômage ou contraintes à des emplois précaires. Résultat: l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) estime que 1,02 milliard de personnes étaient sous-alimentées en 2009. C'est le chiffre le plus élevé depuis qu'on dispose de statistiques. Les régions les plus touchées sont l'Afrique subsaharienne et l'Asie du Sud (Inde, Bangladesh, Pakistan, Afghanistan…). Seule l'Asie du Sud-Est pourrait atteindre l'objectif en 2015, grâce à l'enrichissement de la Chine.

Le spectre de la crise alimentaire
"Le spectre d'une nouvelle crise alimentaire n'a pas disparu", affirme Bénédicte Hermelin, directrice du Groupe de recherche et d'échanges technologiques (Gret). Car si les prix des denrées alimentaires sont redescendus, ils restent plus élevés qu'avant 2008. Et les perspectives ne sont pas bonnes: selon l'OCDE et la FAO (3), les prix des matières premières agricoles (blé, céréales, lait…) seront en moyenne plus élevés pendant la prochaine décennie que durant celle précédant la flambée des prix de 2007-2008. La faute notamment à la spéculation sur les prix des matières premières, source de volatilité. Mais aussi à une concurrence accrue entre usage alimentaire et usage énergétique des terres agricoles cultivées. Ainsi, l'OCDE et la FAO prévoient que la production d'éthanol (utilisé comme agrocarburant) à partir de betterave, de maïs et de canne à sucre devrait doubler d'ici à 2019.

Dans ce contexte, des pays comme la Chine, le Japon ou la Corée du Sud achètent ou louent de plus en plus de terres agricoles dans certains pays du Sud, afin d'assurer l'approvisionnement alimentaire de leur propre population, au détriment des populations locales. Enfin, pour ne rien arranger, les pays en développement pourraient connaître un déclin de 9% à 21% de leur productivité agricole potentielle totale d'ici à 2050, selon la FAO, à cause du réchauffement de la planète (sécheresse, inondations, notamment).

Au final, sur les huit Objectifs du millénaire, seule la cible un du premier, relative à la pauvreté, devrait être atteinte en 2015, dans les limites décrites plus haut. L'OMD ayant fait le moins de progrès est celui qui vise l'amélioration de la santé maternelle. Selon l'OMS (4), 500 000 femmes meurent chaque année pendant la grossesse ou l'accouchement, dont 99% dans les pays en développement. En dépit de quelques avancés, 55% des femmes d'Asie du Sud et 54% de celles d'Afrique subsaharienne accouchaient sans la présence de personnel qualifié en 2008. La santé maternelle (et infantile) a d'ailleurs été un des thèmes du G8 qui s'est tenu à Toronto en juin dernier. Les chefs d'Etat ont décidé de débloquer 5 milliards de dollars additionnels sur cinq ans. Mais encore faut-il qu'ils tiennent promesse.

Une aide insuffisante
Car l'aide demeure insuffisante et la liste des engagements non honorés s'allonge (5). L'aide a certes crû de 34% entre 2004 et 2010 de la part des pays de l'OCDE, mais elle ne dépasse pas 0,32% de leur produit intérieur brut (PIB) cette année. Cette progression ne représente que 27 milliards de dollars, loin des 48 milliards d'aide additionnelle promise pour 2010 lors du G8 de Gleneagles en 2005. Une somme qui restait elle-même bien en deçà des 185 milliards de dollars jugés nécessaires pour atteindre les OMD (soit 0,54% du PIB des pays riches), selon les estimations réalisées en 2005 pour les Nations unies par l'économiste Jeffrey Sachs. Parallèlement, quinze membres de l'Union européenne s'étaient engagés à porter leur aide individuelle à 0,51% de leur PIB (6). Or, certains restent en retard, dont la France qui, malgré des efforts ces dernières années, n'a consacré à l'aide au développement que 0,46% de son PIB en 2009, un montant qui pourrait bien diminuer, rigueur budgétaire oblige.

Face à l'insuffisance de l'aide et devant l'urgence de la situation, aggravée par la nécessité de trouver des financements supplémentaires pour faire face au changement climatique, la question des financements innovants est régulièrement mise sur le tapis. A l'instar de la taxe sur les billets d'avion, qui a rapporté 2 milliards d'euros depuis son instauration en 2006. Une taxe sur les transactions financières, prônée par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel lors du dernier G20 de Toronto, et soutenue par les ONG, fait partie des projets à l'étude. Mais elle ne devrait pas être lancée avant le G20 accueilli en France en novembre 2011. Une telle taxe aurait pour avantage de stabiliser les ressources, indépendamment du bon vouloir des Etats.

Car pour le moment, en matière d'aide, chaque pays demeure maître du montant et du contenu. Ainsi, en ce qui concerne la France, il faut distinguer dans la somme totale ce qui relève de l'aide réelle et d'artifices financiers. La France inclut dans son aide publique des annulations de dettes et des dépenses qui ne profitent pas aux populations pauvres, tel que l'accueil d'étudiants étrangers ou l'assistance technique par du personnel expatrié. Au total, Coordination Sud considère que l'aide "réelle" de la France entre 2002 et 2008 ne représentait en moyenne que 57% de l'aide officielle.

La qualité laisse à désirer
"Au-delà de la quantité, il faut veiller à la qualité de l'aide", plaide en outre Nathalie Péré-Marzano. L'AMCP, avec d'autres organisations comme l'OCDE, prône ainsi l'appropriation par les pouvoirs publics et la société civile au Sud des mécanismes de distribution et d'utilisation de l'aide. Ainsi que leur implication dans la définition des politiques qu'elle est censée financer (voir encadré). "Les bénéficiaires devraient pouvoir se saisir de la façon de parvenir aux OMD", affirme Pascal Erard, responsable du plaidoyer au CFSI.

En termes de qualité, il est aussi nécessaire de repenser l'orientation de l'aide. "L'aide me paraît trop orientée vers les dimensions dites "sociales", et cela risque de compromettre l'avenir", estime Jean-Michel Severino, inspecteur général des Finances et ancien directeur de l'Agence française de développement (AFD). "Aujourd'hui, nous observons des dynamiques de croissance forte en Afrique au sud du Sahara. Il est crucial de les accompagner pour qu'elles soient durables", poursuit-il (7). Comment? Notamment en épaulant l'économie informelle, qui représente la moitié des emplois urbains en Afrique. En aidant à la construction ou à la reconstruction d'appareils d'Etat capables de recouvrer les taxes pour ensuite financer les services sociaux. Ce qui passe aussi par une lutte efficace contre la corruption. Ainsi qu'en encourageant les investissements dans l'agriculture.

La priorité agricole
"C'est d'abord en soutenant l'agriculture qu'on résoudra le gros du problème de la pauvreté", ajoute Serge Michailof. Car les trois quarts des pauvres de la planète vivent en milieu rural et dépendent directement des activités agricoles pour leur revenu. Paradoxalement, les petits producteurs représentent 80% des personnes sous-alimentées. Or, les budgets consacrés à l'agriculture sont trop faibles. En Afrique subsaharienne, rares sont les pays qui y consacrent plus de 4% de leur budget national. Et la part de l'aide publique mondiale au développement destinée à ce secteur a chuté de 17% à 3,8% entre 1980 et 2005. "Investir dans l'agriculture, ce serait donner aux paysans accès à une formation, au crédit, à des intrants de qualité et à des semences adaptées aux conditions locales", explique Bénédicte Hermelin.

"Mais rien ne sert d'investir dans l'agriculture si l'on poursuit par ailleurs la libéralisation des marchés agricoles", rappelle-t-elle. Car l'ouverture des frontières, préconisée par les organisations internationales, dont l'Organisation mondiale du commerce (OMC), a été défavorable aux petits producteurs. Leurs produits ont été concurrencés par des importations moins onéreuses, puisque bénéficiant de coûts de production plus favorables ou de subventions.

Or, aujourd'hui, dans le domaine agricole, l'Union européenne continue à subventionner, directement ou indirectement, ses exportations. Tout en faisant pression sur ses "clients" du Sud pour qu'ils réduisent leurs protections commerciales dans le cadre d'accords de partenariat économique (*) . Ce qui revient plus ou moins à reprendre d'une main ce qui est donné de l'autre, dans l'agriculture comme dans d'autres domaines.

"Les enjeux de mise en cohérence des politiques est au moins aussi important que le montant de l'aide", constate Pascal Erard. Il faudrait donner la possibilité aux pays du Sud de protéger certaines productions nationales et de choisir quels sont les produits qui sont ouverts aux importations" (8). Il s'agirait donc de donner davantage de pouvoir de décision aux acteurs des pays en développement et, par conséquent, de s'éloigner d'une approche caritative. Car sortir de la pauvreté, ce n'est pas seulement en finir avec l'indigence. C'est aussi avoir des droits économiques, sociaux, culturels et politiques. Et d'avoir la capacité de prendre en main les conditions de son avenir.


* Seuil international de pauvreté : seuil en dessous duquel une personne est considérée comme pauvre. Il est fixé à 1,25 dollar par jour. Mais pour tenir compte des disparités nationales de pouvoir d'achat, la proportion de la population vivant en dessous de ce seuil est évaluée en parité de pouvoir d'achat (PPA).

* Sous-alimentation : situation dans laquelle l'apport calorique est inférieur aux besoins énergétiques alimentaires minimaux, c'est-à-dire à la quantité d'énergie nécessaire à la pratique d'une activité légère et au poids minimum acceptable pour une taille donnée, selon la FAO.

* Accord de partenariat économique (APE) : accord par lequel les anciennes colonies doivent ouvrir 80% de leur marché à l'Union européenne, en échange d'un accès préférentiel au marché européen pour leurs exportations. Auparavant, ces préférences étaient accordées sans contrepartie.



(1)

Serge Michailof a publié Notre maison brûle au Sud. Que peut faire l'aide au développement, éd. Fayard, mars 2010.

(2)

Rapport 2010 sur les OMD des Nations unies disponible sur www.un.org/fr/millenniumgoals/pdf/report2010.pdf

(3)

Voir "Perspectives agricoles 2010-2019" sur www.ocde.org

(4)

Rapport "Les femmes et la santé" sur www.who.int/gender/women_health_report/fr/index.html Voir également la campagne associative www.santepourtoutes.org

(5)

Voir "Aide au Sud: le compte n'y est pas", Alternatives Economiques n° 292, juin 2010, disponible dans nos archives en ligne.

(6)

Voir le rapport AidWatch de la fédération européenne d'ONG Concord sur www.concordeurope.org

(7)

Voir le dossier "Comment mieux aider le Sud?", Alternatives Internationales n° 47, juin 2010, disponible dans nos archives en ligne.

(8)

Voir "Pour des politiques européennes cohérentes avec la réduction de la faim dans le monde", CFSI, accessible sur www.cfsi.asso.fr/upload/brochure%20PE_BasDef_1.pdf


Claire Alet
Alternatives Economiques n° 294 - septembre 2010

SARKOZY JOUE DU PIPEAU À L’ONU

mardi 21 septembre 2010

Alors que les États des pays riches ont distribué des centaines de milliards aux banques, voilà que Sarkozy, pour lutter contre la pauvreté dans le monde, parle de ressortir un projet de taxe sur les transactions financières. Même si cette proposition était acceptée, ce qui est loin d’être fait, les financiers n’ont pas de quoi se montrer inquiets car le montant proposé pour cette taxe est de 0,005%.
Et de toute façon, ce ne sont que des mots qui n’engagent que ceux qui y croient.

Révision des objectifs du Millénaire pour le développement : passer des discours aux actes

JEUDI 23 SEPTEMBRE 2010 À 13:05
COMMUNIQUE
Si l’augmentation des moyens consacrés à la lutte contre le SIDA, le paludisme et la tuberculose (40 milliards de dollards) est une réalité, il reste beaucoup à faire pour honorer les promesses faites il ya 10 ans. Il est urgent de penser de nouveaux mécanismes de régulation internationale, de nouvelles règles d’échanges commerciaux, une autre politique de la part des institutions financières internationales, de nouvelles ressources financières au service du développement.

L’engagement de l’Europe doit lui aussi être entier: sa relation de proximité avec le continent africain, ses valeurs humanistes et son poids économique lui en donnent le devoir. Active dans la lutte contre le réchauffement climatique et pour la préservation de l’environnement, l’Union européenne peut aussi porter un message fort aux peuples du monde qui attendent d’elle qu’elle porte une haute idée de la civilisation humaine. Cela nécessite de la volonté politique et que chaque Etat s’engage concrètement dans le co-développement.

Malheureusement, Nicolas Sarkozy vient de rappeler qu’il tournait le dos à l’engagement pris par la France de consacrer 0.7% du PNB au financement de l’Aide Publique au Développement, alors que Barak Obama a confirmé sa promesse de doubler le niveau de l'aide américaine au développement de 25 à 52 milliards de dollars en 2015. Avec seulement 0,47%, nous sommes loin de l’effort nécessaire. Qui peut encore prendre au sérieux la parole d’un président de la République qui ne cesse de faire le contraire de ce qu’il proclame, y compris dans son propre pays ? Il appelle à la taxation des transactions financières à l’ONU, mais refuse, dans son pays, toute mise à contribution des revenus du capital. L’hypocrisie doit cesser et, à la veille de la présidence française du G8 puis du G20, le double discours de Nicolas Sarkozy ne laisse guère espérer que la France prenne réellement les enjeux au sérieux. 

La France doit encourager les coopérations et les solidarités régionales, en Afrique en particulier. La lutte contre la pauvreté, contre la faim, contre l’illettrisme, contre la mortalité infantile doit faire l’objet d’un engagement fort de notre diplomatie. Il est temps de mettre fin au plus insupportable des scandales de notre temps. Le Parti socialiste demande au Président de la République de mettre enfin ses actes à Paris en conformité avec ses discours à New-York.

Communiqué 
Pouria Amirshahi, Secrétaire National à la coopération, à la francophonie, à l’aide au développement et aux droits de l’homme    

Terrorisme : Sarkozy veut effacer ses soucis.

Nous avons offert un weekend à New York à Nicolas et Carla Bruni-Sarkozy. Le couple présidentiel est en effet parti avec deux jours d'avance à Manhattan, avant une participation du président français lundi à un Sommet sur les objectifs du millénaire organisé sur place. Mais il rentrera bien vite à Paris, car le terrorisme menace. En France, Hortefeux et Besson s'essayent tout autant à tourner la page des polémiques sur les roms et les outrances sécuritaires de l'été.



Nicolas et Carla en shopping à New York 

Chemise sombre ouverte largement ouverte sur une chaînette dorée, veste noire, Nicolas
Sarkozy s'est montré décontracté à la sortie de son hôtel de luxe à Manhattan. Un look à laTony Montana qui ne surprend plus qui fait quand même désordre en ces temps de disette budgétaire : malgré les cris d'orfraie, la semaine dernière, qui ont accompagné la publication du coût du bouclier fiscal en 2009, le ministre du budget a prévenu qu'il n'y toucherait pas :« Je propose la stabilité. »  

François Baroin place de grands espoirs sur le débat qu'il tente de susciter sur la convergence fiscale avec l'Allemagne. Cette comparaison permettrait, selon lui, de justifier certains allègements fiscaux comme ce bouclier. Autre nouvelle de la semaine, les jeunes mariés (et les jeunes divorcés) perdront prochainement la faculté d'établir 3 déclarations fiscales l'année de leur union (ou de leur séparation), comme s'était le cas jusqu'à présent. Le gouvernement espère économiser 500 millions d'euros par an. 

A l'ONU, Sarkozy voulait rappeler que l’aide publique au développement (APD) serait, en 2011, la seule dépense publique à ne pas baisser. Quel effort ! En fait, l'argument est partiellement faux : le budget de l'APD sera stable en valeur, mais donc en baisse en valeur relative comparé à la croissance du PIB. La France n'atteint toujours pas l'objectif fixé par l'ONU de consacrer 0,7% de son PNB à l'APD. Le taux 2009 était à peine de la moitié (0,39% ). Comme un rapport sénatorial le rappelait l'an dernier, la France est loin des objectifs fixés par l'ONU. Nicolas Sarkozy se présente à New York avec de piètres résultats : « Ceci se traduit, pour la France, par un objectif intermédiaire de 0,51% en 2010 qu'elle n'atteindra pas. » écrivait les sénateurs en novembre 2009, à propos du budget 2010. 

On explique que Nicolas Sarkozy est très préoccupé par la situation nationale, qu'il s'agisse des otages français au Niger ou de la journée d'action contre les retraites jeudi. Il a donc raccourci son déplacement, et, sans attendre l'intervention de Barack Obama mercredi ni l’ouverture de l’Assemblée Générale des Nations Unies, il rentre dès lundi soir pour Paris. Comprenne qui pourra... Il fait du shopping samedi et dimanche avec Carla mais snobe l'essentiel de l'agenda officiel ensuite. Et son propre agenda est désespérément vide. Dans les coulisses, ses conseillers alimentent la presse avec de multiples détails sur cette nouvelle menace terroriste. 

Hortefeux le vigilant 

Après ses provocations sur la réforme de la justice de samedi dernier, le ministre de l'Intérieur réinsiste sur son nouveau crédo, la menace terroriste. Il paraît qu'elle s'est accru 
« ces derniers jours. » Selon RTL, une femme kamikaze s'apprêtait à commettre  un attentat à Paris jeudi dernier. Et le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, serait la cible d'un autre attentat. Deux réseaux jihadistes distincts se seraient réveillés en France. A quelques jours d'une grande journée d'action sociale contre la réforme des retraites, cette menace tombe à pic ! Vendredi dernier, Hortefeux s'était précipité aux pieds de la Tour Eiffel après qu'un attentat ait été paraît-il déjoué la veille. Dimanche encore, Brice Hortefeux participait à une cérémonie d'hommage à trois Français victimes du terrorisme depuis janvier. A coup de belles formules, le ministre veut visiblement passer à autre chose : « Le terrorisme s'est servi de la vie de ces trois hommes au service de revendications politiques radicales qui remettent en cause le coeur même de notre démocratie. » 

On voudrait quand même bien croire Brice Hortefeux, tant l'actualité lui donne raison. On est toujours sans nouvelle des 7 otages, dont 5 Français, kidnappés voici 5 jours au Niger. Et la DCRI a davantage fait parler d'elle, ces derniers temps, pour ses écoutes d'un conseiller pénal de la Garde des Sceaux dans l'affaire Woerth... On s'imagine surtout qu'invoquer la menace terroriste permet de rester sur un agenda sécuritaire, cette fois-ci plus consensuel. 

Cette nouvelle prise d'otages au Niger permet de rappeler plusieurs points de faille dans l'argumentaire sarkozyen. Primo, le nucléaire français en prend un coup. Présenté comme un énergie sans souci, on découvre, via ce malheureux fait divers, que la matière première de nos chères centrales n'est pas chez nous : il faut l'extraire et l'importer de zones souvent dangereuse. Hier otage du pétrole, la France est-elle désormais otage de l'uranium ? Secundo, les provocations électoralistes de Nicolas Sarkozy vis-à-vis de l'Islam n'ont rien arrangé : vote de la loi d'interdiction du port de la Burqa la semaine dernière (coïncidence ?), outrances contre l'Iran, réaction molle contre Israël après la guerre à Gaza en janvier 2009, débat islamophobe sur l'identité nationale, la Sarkofrance clive, rejette, fustige et stigmatise à souhaits. 

Eric Besson l'humaniste 

Eric Besson était l'invité de RTL, LCI et du Figaro, dimanche soir vers 18h30. Le ministre de l'identité nationale veut aussi tourner la page. Il a certes réitéré son indignation contre les comparaisons établies, de Bruxelles au Parti Socialiste, entre l'action du gouvernement auquel il appartient et le régime de Vichy. Au passage, il se répète : « cette circulaire, je ne la connaissais pas » a-t-il déclaré à propos de la circulaire du 5 août dernier ciblant les roms pour les destructions de campements. Un peu plus tard, il a lancé un défi aux responsables socialistes de débattre avec lui sur l'immigration. « Je suis persuadé que l'action que nous menons est bonne pour notre pays. » Mais pour l'essentiel, il voulait réaffirmer la légitimité de la politique qu'il conduit, « cap républicain exigeant, aussi bien pour les Français que pour les étrangers. » Eric Besson n'aime pas qu'on le compare à l'extrême droite. Même s'il s'est complètement fondu dans le camp et les codes de l'UMP, il lui reste à expliquer constamment que ses choix sont les seuls possibles et les plus légitimes : « Je ne suis pas las d'être ministre. J'ai un projet de loi à porter et suis convaincu que le cap que nous visons est juste.» 

Samedi 18 septembre, l'ancien Haut Commissaire aux Solidarités Actives, Martin Hirsch, a formulé formulé « l'espoir que la parenthèse de ces dernières semaines se referme vite, que les querelles cessent, sans vainqueur ni vaincu, l'espoir que dans tous les pays d'Europe l'intégration des Roms (...) devienne rapidement exemplaire, par une mobilisation européenne solidaire ». 

Sarkozy a trouvé comment répondre aux inquiétudes de son ancien ministre : en changeant une fois de plus de sujet de préoccupation.

SOMMET SUR LES OMD: LES PETITS ÉTATS INSULAIRES EN DÉVELOPPEMENT SOULIGNENT LEURS DIFFICULTÉS À RESPECTER L’ÉCHÉANCE DE 2015

Assemblée générale
Soixante-cinquième session
Réunion plénière de haut niveau sur les OMD
5e & 6e séances plénières – matin & après-midi

«  Quepeut faire, seul, un pays comme Haïti, lorsque frappe une tragédie comme le séisme du 12 janvier », demande le Ministre haïtien des affaires étrangères

Au deuxième jour de la Réunion plénière de haut niveau sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), où sont intervenus quelque 75 pays, dont une trentaine étaient représentés par des chefs d’État et de gouvernement, de nombreux petits États insulaires en développement ont exprimé les difficultés qu’ils rencontraient pour respecter l’échéance fixée à 2015.

Les participants à ce Sommet ont également abordé les liens entre développement et bonne gouvernance, entre OMD et environnement, entre OMD et sanctions, ainsi que l’importance de l’assistance internationale. 

Illustrant dramatiquement les propos de la Présidente de la Finlande, Mme Tarja Halonen, qui avait rappelé que la Déclaration du Millénaire était basée sur l’idée que la paix, la sécurité, le développement et les droits de l’homme se renforçaient mutuellement, le Président du Gouvernement fédéral de transition de la République somalienne, Sheikh Sharif Sheikh Ahmed, a déclaré que la guerre civile dans laquelle son pays était plongée lors du lancement des OMD en 2000 s’était changée en « quelque chose de pire ».  Un groupe de terroristes tient désormais le pays en otage, l’empêchant de participer aux efforts du Millénaire, a-t-il affirmé à la tribune de la salle de l’Assemblée générale.

La Chancelière allemande, Mme Angela Merkel, dont le pays est le troisième contributeur tant au budget de l’ONU qu’en termes d’aide internationale au développement, a souligné que le développement était impensable sans une bonne gouvernance et le respect des droits de l’homme.  Dès lors, a-t-elle ajouté, soutenir la gouvernance est aussi important que de fournir une assistance, d’autant que l’aide publique au développement ne peut se poursuivre à l’infini et doit donc être utilisée de manière aussi efficace et responsable que possible.

Plusieurs bailleurs ont mis l’accent sur le principe de l’appropriation nationale dans la définition des stratégies de réalisation des OMD et ce, même si, comme l’a dit le Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, M. Sergey Lavrov,il est clair qu’un puissant effort coordonné de la part de la communauté internationale tout entière est nécessaire pour améliorer la situation dans les pays en développement les plus vulnérables.

En effet, « que peut faire, seul, un pays comme Haïti », qui se relève seulement des résultats de décennies de mauvais choix en matière de développement, lorsque frappe une tragédie sans précédent comme le séisme du 12 janvier, a demandé le Ministre des affaires étrangères d’Haïti, M. Jean-Max Bellerive.  De même, le Ministre afghan des affaires étrangères, M. Zalmaï Rassoul, a rappelé que le budget consacré au développement de son pays était intégralement financé par l’aide internationale.

Les changements climatiques et ses conséquences ont été invoqués par de nombreux pays pour expliquer en partie les retards accumulés dans la réalisation des OMD.  Le Premier Ministre de la Grenade, M. Tillman Thomas, a ainsi expliqué qu’en 2004, le cyclone Ivan avait causé des dégâts dont le montant correspondait à 212% du PIB du pays. 

Les dirigeants de plusieurs petits États insulaires en développement ont insisté sur leurs difficultés spécifiques.  Le Vice-Président des Seychelles, M. Danny Faure, a expliqué que beaucoup d’entre eux, considérés comme pays à revenus intermédiaire, étaient privés des mécanismes de développement accordés aux pays les moins avancés (PMA)  alors que leur vulnérabilité, notamment face aux changements climatiques, est en fait très proche de la leur.

Le Ministre des affaires étrangères des Îles Marshall, M. John Silk, a prôné la création de passerelles entre les OMD et la Stratégie de Maurice pour les petits États insulaires en développement, dont l’examen, cinq ans après son adoption, fera l’objet vendredi et samedi d’une réunion de haut niveau au Siège de l’ONU.  Il a en outre demandé qu’on définisse une catégorie officielle d’États insulaires vulnérables.  Son homologue des Îles Salomon, M. Peter Shanel Agovaka,a rappelé la validité des Plans d’action de Maurice et de Bruxelles, ce dernier en faveur des PMA.

Certains orateurs ont mis l’accent sur l’intégration de la composante environnementale dans leur stratégie de réalisation des OMD.  La Ministre des affaires étrangères du Guyana, Mme Carolyn Rodrigues-Birkett, a ainsi expliqué que son pays avait adopté une stratégie de développement « bas carbone » et signé avec la Norvège un accord qu’elle a présenté comme un modèle de partenariat en matière d’environnement entre pays développés et pays en développement.  M. Sergey V. Lavrov a rappelé à cette occasion l’initiative lancée par le Président russe Dmitry Medvedev pour créer un fonds d’assurance sur les risques environnementaux.

Le Chef de la diplomatie russe a aussi abordé la question des conséquences négatives pour la réalisation des OMD des sanctions imposées à certains pays.  Rappelant que, de longue date, le Conseil de sécurité tenait compte des « limites humaines » des sanctions afin d’éviter des incidences trop négatives pour les populations, il a souhaité que prennent fin les sanctions imposées unilatéralement à l’encontre de pays en développement « par certains États qui vont au-delà de ce que prévoit la Charte ou de ce que le Conseil de sécurité a autorisé ».

Un peu plus tôt, le Président du Zimbabwe, M. Robert G. Mugabe, avait largement attribué à des « sanctions illégales imposées au pays par nos détracteurs », les résultats mitigés obtenus par son pays, et avait jugé « très perturbant et regrettable » qu’après avoir décidé, lors du Sommet du Millénaire, de travailler au profit de nos populations, certains pays aient ensuite « travaillé délibérément à détruire nos efforts ».

La Réunion plénière de haut niveau se poursuivra demain, mercredi 22 septembre, à partir de 10 heures.

APPLICATION ET SUIVI INTÉGRÉS ET COORDONNÉS DES TEXTES ISSUS DES GRANDES CONFÉRENCES ET RÉUNIONS AU SOMMET ORGANISÉES PAR LES NATIONS UNIES DANS LES DOMAINES ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ET DANS LES DOMAINES CONNEXES; ET SUITE DONNÉE AUX TEXTES ISSUS DU SOMMET DU MILLÉNAIRE: PROJET DE RÉSOLUTION (A/65/L.1)

Déclarations

M. DIMITRIS CHRISTOFIAS, Président de la République de Chypre, a estimé que les États, petits et grands, devaient assumer leur part de responsabilité pour garantir la réalisation en temps voulu des Objectifs du Millénaire pour le développement.  « Nous avons beaucoup parlé au cours des 10 premières années mais peu agi », a-t-il déclaré, pour engager ensuite les États Membres à intensifier leurs efforts au cours des cinq prochaines années afin de « rattraper le temps perdu ».  Le Chef d’État a ensuite passé en revu les grandes lignes de CyprusAid, le service de coopération pour le développement de son pays, qui vise à garantir un accès universel aux services sociaux et à la couverture sociale, ainsi qu’à réduire les inégalités.  Il a précisé qu’une attention particulière était accordée au secteur de la santé, moyennant la construction de cliniques et les dons d’ambulance, ainsi qu’à l’éducation, aux services liés au tourisme, à l’infrastructure et aux travaux publics.  Il a affirmé qu’à l’avenir, ce programme accorderait davantage d’attention à l’environnement et aux effets des changements climatiques.

M. Christofias a ensuite expliqué que, faute de mécanisme de mise en œuvre, Chypre a organisé ses projets de développement en étroite coopération avec ses partenaires de l’Union européenne et les agences de développement.  Il a ajouté que les projets initiés jusqu’à présent ciblaient tous les OMD.  M. Christofias a, de même, évoqué l’appui qu’accorde son pays à ONUSIDA.  Le Président a ajouté qu’afin de lutter contre la pauvreté et l’inégalité entre les sexes, il importait de garantir une distribution plus équitable des richesses.

Mme TARJA HALONEN, Présidente de la République de Finlande, a rappelé que la Déclaration du Millénaire était basée sur l’idée que la paix, la sécurité, le développement et les droits de l’homme se renforçaient mutuellement.  Elle a estimé qu’il était évident que les efforts communs des nations avaient produit des résultats.  Elle s’est réjouie que les objectifs de développement soient devenus partie intégrante des stratégies nationales de développement des pays en développement.  De nombreux exemples démontrent que ces objectifs ont joué un rôle crucial dans la réduction de la pauvreté.  Elle a indiqué que la Finlande restait attachée à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) en précisant que son pays consacrait 0,58% de son PIB à la réalisation de ces objectifs.  Elle a précisé que la Finlande devait atteindre le chiffre de 0,7% de son PIB d’ici à 2015 consacré aux OMD et qu’elle concentrait son aide sur l’Afrique.  Mme Halonen a également déclaré que le renforcement des capacités des femmes était crucial pour réaliser les OMD.  Elle a dit que la baisse de la mortalité maternelle observée ces derniers temps démontrait que nous pouvions faire une différence.  Elle a mis l’accent sur la nécessité d’une démarche s’appuyant sur les droits pour promouvoir la santé maternelle, dont la santé reproductive.

Par ailleurs, la Présidente finlandaise a souligné que l’éradication de la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie devaient être basées sur la durabilité économique, sociale et environnementale.  Une attention spéciale doit être accordée aux peuples autochtones et aux minorités ethniques, qui sont encore trop souvent l’objet de discriminations, a-t-elle dit.  Elle a souhaité que les droits des personnes handicapées soient plus visibles et mis en œuvre à toutes les étapes de la réalisation des OMD.  Elle a déclaré qu’il y avait un lien étroit entre les OMD et les questions climatiques en soulignant la nécessité de protéger la biodiversité et les écosystèmes afin de permettre une meilleure adaptation aux changements climatiques.  Mme Halonen s’est dite honorée de coprésider, avec le Président sud-africain Jacob Zuma, le Groupe de haut niveau sur la durabilité mondiale.  Elle a estimé que les OMD peuvent être réalisés d’ici à 2015 grâce à un système multilatéral fort qui saura garantir la coopération et une participation égale des pays développés et pays en développement.

M. PÁL SCHMITT, Président de la République de Hongrie, a estimé que l’éradication de la pauvreté extrême et de la faim contribuerait de façon notable à la réalisation des autres Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a également souligné qu’une attention particulière devait être accordée au développement rural, ce qui permettrait, selon lui, de réduire la migration urbaine et la construction de bidonvilles.  Il a, de plus, attiré l’attention sur l’importance de la sécurité des ressources en eau et de leur bonne gestion, précisant notamment que l’eau serait l’un des thèmes principaux de la présidence hongroise de l’Union européenne en 2011.  M. Schmitt a également insisté sur la nécessité d’adopter des mesures de lutte contre les changements climatiques, d’exploiter avec prudence les terres arables et les ressources en eau et de freiner la perte de la biodiversité.

Le Président hongrois a ensuite évoqué l’importance des ressources humaines, et donc de l’éducation, notamment pour les femmes et les fillettes victimes de la pauvreté.  Faisant remarquer qu’il était sans doute le seul Chef d’État détenteur d’une médaille olympique, M. Schmitt a également cité les mérites de l’éducation physique.  Outre ses bienfaits pour la santé, a-t-il expliqué, le sport enseigne la discipline, la détermination, l’esprit de corps et le respect d’autrui.  Il a en outre évoqué les mérites de l’éducation plurilinguistique.  M. Schmitt a par ailleurs insisté sur l’amélioration du secteur de la santé.  S’attardant sur la question de la santé maternelle, il a passé en revue le fonctionnement du système de santé hongrois dans ce domaine qui permet aux femmes enceintes et aux jeunes mères de recevoir la visite à domicile d’une infirmière spécialisée.  Le développement c’est le partenariat, a-t-il affirmé.  « Nous visons non seulement à créer un système international efficace et qui fonctionne bien du point de vue de l’économie, mais aussi pour la création d’un monde harmonieux et digne », a déclaré M. Schmitt.

M. MAHMOUD AHMADINEJAD, Président de la République islamique d’Iran, a affirmé que les difficultés principales du dernier millénaire étaient imputables à une avidité inhumaine allant de pair avec une gestion inique et cruelle par des structures de gouvernance non démocratiques.  Il a rendu le capitalisme libéral et les sociétés multinationales responsables des souffrances de millions de femmes et d’enfants dans de nombreux pays.  Le Président iranien a réclamé une réforme fondamentale du système en faveur d’un nouvel ordre démocratique et humain qui préserve la paix et garantisse la sécurité, et qui serait fondé sur deux éléments: une base théorique et des méthodes de gestion compatibles avec ces objectifs.

Il est nécessaire de revenir à une gouvernance juste et équitable et à « un état d’esprit divin », c’est-à-dire fondé sur une gouvernance juste et équitable reposant sur une vue du monde monothéiste, a déclaré M. Ahmadinejad.  Ce sont là des principes qui peuvent mener à une vie sociale prospère, modifier les comportements politiques, économiques et culturels, en se libérant de l’égoïsme, de l’envie et des tendances hégémoniques.

M. Ahmadinejad a proposé que la deuxième décennie de ce siècle soit déclarée par les Nations Unies « Décennie de la gouvernance mondiale conjointe ».  Cela nous amènera au destin lumineux pour l’humanité tel que promis par Dieu et les prophètes, a-t-il affirmé.  « Faisons du troisième millénaire un monde où prévaudront les bonnes intentions et les beautés, un monde marqué par la compassion, a encore affirmé le Président ».  « Que la paix soit avec le millénaire de la liberté, de la justice et de la beauté », a-t-il conclu.

M. EDWARD NATAPEI, Premier Ministre de la République de Vanuatu, a souligné les difficultés de son pays pour réaliser les OMD en raison de la vulnérabilité particulière des petits États insulaires en développement.  Il a dit que la vulnérabilité des pays du Pacifique était aggravée par l’impact des crises économique et financière.  Parallèlement, la pauvreté et l’insécurité alimentaire, l’isolement et les changements climatiques sont autant de problèmes indissociables qui doivent être traités de manière intégrée, a-t-il estimé.  Sans un engagement concret et des mesures concertées, le programme d’action consacré aux petits États insulaires en développement sera voué à l’échec, a-t-il prévenu.  Il a souhaité que l’on investisse dans la technologie et les infrastructures en adoptant des approches plus systématiques pour permettre au secteur non gouvernemental de participer au développement. 

En dépit des nombreuses difficultés, des occasions sont à saisir dans le Pacifique, a ajouté M. Natapei.  Il a jugé important d’ancrer les OMD dans des plans de développement nationaux et régionaux.  Il faut améliorer la coopération dans les domaines où les OMD sont les plus importants, a-t-il observé.  Le Premier Ministre a attiré l’attention sur les progrès réalisés en matière de scolarisation primaire pour tous dans la région du Pacifique.  Il a indiqué que six pays du Pacifique présentaient un taux de scolarisation primaire supérieur à 90%, et que la région était sur la bonne voie en matière d’égalité entre les sexes dans le domaine de la scolarisation.  M. Natapei a affirmé que Vanuatu avait un taux de scolarisation primaire de 95%.  Beaucoup reste à faire afin d’accélérer les progrès dans le domaine de la croissance économique durable.  La durabilité et la croissance vont de pair, a-t-il dit, en souhaitant que l’on tienne compte des différents niveaux de vulnérabilité des pays de la région Pacifique.  Le travail des ONG a permis de promouvoir la notion de communauté internationale, s’est-il félicité, en précisant que le deuxième rapport de Vanuatu sur les OMD venait d’être conclu.  Le Premier Ministre a indiqué que ce rapport présentait diverses interventions qui permettraient d’accélérer la réalisation des OMD d’ici 2015 à Vanuatu. 

Mme ELLEN JOHNSON-SIRLEAF, Présidente de la République du Libéria, a relevé que si les Objectifs du Millénaire pour le développement étaient universels, leur impact serait plus grand dans les nations les plus pauvres, dont la plupart sont situées en Afrique subsaharienne, comme le Libéria.  En Afrique, les OMD ont mobilisé la communauté internationale, les pays donateurs et les gouvernements autour d’une série d’objectifs communs, a-t-elle remarqué.  Si des progrès ont été faits sur ce continent, il reste encore beaucoup à accomplir pour atteindre les OMD, a-t-elle reconnu.  Mais Mme Johnson-Sirleaf s’est dite convaincue que, en intensifiant les efforts, il serait possible d’arriver à les réaliser.  Pour cela, elle a souligné l’importance d’une croissance économique inclusive, qui entraîne la création d’emplois notamment pour les jeunes et dans des secteurs qui sont accessibles aux pauvres et aux femmes.

Au Libéria, les OMD sont mis en œuvre dans un contexte difficile, a poursuivi la Présidente.  Il faut, a-t-elle dit, se concentrer sur la réconciliation nationale et la reconstruction du système de gouvernance et des institutions, tout en réformant les secteurs de la sécurité et de l’état de droit.  La Présidente a expliqué que son pays avait progressé en particulier dans la réalisation des Objectifs no 3 (promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes), no 4 (réduction de la mortalité infantile), no 6 (lutte contre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies) et no 7 (protection de l’environnement).  Les progrès encore à accomplir pour les autres OMD sont liés au renforcement des infrastructures et aux ressources humaines, a-t-elle expliqué, soulignant la difficulté de relever tous les défis à la fois dans le contexte difficile du pays.  Elle a ajouté que les efforts allaient désormais se concentrer sur l’éducation primaire universelle, la mortalité infantile et maternelle et la réduction de la pauvreté par le biais de la modernisation du secteur agricole.  À cette fin, il faudrait que le partenariat mondial soutienne l’élimination des barrières commerciales, a souligné la Présidente du Libéria. 

M. DANILO TÜRK, Président de la République de Slovénie, a tout d’abord fustigé les critiques qui affirment que les Objectifs du Millénaire pour le développement sont « arbitraires et irréalistes ».  Il a rappelé l’adoption par l’Assemblée générale de la Déclaration sur le droit au développement, ainsi que la tenue, tout au long des années 90, de plusieurs conférences chargées d’en examiner différents aspects, avant de déboucher sur l’adoption de la Déclaration des OMD.  Le réalisme, l’ambition, de hautes aspirations morales et une méthodologie sophistiquée ont conduit le processus depuis ses débuts et doivent continuer de guider notre travail à l’avenir, a-t-il dit, ajoutant que les OMD étaient un test critique pour la vitalité des Nations Unies et du multilatéralisme actuel.

Le Président slovène a ensuite estimé que les résultats escomptés jusqu’à présents étaient mitigés.  Il a affirmé qu’une attention particulière devait être accordée aux régions les plus pauvres de la planète, évoquant, entre autres, l’éducation primaire, la lutte contre le VIH/sida et les nouvelles technologies de l’information.  M. Türk a également insisté sur l’importance de respecter l’appropriation nationale lors de la création de mesures politiques.  C’est aux gouvernements nationaux d’établir les priorités pour leurs pays respectifs, notamment dans le domaine de la sécurité alimentaire, de la santé de la population, de l’assainissement et de l’éducation primaire, a-t-il estimé.  Le Chef d’État a ensuite réclamé le renforcement de l’aide publique au développement et la modernisation des institutions financières internationales.  Il a notamment demandé la révision des quotas au sein du Fonds monétaire international (FMI), la reprise des négociations pour le commerce multilatéral et la levée des barrières protectionnistes.

M. TILLMAN THOMAS, Premier Ministre et Ministre de la sécurité nationale, de l’information et des affaires juridiques de la Grenade, a rappelé que son pays avait adopté la Déclaration du Millénaire en 2000 mais qu’une série de chocs économiques et environnementaux l’avaient empêché de réaliser pleinement les Objectifs du Millénaire pour le développement, y compris deux cyclones, dont un, Ivan, en 2004, a détruit 90% de l’économie nationale et causé des dégâts dont le montant correspondait à 212% du PIB de la Grenade.  Alors qu’une évaluation réalisée en 1998 montrait que 32,1% de la population vivait alors sous le seuil de pauvreté, ce taux est monté en 2008 à 37,7%, ce qui reflète en partie les dégâts du cyclone.  Le Gouvernement continue de mettre en œuvre un ensemble de filets de sécurité sociaux pour améliorer les conditions de vie de sa population, a-t-il dit.

Pourtant, a déclaré M. Thomas, le pays a adopté de nombreuses initiatives depuis 2000 pour traiter des besoins en développement humain de sa population et ce, dès le budget de l’an 2000, intitulé « croissance, équité et participation du peuple au nouveau millénaire ».  Le Premier Ministre a annoncé que son pays avait pleinement rempli l’objectif d’une éducation primaire universelle pour sa population et s’apprêtait à parvenir à une éducation secondaire universelle.  Ces objectifs ont été obtenus grâce à des programmes d’alphabétisation communautaire, a-t-il expliqué.  La Grenade a partiellement réalisé l’objectif relatif à l’égalité des sexes, et la parité existe à tous les niveaux du système éducatif.  La Grenade promeut également la suppression des inégalités salariales entre hommes et femmes.  La Grenade a fait des progrès considérables en matière de mortalité infantile, réduite de 53% entre 2006 et 2009.  En outre, depuis 15 ans, le taux de vaccination est de 95%.  Enfin, la Grenade a fait d’importants progrès en matière de santé maternelle. 

La Grenade combat le VIH/sida avec l’aide de la Banque mondiale et de la Fondation Clinton et a obtenu des résultats, notamment en ce qui concerne le taux des enfants atteints du VIH/sida, a déclaré le Premier Ministre, mais il a fait observer que les difficultés économiques actuelles menaçaient la durabilité de l’accès gratuit aux médicaments, qui avait permis de réduire mortalité et morbidité.  M. Thomas s’est aussi dit préoccupé par la prévalence des maladies non  contagieuses, qui atteint 16,2%, et a appuyé l’idée d’une réunion de haut niveau consacrée aux maladies non contagieuses sous l’égide des Nations Unies.  M. Thomas a insisté sur la nécessité de construire un véritable partenariat mondial pour permettre à son pays de réaliser les OMD d’ici à 2015.  Il a rappelé que la Grenade était considérée comme un pays à revenu moyen avec un niveau élevé de développement humain, situé au 74ème  rang sur 182 États dans le rapport 2009 sur le développement humain.  Mais ce niveau tend à dissimuler les vulnérabilités de la Grenade en tant que petit État insulaire en développement, a-t-il fait observer.  Il a donc appelé les Nations Unies à assister les pays en développement en renforçant la capacité institutionnelle nécessaire pour donner la priorité à la réalisation des OMD, afin de respecter l’échéance de 2015.

Mme ANGELA MERKEL, Chancelière de la République fédérale d’Allemagne, a rappelé l’importance de la Déclaration du Millénaire qui met l’accent sur quatre domaines d’intervention prioritaire que sont la paix et la sécurité, la réduction de la pauvreté, la protection de l’environnement et la promotion des droits de l’homme, de la démocratie et de la bonne gouvernance.  Elle a précisé que l’Allemagne appuyait ses efforts de développement sur les OMD.  Elle s’est dite convaincue que la Déclaration du Millénaire et les OMD ne doivent pas être interprétés comme un menu au choix.  Il n’y aura pas de développement sans sécurité et il n’y aura pas de sécurité sans développement, a-t-elle dit, en prévenant que les efforts de maintien de la paix resteront lettre morte sans progrès en matière de développement.  Elle a dit que le développement durable et le développement économique et social étaient impensables sans une bonne gouvernance et le respect des droits de l’homme.  Elle a estimé que la famine et la malnutrition demeuraient encore à des niveaux inacceptables en mettant l’accent sur les graves difficultés de l’Afrique subsaharienne.  Selon Mme Merkel, la crise financière mondiale a assombri la situation de ces régions les plus vulnérables.

Par ailleurs, la Chancelière allemande a estimé qu’il fallait axer les efforts de financement sur les résultats en précisant que la responsabilité première du développement incombait aux gouvernements.  Soutenir la gouvernance est tout aussi important que de fournir une assistance, a-t-elle dit, en ajoutant que les politiques de développement ne seraient couronnées de succès sans une appropriation nationale responsable.  C’est parce que l’aide publique au développement ne peut se poursuivre à l’infini qu’il est essentiel d’utiliser les ressources limitées de manière aussi efficace et responsable que possible, a-t-elle encore dit.  Elle a ajouté que le rôle de l’Allemagne était un rôle de soutien responsable des efforts consentis par les pays dans le cadre d’un large partenariat.  L’Allemagne, qui est le troisième contributeur au budget des Nations Unies et troisième contributeur à l’aide au développement internationale, continuera de contribuer de façon résolue à la reforme des Nations Unies, a-t-elle précisé.  Mme Merkel s’est dite convaincue que l’entente entre les nations ne sera une réalité tant qu’elle ne reposera pas sur une égalité de droits entre tous les États Membres des Nations Unies. 

M. ROBERT MUGABE, Président de la République du Zimbabwe, a affirmé que son pays avait fait preuve d’un engagement sans faille en faveur de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et avait mis en place, dès 2000, un comité de pilotage national en ce sens.  Le Zimbabwe a initialement donné la priorité à la réalisation des Objectifs 1 (éradiquer l’extrême pauvreté et la faim), 3 (égalité des sexes) et 6 (lutte contre le VIH/sida.  Le Zimbabwe, a-t-il dit, a continué d’orienter beaucoup de ses ressources vers la réalisation de ces objectifs, « malgré les sanctions illégales imposées au pays par nos détracteurs », a ajouté M. Mugabe, qui a jugé « très perturbant et regrettable » qu’après avoir décidé en 2000, lors du Sommet du Millénaire, de travailler au profit de nos populations, certains aient ensuite « travaillé délibérément à détruire nos efforts » en ce sens.

M. Mugabe a rendu les sanctions responsables des « résultats mitigés » obtenus par son pays dans la réalisation des OMD, ajoutant que la pauvreté restait élevée.  Ceci, a-t-il ajouté, est d’autant plus regrettable que le Zimbabwe jouit d’un environnement économique et politique stable.  « Nous avons les ressources, et avec le soutien approprié de la communauté internationale, nous avons le potentiel nécessaire pour améliorer la vie de nos peuples », a-t-il affirmé.  Rappelant que son pays disposait, selon l’UNICEF, du plus haut degré d’alphabétisation en Afrique, M. Mugabe a aussi déclaré que les objectifs d’égalité des sexes étaient à portée de main dans les domaines de la scolarisation primaire et secondaire.  En revanche, « nous sommes en retard dans la parité au niveau de la prise de décisions dans tous les secteurs », a-t-il ajouté, en se disant préoccupé par le fait que le taux de femmes parlementaires, malgré des progrès, restait encore inférieur aujourd’hui à l’objectif de 30% fixé pour 2005.

M. Mugabe a affirmé que son pays avait fait des progrès dans la lutte contre le VIH/sida, faisant état d’une chute de la prévalence, parmi les 15-49 ans, de 23,7% en 2001 à 14,3% en 2009, là encore « malgré le manque de soutien de la communauté internationale » et alors que la question du VIH/sida était « politisée et liée à des projets de changement de régime ».  Il a dit apprécier l’assistance reçue de la part du Fonds mondial et d’autres agences.  Le Président s’est aussi dit inquiet du peu de progrès réalisés dans le domaine de la durabilité environnementale et des effets des changements climatiques, que ce soit sur l’agriculture ou sur les efforts du Gouvernement pour fournir eau potable, assainissement et logement.  Il a une fois encore dénoncé l’effet négatif des sanctions internationales.

M. Mugabe s’est dit convaincu que les OMD sont réalisables si la volonté politique existe, en particulier de la part des pays développés.  Il faut veiller à ce que les engagements pris ne soient pas réduits, même à la lumière de nouvelles exigences, a-t-il affirmé, ajoutant que l’assistance ne devait pas être gênée du fait de préférences politiques.

M. DANNY FOURE, Vice-Président de la République des Seychelles, a noté que les Objectifs du Millénaire pour le développement jouaient un rôle important pour mettre les pays sur la voie du développement durable.  Il s’est félicité de la constitution du Groupe d’experts de haut niveau des Nations Unies sur les défis de la durabilité qui sera présidé par les Présidents de la Finlande et de l’Afrique du Sud.  Pour illustrer ce qu’un pays peut accomplir en s’engageant dans un développement centré sur les personnes, M. Foure a donné l’exemple des Seychelles qui, a-t-il dit, sont en bonne voie pour réaliser les OMD.  Le pays doit cependant faire face à un paradoxe.  En effet, a-t-il expliqué, depuis le début des années 1990, les progrès rapides, combinés avec une petite population, ont entraîné une hausse du PNB qui est passé au-dessus de la barre fixée pour bénéficier de l’aide au développement.  Les Seychelles ont donc dû emprunter massivement à des taux qui ont conduit à une crise du crédit.  À cet égard, le Vice-Président a noté le niveau élevé de dette de nombreux petits États insulaires en développement, qui dépasse 100%.

Les Seychelles s’engagent avec le système des Nations Unies pour atteindre les « OMD-Plus », des objectifs plus ambitieux que les OMD, a ensuite indiqué M. Foure.  Il a fait remarquer que les petits États insulaires en développement avaient besoin d’avoir accès à davantage de mécanismes de développement.  Même si ces États ont un revenu moyen, leur vulnérabilité correspond plus à celle des pays les moins avancés, a-t-il souligné.  Il a donc appelé à reconnaître officiellement que ces États constituent une catégorie en matière de développement dans le système des Nations Unies et les institutions de Bretton Woods.  M. Foure a ensuite salué le leadership du Secrétaire général dans sa recherche de mécanismes de financement innovants.  Il a aussi appelé à mobiliser des financements verts, afin de mettre les technologies respectueuses de l’environnement à la disposition de pays qui ne peuvent pas en supporter le coût.  Il s’est inquiété du fait que beaucoup de petits États insulaires en développement soient exclus des fonds destinés à l’atténuation des changements climatiques, du fait que ces fonds passent par l’aide publique au développement (APD).

M. MAKHDOOM SHAH MAHMOOD QURESHI, Ministre des affaires étrangères du Pakistan, a indiqué que les défis en matière de sécurité auxquels faisait face son pays avaient eu un impact négatif sur l’essor économique et la réalisation des OMD.  Il a ajouté que les inondations « sans précédent » ayant frappé le Pakistan en juillet dernier allaient nécessiter des milliards de dollars pour reconstruire les zones les plus touchées.  En dépit des difficultés économiques, la mise en œuvre des OMD reste une pièce maitresse des efforts de développement du Gouvernement pakistanais, a ensuite souligné le Ministre.  Détaillant à ce sujet les principaux piliers du cadre de développement à moyen terme du Pakistan, il a mis l’accent sur l’importance d’aligner la croissance économique sur la réponse aux besoins des plus pauvres et d’améliorer la gouvernance en consolidant la démocratie et en assurant la participation des citoyens aux processus de prise de décisions en matière de développement et de justice sociale.  Il a également estimé que l’agriculture était la clef pour alléger la pauvreté.  Enfin, M. Qureshi a précisé que le Pakistan, en vue de réaliser les OMD, s’était doté de plusieurs mécanismes, dont un programme d’appui salarial, une commission pour l’emploi et un programme éducatif destiné à intensifier la participation des jeunes aux processus de développement. 

M. BRUNO RODRÍGUEZ PARRILLA, Ministre des affaires étrangères de Cuba, s’est dit encouragé par les progrès élevés du Venezuela grâce aux politiques sociales profondes mises en œuvre par le Président Chávez en dépit des tentatives de déstabilisation entreprises contre cette nation.  Il a également salué les résultats notables de la Bolivie, du Nicaragua et de l’Équateur, alors que les niveaux de coopération et d’interaction au sein de l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA) ont constitué un facteur positif.  Au niveau international, il a regretté que l’échange inégal se fût renforcé, que l’aide publique au développement se fût contractée en termes réels, que le transfert des technologies demeurât limité et conditionné, l’accès aux marchés des économies les plus avancées restant, dans le même temps, toujours restreint pour les exportations des pays les plus pauvres.  Il a estimé que la dérégulation et la corruption financière des pays développés avaient provoqué une crise mondiale dont les conséquences sont avant tout négatives pour les pays en développement.  Selon le Ministre, il est honteux que le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté soit passé de 842 millions de personnes à 1,2 milliard entre 1990 et 2009, tandis que deux milliards de personnes souffrent de carences nutritionnelles.  Il a fustigé une coopération internationale qui est incapable de consacrer 0,7% du PIB à l’APD alors que les dépenses militaires mondiales ont atteint 1 400 milliards de dollars. 

Quel espoir avons-nous de réaliser les OMD, lorsque nous entendons parler d’une possible agression militaire contre l’Iran, s’est-il également inquiété.  Que sont devenus les engagements en matière de désarmement nucléaire alors que certains concentrent 25 000 ogives nucléaires, soit l’équivalent de 440 000 Hiroshima et Nagasaki?  Il a prévenu que l’absence de solution aux problèmes les plus graves du développement et aux souffrances de milliards de pauvres aura tôt ou tard des conséquences sur les sociétés industrialisées.  Il a évoqué les flux migratoires sans contrôle et ingérables, ainsi que la prolifération des maladies et épidémies.  Les nations trahiront leur raison d’être si elles ne prennent pas conscience de ces réalités, a-t-il dit.  Il faut, a poursuivi le Ministre, construire un nouvel ordre économique et politique international basé sur des principes de solidarité, de justice sociale, d’équité et de respect des droits des peuples et de chaque être humain.      

M. SERGEY LAVROV, Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, a regretté les retards pris dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, notamment en ce qui concerne l’éducation primaire, la réduction de la mortalité maternelle et infantile et la diminution des émissions de gaz à effet de serre, constatant que les difficultés les plus grandes se situaient en Afrique.  Si la réalisation des OMD dans un pays incombe en premier lieu au gouvernement, il est clair qu’un puissant effort coordonné de la part de la communauté internationale tout entière est nécessaire pour améliorer la situation dans les pays en développement les plus vulnérables, a-t-il ajouté

La Fédération de Russie, a déclaré M. Lavrov, augmente constamment sa contribution à la coopération internationale pour le développement, qui a atteint environ 220 millions de dollars en 2008, et 800 millions en 2009.  « De manière naturelle », la Fédération de Russie attache une attention particulière à l’aide apportée à la région de la Communauté des États indépendants (CEI), a-t-il ajouté.  Le Ministre a rappelé que tout échec à traiter les problèmes de pays à faible revenu pouvait augmenter les risques pour l’économie mondiale, menacer la stabilité et la sécurité dans le monde entier, et faciliter l’expansion des migrations, des maladies contagieuses ou du terrorisme.  Pour lutter contre ces risques, la Fédération de Russie est disposée à utiliser davantage les connaissances scientifiques et les nouvelles technologies, y compris les nouvelles technologies de l’information et des communications.  Il est important aussi de recourir à des technologies modernes pour faire face aux catastrophes naturelles ou d’origine humaine.  Il a aussi rappelé qu’aussi coûteuses que soient les mesures de préparation aux catastrophes, elles le sont infiniment moins que le coût des réparations, sans oublier le coût humain.  M. Lavrov a rappelé à cette occasion l’initiative lancée par le Président russe Dmitry Medvedev pour créer un fonds d’assurance sur les risques environnementaux.

Le Ministre a rappelé que les questions de développement étaient étroitement liées à celles de sécurité.  C’est pourquoi, a-t-il dit, même quand la communauté internationale est contrainte de recourir à des sanctions économiques, il existe un consensus, établi de longue date, sur les « limites humaines » de telles sanctions afin d’éviter les incidences négatives pour la population des pays sanctionnés.  Au cours des dernières années, le Conseil de sécurité a accepté de se laisser encadrer strictement par ce principe, a affirmé le Ministre.  En même temps, la Fédération de Russie est préoccupée par les mesures unilatérales imposées par certains États à l’encontre des pays en développement, au-delà de ce qui est prévu par la Charte ou autorisé par le Conseil de sécurité, a déclaré M. Lavrov, pour qui de telles pratiques sont en contradiction avec la réalisation des OMD et devraient cesser. 

M. ARVIN BOOLELL, Ministre des affaires étrangères, de l’intégration régionale et du commerce international de Maurice, a indiqué que le dernier rapport d’évaluation de son pays sur les OMD indiquait que des progrès notables avaient été accomplis malgré les crises financières, énergétiques et alimentaires.  Il a expliqué que Maurice avait beaucoup investi pour établir un filet de sécurité sociale, ainsi que dans les secteurs de l’éducation et de la santé.  Près de 58% du budget national est alloué aux services sociaux et communautaires, a-t-il notamment expliqué.  Il a par ailleurs affirmé que le taux d’inscription dans les écoles primaires était de 97%, et que les soins de santé étaient gratuits, y compris pour les interventions chirurgicales de haute technologie, et qu’un personnel formé participait à 99,4% des naissances du pays.  M. Boolell a également affirmé que l’autonomisation des femmes avait progressé depuis 2005, et que le pays comptait un nombre plus important de femmes entrepreneurs ou exerçant des activités à des postes de prise de décisions dans le secteur public. 

En outre, le Ministre a souligné que depuis 2006, le Gouvernement accordait une attention particulière à l’élimination de la pauvreté extrême grâce, notamment, aux programmes de la Fondation pour l’autonomisation nationale.  S’agissant de l’environnement, le Ministre a mentionné le projet « Maurice île durable » qui vise à tracer la voie vers un développement durable.  M. Boolell a également réclamé la conclusion, dès que possible, des pourparlers de Doha.  Le destin des mondes développés et en développement est intrinsèquement lié et les mesures de stabilisation à court terme doivent protéger les pauvres tandis que les mesures à long terme doivent permettre aux pays en développement de recevoir des flux financiers durables, a notamment estimé le Ministre.  Il a également souligné que le Groupe de travail ad-hoc de la Conférence sur la crise financière et économique mondiale et son incidence sur le développement devait maintenir son attention sur les questions qui préoccupent le monde en développement.

M. JEAN-MARIE EHOUZOU, Ministre des affaires étrangères, de l’intégration africaine, de la francophonie et des Béninois de l’extérieur du Bénin, a déclaré que la misère avait atteint un niveau plus effroyable qu’à aucune autre époque de l’histoire de l’humanité.  Il a notamment indiqué que 1,8 milliard de personnes vivaient avec moins d’un dollar par jour et que 854 millions de personnes souffraient de sous-alimentation permanente, comparé à 400 millions il y a 40 ans.  « Deux décennies environ après la chute du Mur de Berlin, un nouveau mur s’est érigé.  Il est de nature économique et symbolise la fracture qui existe entre le Nord développé et le Sud démuni et tout laisse à penser que personne ne semble s’en préoccuper », a-t-il affirmé.

Le Ministre a ensuite indiqué qu’au Bénin, plusieurs évaluations avaient établi que la plupart des OMD seraient difficilement atteints à l’horizon 2015.  Il a précisé que les progrès enregistrés découlaient de la qualité des programmes élaborés dans de nombreux secteurs, du soutien significatif des partenaires techniques et financiers, « mais surtout » de la grande implication des communautés à la base.  Le Ministre a notamment évoqué un projet de type Songhaï expérimenté dans son pays qui met l’accent sur le développement de l’entreprenariat agricole, pour ensuite indiquer que la mobilisation des ressources demeurait un défi majeur.  M. Ehouzou a engagé les pays pauvres à fournir plus d’efforts en matière de gouvernance, d’amélioration des politiques publiques, de renforcement de l’appropriation et d’accroissement de l’absorption des ressources mises à disposition.  Il a, en outre, exhorté les institutions de Bretton Woods à prendre conscience du fait que les critères de convergence et de conditionnalité qu’elles administraient aux pays fragiles ne faisaient qu’aggraver le sort des populations les plus vulnérables de ces pays.

M. JOHN SILK, Ministre des affaires étrangères des Îles Marshall, a estimé que beaucoup restait à faire par son gouvernement et la communauté internationale en matière de réalisation des OMD.  Il a dit que son gouvernement venait d’adopter un nouveau plan national de développement s’appuyant sur les OMD.  Il a mis l’accent sur les progrès réalisés par les Îles Marshall en matière d’éducation primaire et de santé maternelle et infantile.  Néanmoins, a-t-il reconnu, le pays n’est pas sur la bonne voie en matière de création d’emplois décents.  Alors que des progrès ont été réalisés en matière de promotion de la femme, la violence à l’égard des jeunes filles et les femmes demeure un problème, a-t-il ajouté.  Des progrès doivent être faits en matière de lutte contre le VIH/sida, le paludisme et les autres maladies, a-t-il insisté.  Il a estimé que son pays souffrait d’un manque d’attention de la part de la communauté internationale en ce qui concerne la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice relative à la situation des petits États insulaires en développement.  Il faut, selon lui, se concentrer sur l’efficacité de l’aide pour saisir toutes les opportunités.   

Par ailleurs, le Ministre a jugé opportun la mise en place de passerelles entre la Stratégie de Maurice et les OMD.  Il a demandé que l’on définisse une catégorie officielle des États insulaires vulnérables.  M. Silk a mis l’accent sur l’importance de la pêche au thon en s’inquiétant des niveaux non viables des stocks de poissons.  Il a exhorté la communauté internationale à s’attaquer au problème des pêches non viables.  Il a souhaité que les discussions sur les pêches mondiales soient mieux intégrées aux stratégies de développement.  Il a souhaité une assistance pour la mise en place d’une équipe consacrée à l’accélération de la réalisation des OMD, a-t-il ajouté en insistant sur la nécessité d’examiner les moyens de rendre l’assistance plus efficace.  Il a précisé que les Îles Marshall avaient récemment adopté une feuille de route sur les changements climatiques comprenant des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de renforcement de l’adaptabilité.  Avec l’aide de la communauté internationale, a-t-il dit, « nous devons promouvoir notre développement social dans le cadre des OMD et renforcer notre adaptabilité aux changements climatiques ». 

M. PASTOR MICHA ONDO BILE, Ministre des affaires étrangères, de la coopération internationale et de la francophonie de la Guinée équatoriale, a déclaré que, le rapport du Secrétaire général montrait bien que les Objectifs du Millénaire pour le développement n’avaient pas été réalisés par tous, et que les pays en développement et les pays les moins avancés restaient marginalisés.  Les progrès, a-t-il déclaré, ont été sapés par divers facteurs négatifs, y compris la diminution des flux d’APD et des entraves structurelles, et, pour certains cas, des conflits ou encore des catastrophes naturelles.  La récession mondiale a encore compliqué la tâche, a ajouté le Ministre.  Il a affirmé que des décisions devaient être prises pour amener tous les États à respecter les engagements pris collectivement en 2000, afin de mobiliser la volonté politique nécessaire.  La Guinée équatoriale prend au sérieux ses engagements en faveur des OMD.  Celui-ci a expliqué que son pays, qui dépend beaucoup du pétrole, avait adopté des stratégies et priorités, et notamment un Plan de développement économique et social et de lutte contre la pauvreté d’ici à 2020. 

Le Gouvernement entend redoubler d’efforts, pour augmenter ses capacités de production et former ses ressources humaines afin de parvenir à une économie compétitive, a ajouté le Ministre.  En ce sens, des instruments ont été mis en place, comme le Fonds de développement social, créé en 2007 avec l’appui de l’Agence américaine pour le développement (USAID), qui vise à améliorer les services sociaux pour la population, afin de garantir un développement humain durable dans un environnement protégé.  La Guinée équatoriale souhaite s’acquitter de tous les objectifs fixés dans les réunions internationales, a poursuivi M. Ondo Bile.  La cause du développement ne peut être défendue, et la lutte contre la pauvreté et la faim menée, que par le biais d’une coopération internationale étendue, profonde, avec l’appui des Nations Unies, des États Membres, du secteur privé et de la société civile, a-t-il estimé.  Les OMD peuvent être réalisés d’ici à 2015 mais chacun doit aller de l’avant et il est impératif de faire preuve d’une plus grande solidarité, tout en respectant la diversité des États, petits et grands, a conclu M. Ondo Bile.

M. SERGEI MARTYNOV, Ministre des affaires étrangères du Bélarus, s’est interrogé sur ce qui pouvait être fait pour avancer dans la réalisation des OMD.  Pour lui, des approches multilatérales plus soutenues s’imposent, y compris des mesures pour renforcer les partenariats mondiaux pour le développement.  À titre d’exemple de partenariats ayant porté des fruits à ce jour, le Ministre a cité le Partenariat mondial contre l’esclavagisme et la traite illicite d’êtres humains, que son pays a initié il y a cinq ans.  Il a également évoqué la Stratégie antiterroriste mondiale, qui est coordonnée par les Nations Unies et le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).  Fort de ce constat, le Ministre a regretté qu’il n’ait pas été possible à ce jour de parvenir à des partenariats ou des stratégies similaires dans les domaines des changements climatiques ou encore du commerce international suite au manque de résultats concrets obtenus respectivement à Copenhague et Doha. 

M. Martynov a également milité en faveur d’un partenariat mondial vigoureux pour faire avancer la cause de la sécurité énergétique dans le monde.  S’agissant de « l’après-crise économique et financière mondiale », le Ministre a salué la nouvelle interaction avec les institutions financières internationales qui en a résulté, mais a regretté que la communauté internationale n’ait toujours pas identifié et accepté des approches communes pour stimuler les économies nationales.  Enfin, M. Martynov a estimé qu’en mettant en place de véritables partenariats mondiaux qui se traduisent en actes et pas en paroles, l’autorité et le statut des Nations Unies avaient été confirmés en tant qu’institution de bonne gouvernance mondiale.  Dans cet esprit, et en se tournant résolument vers l’avenir, le Bélarus a proposé l’idée d’une initiative qui serait intitulée « Aidons les générations futures à prospérer ».  Il s’agirait d’un nouveau partenariat mondial pour défendre et promouvoir les intérêts de la jeunesse, a expliqué le Ministre, ce qui, selon lui, s’inscrit directement dans les OMD.

M. PETER SHANEL AGOVAKA, Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur des Îles Salomon, a déclaré qu’il y a 10 ans, lorsque les membres de la communauté internationale ont adopté les Objectifs du Millénaire pour le développement, la série de crises qui allait s’abattre sur le monde et saper, voire inverser, les résultats obtenus, n’avait pas été prévue.  Les progrès des Îles Salomon sont inégaux mais, en règle générale, le pays n’est pas sur la bonne voie pour réaliser tous les OMD, a déclaré le Ministre.  En particulier, les progrès sont lents dans les zones rurales, qui représentent 80% de la population, ainsi que dans le secteur informel de l’économie. 

Les Îles Salomon sont seules pour mettre en œuvre le Programme d’action de Bruxelles des pays les moins avancés, a fait remarquer le Ministre, qui a regretté que les partenaires au développement du pays avaient une « approche taille unique ».  Il a toutefois mentionné les programmes de coopération bilatérale au développement de divers partenaires.  Pour l’avenir, le monde doit identifier des concepts qui devraient permettre d’accélérer la réalisation des OMD, a déclaré M. Agovaka, qui a notamment fait référence au concept d’échanges de dettes.  Le Ministre a aussi rappelé la validité des Plans d’action de Bruxelles, pour les pays les moins avancés, et de Maurice, pour les petits États insulaires en développement.  Il a jugé essentiel une conclusion favorable du Cycle de Doha et a affirmé que la mise en œuvre du Protocole de Kyoto et d’autres mesures pour lutter contre les changements climatiques étaient indispensables.  La déclaration finale sur le Sommet des OMD, qui va être adoptée, n’est pas seulement une déclaration d’intention, c’est un document concret qui exige une application rigoureuse, a-t-il conclu. 

M. JOSÉ MARIA NEVES, Premier Ministre du Cap-Vert, a indiqué que la bonne gouvernance et la consolidation de partenariats globaux avaient permis à son pays d’obtenir des gains consistants dans son processus de développement, notamment dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de l’affirmation des femmes et de la densification de la société civile.  Il a expliqué que la stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté du Cap-Vert intégrait une approche du genre de façon transversale.  « Il n’y a pas de développement sans égalité et équité de genre », a-t-il observé, précisant que la stratégie de son pays visait, entre autres, à soutenir les femmes rurales et à créer des conditions d’emplois pour les mères de familles pauvres.  Le Ministre a également indiqué que 98% des accouchements étaient effectués en milieu hospitalier avec une assistance spécialisée.  Le Cap-Vert investit également de façon importante dans l’éducation et la formation professionnelle, ainsi que dans la sécurité sociale, a-t-il ajouté.  M. Neves a également évoqué les technologies de l’information et de la communication, la gestion de l’eau, l’agriculture, l’élevage et l’industrie agro-alimentaire.

Le Premier Ministre a ensuite expliqué que son pays était pauvre en ressources naturelles et ne possédait que 10% de terres arables, et qu’il continuait d’être vulnérable aussi bien du point de vue environnemental qu’économique.  Il a également indiqué que le Cap-Vert était sujet aux effets néfastes des changements climatiques et avait besoin de ressources énormes pour ses infrastructures.  « Aujourd’hui, plus que jamais, nous avons besoin de partenariats pour franchir la pas et construire le futur », a conclu M. Neves.

M. RATU INOKE KUBUABOLA, Ministre des affaires étrangères, de la coopération internationale et civile et de l’aviation de Fidji, a indiqué que son pays avait réalisé des progrès relatifs à tous les Objectifs du Millénaire pour le développement, mais que des défis notables demeuraient dans les domaines de l’élimination de la pauvreté extrême et de la faim, de l’égalité entre les sexes et de l’autonomisation des femmes et de la lutte contre le VIH/sida et autres maladies.  Il a expliqué que plusieurs facteurs entravaient les progrès de Fidji, notamment la crise financière internationale et la volatilité du marché du pétrole et les pressions inflationnistes qu’elle entraîne.  Il a également évoqué des défis politiques irrésolus engendrant un impact négatif sur les investissements, l’exportation et l’emploi, ainsi qu’une mauvaise gestion des terres.  M. Kubuabola a expliqué que son gouvernement avait lancé un programme de réforme économique, sociale et politique.

Fidji, a-t-il ajouté, cherche à développer une culture de bonne gouvernance durable et démocratique afin de créer une structure gouvernementale réellement participative, transparente et respectueuse de l’état de droit.  Le Ministre a également évoqué la réduction de la corruption, le respect des minorités et la réforme agraire.  M. Kubuabola a ensuite réclamé l’adoption, au cours des cinq prochaines années, d’approches novatrices, d’un partage équitable et juste des ressources, ainsi qu’un plus ferme engagement international.  Il a affirmé que Fidji était prêt à développer, entre autres, un plan d’action nationale pour accélérer la mise en œuvre des OMD et un programme de gestion des ressources domestiques et de procéder à un examen régulier des progrès réaliser pour atteindre les OMD.

M. KALOMBO MWANSA, Ministre de la défense et Envoyé spécial du Président de la Zambie, a déclaré que son pays venait d’arrêter son cinquième plan national de développement qui intègre totalement les OMD.  Il s’est félicité d’investissements dans des secteurs de croissance et des secteurs de développement du capital humain.  S’agissant de la production agricole, il a cité la distribution d’intrants agricoles qui a bénéficié à 800 000 fermiers et permis d’augmenter la production alimentaire et de réduire la faim.  Dans le domaine de la santé, il a fait état du recrutement en 2009 de 1 610 personnels médicaux, alors que le personnel de santé est passé de 24 407 à 27 524 personnes entre 2008 et 2009.  Ces investissements permettront d’atteindre les OMD relatifs à la santé maternelle et infantile et de lutter contre le VIH/sida, le paludisme et autres maladies contagieuses, a-t-il dit.  En ce qui concerne les objectifs d’éducation primaire, il a mentionné le recrutement de 25 000 instituteurs entre 2005 et 2009 et la construction de 6 000 classes.  Il a estimé que ces efforts devraient permettre à la Zambie d’atteindre l’objectif d’éducation primaire universelle d’ici à 2015. 

Par ailleurs, M. Mwansa a précisé que la Zambie travaillait à promouvoir les femmes par le biais d’une discrimination positive, en accordant des bourses scolaires aux filles les plus méritantes.  Il a précisé que la Zambie était partie à des conventions régionales et internationales sur la parité entre les sexes.  Il a dit que la Zambie devrait atteindre l’OMD no 3 consacré à l’égalité entre les sexes.  Il a précisé que son pays jouissait d’une solide croissance économique grâce à l’appui des partenaires internationaux.  La Zambie a obtenu un total d’aide de 856 millions de dollars en 2009, a-t-il ajouté, en se félicitant d’un niveau viable de la dette.  Il a mis l’accent sur la volonté de son pays de promouvoir la bonne gouvernance.  Le Ministre a également indiqué que la Zambie avait volontairement adhéré au Mécanisme africain d’évaluation par les pairs de l’Union africaine (UA) portant sur la promotion de la démocratie, la bonne gouvernance et la responsabilisation.  Il a souligné les difficultés de la Zambie en ce qui concerne l’OMD no 7 relatif à la durabilité environnementale.  Enfin,  M. Mwansa a jugé essentiel l’OMD no 8, pour la réalisation de tous les autres OMD, en insistant sur l’importance de flux financiers adéquats.   

Mme CAROLYN RODRIGUES-BIRKETT, Ministre des affaires étrangères du Guyana, s’est demandée où étaient passées les ressources qui avaient été annoncées il y a 10 ans en faveur des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Tous, pays riches et pauvres, quelles que soient leurs orientations politique, économique, idéologique ou autre, peuvent changer le destin de millions de personnes dans le cadre d’un véritable partenariat, a-t-elle affirmé.  Le Guyana a adopté une approche progressive, graduelle et économiquement prudente qui a permis de faire des progrès importants concernant plusieurs des OMD et de faire face aux effets négatifs de la crise économique mondiale, a affirmé la Ministre.  Mme Rodrigues-Birkett a notamment cité des succès dans le domaine de la lutte contre la transmission du VIH/sida.  « Nous sommes allés plus loin en adoptant une stratégie de développement bas carbone », a-t-elle ajouté, en précisant que son pays avait signé avec la Norvège, en novembre dernier, un accord en ce sens, qu’elle a présenté comme un modèle de partenariat entre pays développés et pays en développement en matière d’environnement.

Les OMD demeurent réalisables, a souligné Mme Rodrigues-Birkett, en se fondant sur le rapport du Secrétaire général.  Il faut pour cela renforcer le système de gouvernance mondiale pour le rendre plus efficace, plus équitable et plus représentatif, a-t-elle ajouté, dénonçant les lacunes du système commercial international et demandant que soit accordée une plus grande attention aux facteurs qui perpétuent les inégalités et la pauvreté.  Un tel système mondial n’est pas durable, car il sape la paix et la sécurité, a également estimé Mme Rodrigues-Birkett.  L’engagement en faveur des pauvres ne doit pas diminuer, surtout en période de crise, a encore affirmé la Ministre, pour qui ce Sommet ne sera un succès que si l’on renouvelle l’engagement à accélérer la réalisation des OMD.  « Faisons en sorte qu’ensemble, gouvernements, société civile, secteur privé et tous les autres acteurs, nous traduisions en améliorations significatives pour les peuples du monde les déclarations et les promesses faites », a conclu la Ministre.

M. LUCIEN MARIE NOËL BEMBAMBA, Ministre de l’économie et des finances du Burkina Faso, a indiqué que malgré les nombreuses difficultés qui ralentissent l’expansion économique et le développement humain durable de son pays, des progrès avaient été réalisés dans le domaine de la lutte contre la pauvreté, notamment pour ce qui est de l’accès à l’eau potable, 80% de la population y ayant dorénavant accès comparé à 43,1% en 1994.  Il a également évoqué des résultats « encourageants » dans les domaines de l’éducation et de la santé, notamment en ce qui concerne le taux brut de scolarisation, le taux de mortalité infantile et maternelle et le taux de prévalence du VIH/sida qui s’est stabilisé aux environs de 1,6% en 2008 contre 7,17% en 1997.

Selon le Ministre, les Objectifs du Millénaire pour le développement doivent être considérés comme les droits des populations et être partie intégrante des stratégies globales en matière de développement.  Il a également estimé que les politiques de mobilisation de ressources devaient emprunter des axes novateurs pour accélérer le processus.  L’insuffisance des ressources financières constitue une contrainte majeure à l’atteinte des OMD, a-t-il fait observer, pour exhorter ensuite les donateurs à œuvrer au succès des discussions en cours, notamment au niveau de la reconstitution des ressources de l’Association internationale de développement du Groupe de la Banque mondiale, ainsi que celles du Fonds africain de développement du Groupe de la Banque africaine de développement.  Il a également réclamé un accès facilité aux marchés, observant que le commerce équitable est « indispensable » pour accélérer la croissance économique.  Le Ministre a par ailleurs souhaité que Taiwan soit un partenaire à part entière dans la mise en œuvre des OMD.

Mme AMIRA EL FADAL, Ministre de la santé et de la sécurité sociale du Soudan, a déclaré que les crises économique et financière constituaient des obstacles supplémentaires pour les pays en développement, notamment les pays les moins avancés (PMA).  La diminution de l’aide publique au développement, les conditions commerciales injustes, la restriction des possibilités d’exportation des PMA, sans oublier le poids de la dette, les problèmes de faim et de maladie constituent autant de défis importants, a-t-elle dit.  C’est pourquoi, elle a exhorté l’ONU à lancer des initiatives créatives pour relever ces défis.  Elle a évoqué les progrès du Soudan en direction des secteurs marginalisés de la société, notamment en matière d’éducation, de santé et de lutte contre la faim et la pauvreté.  Des plans quinquennaux de lutte contre la pauvreté ont été mis en place dans l’objectif de réaliser un véritable développement économique et social, a-t-elle insisté.  Elle a indiqué que les dépenses en faveur des pauvres avaient atteint 9% du PIB en 2010.  Le mécanisme de charité soudanais a permis de financer des projets de lutte contre la pauvreté à hauteur de 200 millions de dollars, a-t-elle encore précisé. 

Par ailleurs, elle a indiqué que 25% des sièges des conseils législatifs étaient réservés aux femmes et que des soins de santé gratuits étaient assurés aux enfants de moins de cinq ans.  Une stratégie destinée à fournir des services d’eau potable et d’assainissement à tous a été adoptée, a-t-elle précisé.  Elle a souhaité que la crise mondiale ne serve pas de prétexte pour réduire l’APD.  Elle a regretté qu’en dépit d’un accord de paix au Soudan, seule une part infime du soutien qui a été promise au Soudan lors de la Conférence des bailleurs de fonds d’Oslo avait été obtenue.  Elle a souligné que le Soudan traversait une période importante de son histoire avec la préparation des prochaines élections, et a demandé le soutien de la communauté internationale pour garantir l’unité et la stabilité du pays.  

M. DANIELE D. BODINI (Saint-Marin) a estimé qu’afin de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement, un emploi décent devait être fourni aux centaines de millions de chômeurs et de personnes sous-employées, aux jeunes notamment.  « Ils seront le nouveau moteur enthousiaste qui fera avancer notre économie mondiale », a-t-il déclaré, et, selon lui, cette économie ravivée accélérera les efforts déployés dans le cadre de la réalisation des OMD ».  Le représentant a, de plus, estimé que le système financier mondial devait être révisé.  L’incertitude provoquée par un comportement financier spéculatif a entravé la stabilité économique et sociale de nombreux pays et à mis à mal la réalisation des OMD, a-t-il estimé.  Il a réclamé le renforcement du partenariat entre les secteurs publics et privés, et ce dans tous les domaines, afin de faciliter l’emploi de tous les citoyens du monde.

M. JORGE VALERO (Venezuela) a fustigé une « économie de casinos » qui voit s’accumuler des richesses sans produire aucun bien.  Le totalitarisme du marché entrave la jouissance des droits de l’homme et des libertés fondamentales, a-t-il ajouté.  Il ne peut, selon lui, y avoir de droits à l’alimentation lorsque cette alimentation est devenue la propriété du secteur privé.  Il a dit que la réduction des dépenses sociales avait affecté la capacité des États à assurer les droits économiques, sociaux et culturels des peuples.  Même les secteurs les plus vulnérables des pays développés n’ont pu échapper aux conséquences de la crise capitaliste, a-t-il souligné, en précisant que cette crise avait été causée par des spéculateurs financiers, avec la complicité des gouvernements les plus puissants du monde et les institutions de Bretton Woods.

Le représentant a souligné que le Venezuela promouvait un modèle de développement alternatif à caractère humaniste.  Le Venezuela, a-t-il dit, réalise des transformations structurelles profondes en faveur de pauvres et des exclus.  Il a affirmé que l’investissement social était devenu une stratégie nationale pour atteindre les OMD, précisant que 60% des revenus fiscaux étaient consacrés à l’investissement social en 2009.  Les indices de pauvreté sont passés de 49 à 24% entre 1998 et 2009 alors que la pauvreté extrême a chuté de 29 à 7% entre 2003 et 2009, a-t-il cité.  Il a déclaré que la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) avait reconnu que le Venezuela était le pays de la région qui avait enregistré la plus forte diminution des inégalités avec un taux de chômage passé de 15 à 6,6% entre 1998 et 2009.  Il a fait état des efforts du Venezuela en matière de parité entre les sexes et précisé que les OMD en matière d’accès à l’eau potable et à l’assainissement avaient été atteints respectivement en 2001 et 2005.  Il a également assuré que le Venezuela faisait partie des cinq pays du monde bénéficiant du meilleur accès à l’éducation universitaire.

M. ERNEST BAI KOROMA, Président de la République de Sierra Leone, a rappelé que lors de l’adoption des OMD, la Sierra Leone était en proie à un conflit civil qui avait pratiquement paralysé son économie.  Les activités humanitaires étaient le centre des activités et les programmes de développement étaient délaissés.  Il a affirmé que depuis son entrée en fonctions en 2007, des progrès notables avaient été accomplis pour consolider la paix et la sécurité dans le pays, ainsi que la démocratie, la transparence et l’obligation redditionnelle.

Le Président a notamment passé en revue les grandes lignes de l’Agenda pour le changement qui privilégie quatre domaines stratégiques, à savoir l’approvisionnement en électricité, le développement d’un réseau de transport, l’amélioration de la productivité agricole et de la pêche, ainsi qu’un développement humain durable par le biais de la santé, de l’éducation et de l’assainissement.

M. Koroma a également assuré que son Gouvernement s’attachait à réformer le secteur commercial, mais que de mauvaises infrastructures continuaient de présenter un obstacle majeur à l’essor du secteur privé.  Il a reconnu que les indicateurs relatifs à la pauvreté, la mortalité maternelle et infantile, l’environnement et l’égalité entre les sexes étaient encore « très bas ».  Il s’est cependant dit confiant que la création, au mois d’avril dernier, d’une initiative sur des soins gratuits aux femmes enceintes, aux femmes qui allaitent et aux jeunes enfants permettrait d’améliorer certains indicateurs. 

M. Koroma a estimé que les OMD ne pourraient être réalisés sans une augmentation des investissements et le lancement de programmes novateurs pour déclencher une « transformation » économique et sociale.  Il a insisté sur la création de « partenariats forts » entre les agences gouvernementales et les partenaires au développement, faisant remarquer que les synergies étaient le meilleur espoir pour les OMD.

M. MARCUS STEPHEN, Président de la République de Nauru, a souligné qu’en ce dixième anniversaire des Objectifs du Millénaire pour le développement, il convient de prendre un engagement commun pour atteindre ces Objectifs en 2015.  Malgré les efforts, la région du Pacifique, dont fait partie Nauru, court le risque de ne pas réaliser les OMD, a-t-il poursuivi.  Cette région est l’une des plus vulnérables aux impacts économiques et environnementaux, à cause de plusieurs facteurs, dont l’isolation géographique, une faible population, une économie fortement dépendante des importations, la vulnérabilité aux catastrophes naturelles, le manque d’eau potable, une administration publique coûteuse et une faible infrastructure.  D’autres facteurs ont rendu le contexte plus difficile, comme la crise financière et économique, les impacts négatifs des changements climatiques, la montée du niveau des mers et les problèmes liés à la sécurité alimentaire.

Ces Objectifs doivent être une réalité, a-t-il déclaré.  C’est pour cela que Nauru a adopté, en 2005, sa Stratégie nationale de développement durable.  Pour les petits États insulaires, il existe des défis spécifiques à affronter.  Premièrement, la communauté internationale a reconnu la vulnérabilité des petites îles en développement comme le souligne la Stratégie de Maurice.  Deuxièmement, l’éducation et la santé constituent une priorité pour le Gouvernement de Nauru.  En matière de santé, le pays a développé des programmes pour combattre le VIH/sida et le paludisme.  S’agissant de l’éducation, les investissements pour les infrastructures scolaires ont été multipliés. 

M. Stephen a également mis l’accent sur les conséquences des changements climatiques qui constituent une menace pour un petit État insulaire comme Nauru.  Il a rappelé les opportunités pour la communauté internationale que représente la Conférence des Nations Unies sur le réchauffement climatique, fin novembre, à Cancún, au Mexique.  Il a lancé un appel aux principaux pays émetteurs de gaz à effets de serre.  Il a également insisté sur l’importance des investissements étrangers pour le développement de petits États insulaires, tels que Nauru.  « Cinq ans avant l’échéance, il est indispensable pour la communauté internationale de remplir les engagements des OMD », a-t-il conclu.

M. PAUL KAGAME, Président de la République du Rwanda, a fait remarquer que l’environnement politique et économique mondial est méconnaissable par rapport au moment où les OMD ont été créés, il y a une décennie.  Il faut faire en sorte de discuter en tenant compte de la réalité d’aujourd’hui et de demain, et non de celle d’hier.  Le débat consacré aux OMD est dominé parfois par quelques voix de nations développées et d’ONG affiliées et il est empreint de paternalisme et non de partenariat, a estimé M. Kagame.  Le Président du Rwanda a proposé de s’interroger sur les raisons du retard pris dans la mise en œuvre des OMD et de ne pas s’en tenir à la bonne volonté des autres.  Il faut assumer la direction réelle de nos pays et prendre en charge leur développement, a-t-il recommandé en parlant à ses pairs.

Le Président du Rwanda a encouragé un plus grand dialogue Sud-Sud et une plus grande coopération économique.  Il est nécessaire d’équilibrer notre histoire et notre héritage culturel avec le progrès social, a-t-il déclaré.  Il s’est dit convaincu que les OMD peuvent être réalisés si les gouvernements s’approprient leur propre développement.  Quand les plans d’action sont mis au point par les personnes pour lesquelles ils sont conçus, des résultats tangibles sont possibles, a conclu M. Kagame.

SHEIKH SHARIF SHEIKH AHMED, Président du Gouvernement fédéral de transition de la République somalienne, a expliqué que lors du lancement des OMD, son pays était plongé dans une guerre civile qui s’était ultérieurement changée en « quelque chose de pire ».  Un groupe de terroristes tient désormais la Somalie en otage et l’empêche de participer aux efforts du Millénaire, a-t-il déclaré.  M. Ahmed a estimé que les réunions de l’Assemblée générale et de la communauté internationale devaient permettre d’aider son pays à se libérer du joug des terroristes, mais n’en a pas moins affirmé que son gouvernement ferait tout son possible pour aider la Somalie à rattraper son retard.  Le terrorisme ne connait pas de frontières, et « nous nous engageons à travailler avec la communauté internationale pour qu’une Somalie pacifique et pacifiée puisse participer aux efforts du Millénaire », a-t-il dit.

M. LEONEL FERNÁNDEZ REYNA, Président de la République dominicaine, s’est félicité des engagements pris dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a ajouté que son pays était engagé à atteindre ces Objectifs.  La population, qui a augmenté de 35% depuis 1990, est passée de 7,2 millions d’habitants en 1990 à 9,7 millions aujourd’hui.  Au cours de la même période, la production intérieure brute est passée de 22 milliards de dollars à 50 milliards de dollars, a-t-il dit.  Le Président de la République dominicaine a déclaré que malgré ces signes encourageants, il sera difficile pour la République dominicaine de réduire de moitié l’extrême pauvreté d’ici à 2015, a-t-il précisé.  Plusieurs facteurs expliquent ces difficultés.  Il y a d’abord la crise financière interne qui a affecté les institutions bancaires en 2003.  Par ailleurs, l’augmentation des prix du pétrole et la crise alimentaire ont fortement affecté notre pays.  Le troisième facteur est la crise financière et économique mondiale de la fin 2007 qui a engendré de nombreux effets négatifs.  Enfin, les catastrophes naturelles et les impacts négatifs des changements climatiques constituent des défis à affronter.  « C’est dans cette perspective que nous devons redoubler nos efforts, pour mettre en place de nouvelles stratégies pour un développement durable et une croissance soutenable, afin de générer le bien-être et la prospérité de la population de la République dominicaine », a-t-il estimé.  M. Fernández a réaffirmé l’engagement de son pays pour atteindre les engagements des OMD d’ici à 2015.  Dans ce contexte, il a insisté sur l’importance de l’interdépendance de l’économie mondiale et de mieux réguler les transactions financières et économiques.

M. ALI BONGO ONDIMBA, Président de la République du gabonaise, a indiqué que l’échéance 2015 serait difficile à atteindre pour de nombreux pays dont le sien.  Il a affirmé la volonté de son pays à consolider et pérenniser la paix et la stabilité, socle, selon lui, du développement.  Ce climat, a-t-il assuré, nous a permis de faire d’énormes progrès en matière de lutte contre la pauvreté, d’éducation, d’autonomisation des femmes et de protection de l’environnement, entre autres.  Le Président a évoqué également l’adoption d’une ordonnance sur la couverture sociale des plus démunis et un programme sur la relance du secteur pastoral et des pêches. 

Le budget consacré à l’éducation nationale a fortement augmenté, le taux de scolarisation se situe à près de 96% et la parité a pratiquement été réalisée, s’est félicité le Président.  Il a également évoqué la création d’un ministère de la condition de la femme, ainsi que l’accès des femmes au microcrédit et à des postes de responsabilités.  Passant à la santé, M. Ondimba a expliqué qu’un nombre plus important de personnes atteintes du VIH/sida avaient accès à des traitements antirétroviraux.  La réduction de la mortalité maternelle et infantile est vitale pour le développement des pays africains, a-t-il reconnu, avant de faire part de sa volonté de lutter contre l’inégalité d’accès aux soins.

Passant à l’environnement, le Président a évoqué l’initiative Gabon vert, qui vise à protéger « l’or vert » de son pays par le maintien de la biodiversité et de la lutte contre l’extraction minière illégale et les émissions de gaz à effet de serre.  Le Gabon jouit d’une stabilité climatique et tant que nous préserverons notre forêt, nous minimiserons l’impact des changements climatiques dans notre pays, a-t-il avancé. 

Le Président gabonais a affirmé sa volonté de voir le Gabon parmi le groupe des pays émergeants.  Il a vanté les mérites des financements novateurs pour le développement et souhaité que le document final souligne le « caractère crucial » de la mobilisation des ressources pour accélérer la mise en œuvre des OMD.

M. SALOU DJIBO, Président de la République du Niger, a fait remarquer que, 10 ans après le lancement des OMD, les résultats de ceux-ci restent mitigés.  Le Niger n’atteindra probablement pas les OMD d’ici à 2015, a-t-il déclaré.  Cet état de fait s’explique, selon lui, par le non-respect des engagements des partenaires au développement.  Il a évoqué d’autres raisons internes telles que les aléas climatiques, l’insuffisance de la croissance économique et les crises économiques que connaît le monde depuis 2008.  Néanmoins, M. Salou a indiqué que la Stratégie de développement accéléré et de réduction de la pauvreté, adoptée en 2007, devrait permettre de jeter les bases d’un développement durable qui contribuera à accélérer la marche vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a estimé à 21 milliards de dollars le coût global des réalisations à mener pour la période de 2011 à 2015 afin d’atteindre les OMD.  Dans ce cadre, l’État du Niger est prêt à financer ces réalisations à hauteur de 5 milliards de dollars et reste ouvert aux contributions de la communauté internationale pour combler le reliquat de 16 milliards de dollars.

Dans le cadre du développement économique et social du Niger et afin d’atteindre les OMD, le Chef de l’État a pris l’engagement d’augmenter la part du budget consacrée aux secteurs prioritaires que sont la santé, l’éducation et l’agriculture.  Il a en outre souligné l’engagement du Niger à maîtriser la croissance démographique, à lutter contre les violences faites aux femmes, à renforcer l’état de droit, à promouvoir les libertés individuelles, la démocratie et à lutter contre le terrorisme, des conditions préalables, selon M. Salou, pour la réalisation par le Niger des OMD.

M. PAUL BIYA, Président de la République du Cameroun, a déclaré que depuis l’adoption des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), il y a 10 ans, l’évaluation du chemin parcouru montre que même si des résultats ont été obtenus, la réalisation des Objectifs à l’échéance 2015 demeure incertaine.  Il a marqué sa préoccupation sur le cas de l’Afrique, estimant qu’il pourrait s’agir du seul continent qui risque de ne pas atteindre les OMD à l’échéance convenue. 

Le Président de la République du Cameroun a estimé que la réalisation des OMD s’articule autour de trois éléments essentiels.  Il s’agit dans un premier temps de la concrétisation de l’OMD nº8 sur la mise en place d’un partenariat mondial pour le développement, avec la mise en place d’un système économique et financier plus équitable, le traitement global du problème de la dette, d’une aide publique au développement stable, d’un accès sûr aux médicaments et de la garantie de la réduction de la fracture numérique.  Le deuxième élément est l’accès à l’énergie qui favorise notamment la réduction de la pauvreté, l’éducation et la santé.  Les ressources énergétiques facilitent aussi bien l’augmentation de la production agricole que l’approvisionnement en eau et l’éclosion des activités génératrices de revenus pour les populations les plus pauvres, notamment les femmes, a rappelé M. Paul Biya.  L’usage de sources d’énergie modernes a un impact direct sur la santé des femmes qui se trouvent ainsi libérées des inhalations dues à l’utilisation de la biomasse, a souligné le Président du Cameroun.  

Le troisième facteur est la création d’emplois qui constitue un élément déterminant d’allègement de la pauvreté, de dignité personnelle, de bien-être collectif, de croissance économique durable et de stabilité politique, notamment dans les pays en développement, a-t-il dit.  M. Paul Biya a rappelé que le Gouvernement du Cameroun a placé ces trois éléments au cœur de sa politique.  Il a ajouté que la réalisation des engagements des OMD doit se faire dans une communauté humaine capable d’agir à l’unisson.

M. MELES ZENAWI, Premier Ministre de la République fédérale démocratique d’Éthiopie, a jugé que le tableau général en ce qui concerne la réalisation des OMD en Afrique était loin d’être rassurant.  Il n’y a pas de doute que, dans le monde en développement, il faut faire plus et mieux pour prendre en charge sa destinée et mobiliser ses propres ressources et ne pas se contenter de suivre la communauté des donateurs, a—t-il dit.

Selon M. Zenawi, les pays doivent assumer la responsabilité du développement, même si la solidarité internationale est indispensable pour avancer sur la voie des OMD.  Les partenaires en développement doivent également faire plus et mieux pour réaliser leurs promesses, tant en qualité qu’en quantité, et aller au-delà des mots vides de sens.  Ce forum doit avoir pour résultat un renouveau de l’engagement collectif.  Il faut, a-t-il dit, des recommandations qui s’inscrivent dans l’action pour rattraper, au cours des cinq années, le temps perdu.

L’Éthiopie a fait de grands progrès sur tous les aspects des OMD.  Elle a conçu sa propre stratégie et utilisé au mieux l’assistance internationale limitée pour réaliser ses plans, conformément à ces Objectifs.  Le pays, a poursuivi le Premier Ministre, a eu de bons résultats économiques au cours des dernières années.  Il a mis au point des plans pour les prochaines années afin de parvenir à appliquer tous les OMD d’ici à 2015. 

M. PAKALITHA BETHUEL MOSISILI, Premier Ministre du Royaume du Lesotho, a remercié les pays qui ont aidé le Lesotho à respecter ses engagements dans les domaines de l’éducation, de l’agriculture, de l’infrastructure et de la santé à savoir, le Japon, la Chine, les États-Unis, l’Irlande et les États membres de l’Union européenne.  Le Lesotho est en bonne voie pour réaliser les Objectifs relatifs à l’éducation primaire pour tous, à l’égalité des sexes et à l’assainissement de base.

Malheureusement, a prévenu le Premier Ministre, le combat contre le VIH/sida représente un défi énorme pour le Lesotho.  De même, la mortalité infantile et maternelle reste élevée et les efforts entrepris pour réduire ce problème sont entravés par la pauvreté et des ressources financières limitées.  À cet égard, le Lesotho espère que la crise économique et financière mondiale, qui a affecté le monde entier, ne servira pas d’excuse à ses partenaires du développement pour réduire leur soutien à la réalisation des OMD.

Les changements climatiques, a encore prévenu le Premier Ministre, sont l’un des défis les plus graves auxquels le Lesotho est confronté.  Sa sécurité alimentaire est menacée par la sécheresse, dont les enfants et les groupes vulnérables sont les premières victimes.  M. Mosisili a appelé les pays industrialisés à tenir les promesses qu’ils ont faites à Copenhague en 2009 et à aider les pays en développement à s’adapter à l’impact des changements climatiques.

Mme KAMLA PERSAD-BISSESSAR, Premier Ministre de la République de Trinité-et-Tobago, a expliqué que son pays avait mis en place des mesures décisives pour assurer l’édification des capacités et pour établir des partenariats avec les agences régionales et internationales en vue de réaliser les OMD d’ici à 2015.  Elle a évoqué l’importance d’assurer le savoir technologique de la population de son pays, pour ensuite annoncer que d’ici à cinq ans, tous les écoliers du secondaire auraient un ordinateur portable.  Elle s’est également félicitée du fait que l’objectif qui vise à garantir une éducation primaire pour tous avait été dépassé.  S’agissant du problème de la réduction de la pauvreté, Mme Persad-Bissessar a expliqué qu’un Ministère pour le peuple avait récemment été créé et que 20,5% du prochain budget national serait alloué aux services sociaux.  Le Premier Ministre a également affirmé être très préoccupée par le rôle des femmes et des fillettes.  Elle a indiqué que 28% des membres du Parlement étaient des femmes et que leur inscription à l’université avait augmenté de 51%, contre 32% pour les hommes.  

Le Premier Ministre a ensuite passé en revue les grandes lignes du Fonds pour la vie des enfants qui a été lancé au mois de mai dernier et qui permet aux enfants de recevoir des soins d’urgence qui ne sont pas disponibles à Trinité-et-Tobago.  Mme Persad-Bissessar a par ailleurs expliqué que les maladies non transmissibles, comme le diabète, l’hypertension et les maladies cardiaques, présentaient un obstacle majeur à la croissance socioéconomique du pays, et que des indicateurs avaient été développés pour mesurer l’ampleur et traiter ces maladies.  Elle a également évoqué l’existence d’un fonds vert qui cible en priorité le reboisement et la préservation de l’environnement, ainsi que celle d’un programme d’embellissement des communautés par le biais d’une gestion durable de l’environnement.

M. STEPHEN HARPER, Premier Ministre du Canada, a appelé à traduire les propos tenus lors de ce Sommet en « réalités aussi élémentaires que de la nourriture sur la table, ou l’amélioration de la santé et de la vie des enfants du monde ».  Il a ensuite appelé la communauté internationale à tenir ses promesses et à œuvrer en vue de solutions pratiques et durables, avant de plaider pour « moins de promesses alléchantes et plus de résultats concrets ».  Se félicitant des progrès accomplis par son pays, M. Harper a indiqué qu’après le Sommet du G-8 de l’an dernier, le Canada avait doublé son soutien au développement de l’agriculture, établi une stratégie alimentaire globale et annulé plus d’un milliard de dollars de la dette des pays les plus pauvres du monde. 

Le Premier Ministre a par ailleurs indiqué que le Canada s’était engagé à veiller à ce que son assistance financière soit dorénavant employée à bon escient, ce qui signifie une contribution plus efficace et plus crédible pour atteindre les OMD.  Il a cependant reconnu que 10 ans après la formulation de ces OMD, il restait beaucoup à faire, notamment en ce qui concerne la diminution de la mortalité infantile et l’amélioration de la santé maternelle.  « Nous pouvons changer les choses, si nous consentons à agir de façon concertée », a-t-il soutenu.  Dans ce sens, il a estimé que l’Initiative de Muskoka, relative à la santé des mères, nouveau-nés et enfants, qui a été mise en œuvre lors du dernier Sommet du G-8, et pour laquelle devraient être recueillis plus de 10 milliards de dollars sur cinq ans, sauvera des millions de vies et sera un apport déterminant et tangible dans la vie des populations les plus vulnérables de la planète.

M. HEINZ FISCHER, Président fédéral de la République d’Autriche, a noté les progrès importants accomplis par de nombreux pays dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, même dans les pays les plus pauvres.  Il a donc souligné que ces objectifs étaient réalisables en adoptant les bonnes politiques et avec des niveaux d’investissement appropriés, ainsi qu’avec le soutien de la communauté internationale.  M. Fischer a reconnu cependant les difficultés qui demeuraient, en particulier pour les pays les moins avancés (PMA), les pays sans littoral et les petits États insulaires en développement (PEID).  Il a donc appelé les donateurs à se concentrer sur les régions où la réalisation des OMD a pris le plus de retard, en aidant notamment les gouvernements à élaborer leurs plans nationaux de réponse à la crise financière et économique.

Jusqu’en 2015, l’Autriche concentrera ses efforts sur les secteurs où elle a une expérience particulière, a poursuivi M. Fischer, mentionnant l’énergie et l’environnement, l’eau et l’assainissement, ainsi que la paix et la sécurité.  Il a également souligné la nécessité d’inclure les plus vulnérables dans le processus de développement, en particulier les femmes et les filles.  Le Président autrichien a insisté sur l’importance de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes, conditions préalables à la réduction de la pauvreté, à la croissance économique et au développement social.  Le sort des femmes touchées par les conflits armés et leur rôle dans les processus de consolidation de la paix sont des priorités dans la coopération de l’Autriche en matière de développement, a-t-il ajouté.  Il a également attiré l’attention sur les besoins des personnes handicapées et sur l’importance des infrastructures, notamment dans le domaine de l’énergie, soutenant à cet égard la Campagne du Secrétaire général sur l’accès universel à l’énergie pour tous d’ici à 2030.

M. ORETTE BRUCE GOLDING, Premier Ministre de la Jamaïque, a estimé que les engagements, pris il y a 10 ans, dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement, risquaient de ne pas être atteints.  Le Premier Ministre de la Jamaïque a déclaré que dans la perspective de 2015, de nombreux pays en développement accusaient un retard avant la crise économique mondiale.  Les raisons sont multiples, a-t-il poursuivi, citant notamment des investissements inadéquats dans les ressources humaines et un système commercial inégal.  L’augmentation de l’endettement entame les ressources limitées, empêchant ainsi de réaliser les investissements nécessaires dans l’éducation, la santé et les infrastructures, ce qui, a-t-il expliqué, freine les politiques sociales dans le cadre de la réduction de la pauvreté.

Il faut faire d’avantage qu’un simple état des lieux sur les OMD, a ajouté le Premier Ministre jamaïcain.  Sans un programme d’urgence, ces objectifs ne seront pas atteints en 2015 ou même après, a estimé M. Golding.  Malgré les difficultés rencontrées, la Jamaïque a réalisé certains progrès, comme en matière d’éducation primaire pour tous.  Des progrès marquants ont été enregistrés dans la lutte contre le VIH/sida.  Comme de nombreux pays, la Jamaïque a connu une augmentation de la pauvreté de 9% à 16%, en raison de la récession mondiale.  Un programme d’urgence a dû être ainsi adopté.  La Communauté des Caraïbes (CARICOM) a aussi proposé le traitement des maladies non transmissibles dans le cadre des OMD.  Rappelant qu’il ne reste qu’un tiers du temps pour réaliser les engagements des OMD, le Premier Ministre de la Jamaïque a lancé un appel d’urgence pour des stratégies nouvelles et renforcées de la communauté internationale. 

M. MOULAY OULD MOHAMED LAGHDAF, Premier Ministre de la République islamique de Mauritanie, a affirmé que les OMD ne pourraient être réalisés à moins d’adopter un programme parallèle destiné à améliorer l’infrastructure routière ainsi que l’électricité et les transports en Mauritanie.  Il a notamment fait observer que l’ouverture de centres de soins ou le lancement de projets de lutte contre la pauvreté dans des zones reculées nécessitaient l’électrification de la région et la construction de routes pour y accéder.  Il a ensuite expliqué que le Programme électoral du Président de la République islamique de Mauritanie abordait tous les OMD, tout en prenant en compte la singularité du pays où la majorité de la population vit en zone rurale.  Il a notamment indiqué que ce Programme favorisait la construction de routes, de centres de soins et d’écoles en zones rurales, et bénéficiait de l’appui de partenaires en développement de la Mauritanie.  M. Laghdaf a également évoqué la construction de logements adéquats et l’octroi de services sociaux de base à des milliers de citoyens qui vivent dans les bidonvilles des principales villes du pays.

De l’avis du Premier Ministre mauritanien, la réalisation des OMD repose en grande partie sur la capacité des pays en développement à rationaliser l’usage de leurs ressources, à lutter contre la corruption tout en accordant une attention prioritaire à la lutte contre la pauvreté, à la sécurité alimentaire, l’éducation, la santé et les infrastructures.  En luttant contre les pots-de-vin et le mauvais usage de fonds publics, nous avons réussi à économiser des sommes considérables que nous avons allouées à la construction d’écoles, de centres de soins et de routes, a-t-il notamment expliqué.  M. Laghdaf a également exhorté les pays développés à honorer leur engagement en allouant 0,7% de leur PIB à l’APD versée aux pays en développement.  Il a de plus réclamé un réexamen sérieux des procédures d’octroi de fonds et l’accélération de la mise en œuvre des projets.  Enfin, après avoir évoqué l’existence d’un programme de vaccination et les progrès réalisés dans le domaine de l’éducation, le Premier Ministre a fait part de l’existence d’un programme de lutte contre la désertification en Mauritanie qui vise à créer une ceinture verte autour de la capitale du pays.

M. STEPHENSON KING, Premier Ministre de Sainte-Lucie, a expliqué que son pays a fait en sorte d’intégrer les OMD dans ses politiques de développement nationales.  L’indicateur de l’extrême pauvreté et de la faim ne s’applique pas à Sainte-Lucie et le Gouvernement est actuellement impliqué dans plusieurs programmes pour réduire la pauvreté, améliorer l’accès aux services publics et à l’emploi, ainsi que la qualité des infrastructures économiques de base.  L’éducation primaire existe pour tous depuis 1980.

On ne constate pas de disparités entre les sexes dans l’éducation, a poursuivi M. King.  Toutefois, la question de la violence et de la discrimination contre les femmes doit être examinée, de même que la marginalisation des jeunes hommes.  Le taux de mortalité infantile reste élevé, et Sainte-Lucie est déterminée à créer un système d’assurance maladie universel.  En comparaison, la santé maternelle est meilleure que dans la plupart des pays en développement.  Le paludisme a disparu à Sainte-Lucie.  S’agissant de l’environnement durable, Sainte-Lucie a mis en œuvre des politiques pour gérer les ressources naturelles.  Que ce soit dans les Caraïbes ou au niveau international, le pays a toujours promu des partenariats pour le développement.  Les OMD, a conclu M. King, ne doivent pas être considérés comme une fin en soi, mais comme un moyen de parvenir au développement.  Le défi pour des pays comme le nôtre est de faire de la pauvreté un élément du passé, a-t-il conclu.

M. JEAN-MAX BELLERIVE, Premier Ministre de la République d’Haïti, a rappelé que son pays jouissait d’une certaine stabilité depuis 2004.  Le classement d’Haïti ne reflète pas toute la réalité du pays, et encore moins son potentiel, a-t-il dit.  Cependant, Haïti a reçu de plein fouet les résultats de décennies de mauvais choix de développement et d’un contexte international incertain.  Que peut faire Haïti, seule, lorsque frappe une tragédie sans précédent comme celle du 12 janvier?  La situation est cependant loin d’être désespérée, a-t-il estimé.  Au contraire, a-t-il dit, le pays vit un moment presque unique pour sortir du cercle vicieux de la pauvreté et entrer dans un cercle vertueux de réduction des vulnérabilités, d’investissements dans des secteurs porteurs de créations d’emplois et de croissance et de fournitures de services sociaux de base. 

Cette tragédie, a estimé M. Bellerive, a montré combien le développement du pays passe par une véritable refondation qui privilégie un développement harmonieux entre la capitale et les provinces et qui donne les moyens aux communes d’avoir un rôle important dans leur propre développement.  Un appel a été lancé, en mars dernier, à travers le Plan national pour le relèvement et le développement d’Haïti.  Les promesses qui ont accueilli ce plan ne se sont toujours pas traduites par des fonds additionnels qui permettraient de passer à la vitesse supérieure, a-t-il dit.  L’engagement du Président Clinton et d’autres partenaires semble augurer d’une meilleure compréhension de la nécessité de davantage de coordination et de transparence, a ajouté le Premier Ministre.  La Commission intérimaire est, selon lui, un instrument unique en ce sens. 

S’agissant toujours des engagements pris pour financer la reconstruction d’Haïti, le Premier Ministre a regretté n’avoir qu’une idée approximative de ce qui a été dépensé par les agences humanitaires.  Il a demandé à la communauté internationale un meilleur partage de l’information, faute de quoi il n’y aura pas d’appropriation nationale et, non seulement Haïti ne progressera pas dans ses efforts pour relever le pays et atteindre au moins en partie les OMD, mais il régressera.

SHEIKH NASER AL-MOHAMMAD AL-AHMAD AL-SABAH, Premier Ministre de l’État du Koweït, a souligné que la réunion d’aujourd’hui était dominée par des indicateurs qui n’étaient pas encourageants, en particulier s’agissant de l’OMD nº1 (réduction de moitié de la faim et de la pauvreté).  En témoigne l’augmentation du nombre de pauvres, qui est passé de 800 millions de personnes en 1990 à plus d’un milliard en 2009, a-t-il précisé.  Un des défis aujourd’hui les plus importants est également celui des changements climatiques, qui rend d’autant plus nécessaire de parvenir à un accord juridiquement contraignant lors de la Conférence qui se tiendra au mois de décembre à Cancún et ce, afin de déterminer les mesures que les pays développés et les pays en développement pourront prendre. 

Le Koweït n’en est pas moins convaincu que les objectifs de développement sont réalisables.  Des signes positifs accréditent cette conviction, a affirmé le Premier Ministre, comme par exemple la hausse des taux de scolarisation, l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant, l’élargissement de l’accès à l’eau potable et les progrès réalisés dans la lutte contre le VIH/sida, la malaria et la tuberculose.  Au Koweït, tous les indicateurs sont bons, mais des efforts sont déployés pour mettre en œuvre un plan de développement national d’un montant de 115 milliards de dollars pour consolider les progrès accomplis dans tous les domaines, a ajouté le Premier Ministre.  Par ailleurs, a-t-il conclu, le Gouvernement fournit une assistance aux pays en développement d’un montant de 15 milliards de dollars dans plus de 100 pays.

M. MOHAMED WAHEED, Vice-Président des Maldives, a affirmé que son pays avait réalisé cinq des huit Objectif du Millénaire pour le développement.  Il a toutefois rappelé que les progrès dans la réalisation des OMD ne devaient jamais être tenus pour certains.  Le tsunami de décembre 2004 a fortement affecté l’archipel des Maldives, provoquant un ralentissement de l’économie, et freinant les politiques sociales.  M. Waheed a estimé que trois défis se présentent au Gouvernement des Maldives.  Dans un premier temps, il s’agit de consolider la démocratie et de faire évoluer les droits de l’homme.  « Nous ne sommes pas les seuls à vivre ces tensions, dont certaines sont exacerbées par les extrémismes religieux.  Il faut néanmoins œuvrer dans ce sens », a-t-il ajouté.  L’autre défi concerne la croissance de l’économie des Maldives dans un contexte mondial précaire.  Avec le Fonds monétaire international (FMI), le Gouvernement des Maldives a pris des engagements dans ce sens.  Le troisième défi concerne le changement de statut des Maldives dans les catégories de l’ONU.  Ce qui va permettre aux Maldives d’être reconnues en tant que pays.  « Il faut néanmoins qu’il y ait un système plus adéquat au sein de l’ONU pour les petits États insulaire en développement », a-t-il précisé.

Le Vice-Président a mis en avant deux priorités pour les cinq ans à venir pour atteindre les engagements des OMD.  Il y a la promotion de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.  « Nous redoublons d’énergie pour que les femmes contribuent au développement », a-t-il affirmé.  D’autre part, l’environnement durable est aussi une question centrale.  L’objectif est de faire des Maldives le premier pays neutre en émission de carbone.  « Cependant, face aux effets négatifs des changements climatiques, la nature transnationale des pollutions rappelle que nous ne pouvons pas y arriver seules », a-t-il conclu.

M. HOR NAMHONG, Vice-Premier Ministre, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale du Cambodge, a indiqué que les récentes crises économique et financière internationales avaient provoqué une chute des investissements et une baisse des exportations dont dépendent les pays en développement, entrainant une aggravation du chômage et de la pauvreté.  Au nombre des autres défis, le Vice-Premier Ministre a également évoqué la flambée du prix du pétrole, le détournement d’une superficie importante de terres arables pour la culture de biocarburants et les effets des changements climatiques.  M. Hor a aussi souligné que le fardeau de la dette représentait un autre obstacle majeur pour les pays les moins avancés (PMA), car il entravait leur capacité à financer des projets de développement.

Afin de réaliser les OMD, a poursuivi le Vice-Premier Ministre, il importe avant tout de favoriser les secteurs créateurs d’emplois, d’investir davantage dans la santé et l’éducation et de faciliter l’accès aux marchés des pays en développement.  Il a réclamé des efforts concertés pour assurer une issue heureuse aux négociations du Cycle de Doha, ainsi que la levée des barrières tarifaires, la réduction des subventions agricoles et la création d’une politique fiscale favorable aux exportations des PMA. 

M. Hor a également engagé les pays développés à honorer leur engagement à verser 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement, avant de réclamer l’annulation de la dette des pays pauvres.  Le Vice-Premier Ministre a expliqué qu’en 2003, le Cambodge avait adopté ses propres OMD, lesquels figurent dans les plans nationaux de développement pour la période 2009-2013.  Le Cambodge, a-t-il affirmé, est sur la bonne voie en ce qui concerne la réduction de la mortalité infantile, la lutte contre le VIH/sida et la création d’un partenariat mondial pour le développement.  Lauréat du prix OMD 2010 pour ses progrès remarquables en matière d’OMD, le Cambodge, a conclu son Vice-Premier Ministre, demeure conscient des nombreux défis auxquels il est toujours confronté, à l’instar des autres PMA.

Mme GUNILLA CARLSSON, Ministre du développement et de la coopération de la Suède, a affirmé que les gouvernements qui favorisent le développement démocratique ainsi que le respect des droits de l’homme avaient de meilleures chances de réaliser les OMD.  Elle s’est ensuite dite gravement préoccupée par le peu de progrès réalisés dans le domaine de la santé maternelle.  Il est inacceptable que des centaines de millions de femmes meurent suite à des complications liées à la grossesse, a-t-elle dit.  On ne peut ignorer, selon elle, le droit qu’ont les femmes, les hommes et les jeunes gens d’avoir accès à l’éducation sexuelle et à la santé reproductive.  Elle a rappelé que 13% des décès maternels étaient provoqués par les avortements effectués dans de mauvaises conditions.  Du point de vue de la Ministre, la santé maternelle doit figurer au cœur du droit à la santé sexuelle et reproductive.  Elle a également insisté sur l’importance d’investir dans les systèmes de santé nationale, pour ensuite se féliciter de la Stratégie mondiale pour la santé des femmes et des enfants du Secrétaire général.

Mme Carlsson a par ailleurs souligné l’importance des ressources internationales et domestiques.  Les systèmes nationaux doivent être en mesure de générer des fonds afin de permettre aux enseignants et aux sages-femmes, entre autres, de recevoir un salaire décent, a-t-elle dit.  Elle a également réclamé la création d’un engagement conjoint de lutte contre la corruption.  On ne devrait pas avoir à payer des pots-de-vin pour obtenir des services de base, a-t-elle affirmé.

Mme MAXINE MCCLEAN, Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur de la Barbade, a plaidé pour les pays comme le sien, classifiés comme pays à revenu intermédiaire ou à haut revenu.  Malgré nos progrès, beaucoup reste à faire et nous ne pouvons pas le faire seuls, a-t-elle souligné en arguant « des particularités et des vulnérabilités d’un petit État insulaire en développement ».  La Barbade est exposée aux catastrophes naturelles et aux ravages des changements climatiques, et comme économie ouverte, elle est exposée aux chocs extérieurs, a rappelé la Ministre.  En raison de ces vulnérabilités, la question de la « gradation » des petits États insulaires en développement comme la Barbade doit être réexaminée, a estimé Mme McClean. 

Tous nos acquis, a-t-elle dit, peuvent être balayés par un ouragan, un tremblement de terre ou comme c’est le cas aujourd’hui, par l’effondrement des marchés financiers.  Les Caraïbes, a poursuivi la Ministre, sont la deuxième région dans le monde, en matière de prévalence du VIH/sida, après l’Afrique subsaharienne.  Les dépenses continuent à augmenter malgré le manque d’accès du pays aux dons, compte tenu de son classement dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire et à haut revenu. 

Après avoir rappelé que la Barbade avait commencé une série d’initiatives pour rendre l’économie plus « verte » mais que ces mesures nécessitaient un investissement significatif, la Ministre a souligné que la réalisation des OMD dépend de la mise en œuvre de l’OMD relatif aux partenariats pour le développement.  Elle a, une nouvelle fois, appelé à un réexamen des critères de classification des pays et de leur impact sur la capacité des pays comme le sien à obtenir un soutien.

M. OSMAN MOHAMMED SALEH, Ministre des affaires étrangères de l’Érythrée, a souligné que cinq ans avant l’échéance de 2015, les Objectifs du Millénaire pour le développement « peuvent et doivent être atteints ».  Les OMD constituent la priorité des agendas en matière de développement, a-t-il dit.  Il a cité le Rapport de 2007 des Nations Unies qui affirme que « les OMD seront atteints, si des actions additionnelles et concertées sont adoptées immédiatement, et si ces actions sont soutenues jusqu’en 2015 ».  Le Ministre a expliqué que son pays s’est engagé à faire de son mieux pour atteindre les OMD d’ici à 2015.  Des centaines de millions de dollars ont été investis dans les infrastructures pour assurer la sécurité alimentaire.  L’Érythrée se concentre également sur l’égalité des sexes dans l’éducation primaire, la santé infantile et maternelle, la lutte contre le VIH/sida et le paludisme et l’accès à l’eau potable.  Le deuxième Rapport national sur le développement du Millénaire doit être publié dans les prochaines semaines, a-t-il précisé. 

M. Saleh s’est félicité des avancées faites par son pays dans quatre domaines.  En matière de santé, de nombreux progrès ont été enregistrés grâce aux investissements importants réalisés par le Gouvernement de l’Érythrée.  L’éducation figure également au rang des premières priorités avec le Programme de développement du secteur de l’éducation lancé en 2005.  Des progrès ont aussi été enregistrés pour la promotion de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.  Enfin, l’environnement constitue une préoccupation importante avec, notamment, le lancement de programme d’accès à l’eau potable.  Le Ministre a rappelé l’importance d’éradiquer l’extrême pauvreté et la faim et de l’accès à l’éducation primaire.  « Il est indispensable d’atteindre les engagements pris dans le cadre des OMD et même de les dépasser », a-t-il poursuivi.  Il a aussi insisté sur le fait que les OMD devaient aller de pair avec la mise en place d’un statut de paix avec l’Éthiopie face aux tensions dans la zone frontalière. 

M. NYAN WIN, Ministre des affaires étrangères du Myanmar, a partagé le point de vue du Groupe des 77 et de la Chine qui estime que, sans un appui international substantiel, de nombreux pays en développement risquent de passer à côté des OMD d’ici à 2015.  Le Gouvernement du Myanmar s’efforce d’améliorer la qualité de vie de sa population à travers son plan national de développement qui est étroitement lié aux OMD.  Ce plan met l’accent sur la promotion d’un développement socioéconomique équitable et équilibré dans les zones rurales et urbaines.  Pour assurer un environnement durable, l’Agenda 21 du Myanmar a été mis au point, notamment pour sauvegarder la vallée de Hukaung qui est la plus grande réserve de tigres au monde.  Par ailleurs, Myanmar est autosuffisant sur le plan alimentaire.  L’éducation occupe aussi une place prioritaire, a poursuivi M. Nyan Win, et le taux d’inscription à l’école atteint 98,13%.  Des progrès ont été enregistrés pour réduire la mortalité infantile et maternelle et pour éradiquer le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose.

Le Ministre a souligné que l’aide internationale devait servir de catalyseur pour permettre aux pays en développement de réaliser les OMD.  Des investissements accrus, l’accès aux marchés et la résolution des problèmes de la dette sont donc essentiels à cette fin.  Le Myanmar s’engage à travailler étroitement avec les Nations Unies et les partenaires du développement pour atteindre les OMD, a ajouté le Ministre.

M. PAUL OQUIST KELLEY, Ministre des politiques nationales du Nicaragua, a indiqué que la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement supposait non seulement de résoudre des problèmes d’ordre technique, administratif et financier, mais également de relever des défis structurels comme la concentration de revenus et des richesses entre les mains de quelques-uns que l’on observe dans le modèle socioéconomique actuel.  Au Nicaragua, la pauvreté extrême a augmenté entre 2001 et 2005, mais le Gouvernement de M. Daniel Ortega a réussi, dès 2007, à réduire la pauvreté extrême à 14,6% et ce. en dépit de la plus grave crise financière et économique du capitalisme mondial depuis la grande dépression, a souligné le Ministre.  Une étude indépendante financée par les Pays-Bas et la Suisse, avec l’assistance technique de la Banque mondiale, a révélé qu’en 2009, le Nicaragua avait atteint l’Objectif nº 1 de 9,7% de pauvreté extrême.  Le pays a également atteint l’objectif relatif à la malnutrition.  L’analphabétisme a reculé grâce à une campagne inspirée du modèle cubain et intitulée « Moi je peux ».  En revanche, il lui reste encore à réaliser l’objectif relatif au VIH/sida, dont la prévalence a augmenté, a-t-il dit.

Selon M. Oquist Kelley, le Nicaragua a bénéficié de l’« innovation la plus géniale de ce siècle » en matière de financement pour le développement grâce à la solidarité du Venezuela à travers les accords PetroCaribe qui convertissent la moitié de la facture des hydrocarbures des pays pauvres en crédits à long terme en vue de la réduction de la pauvreté.  L’appui aux processus sociaux de l’ALBA, de la Banque de l’ALBA, et la nouvelle monnaie régionale sucre sont autant d’autres éléments novateurs de ce nouveau modèle alternatif solidaire.  On estime qu’il faudrait 50 milliards de dollars d’aide publique au développement complémentaires, pour atteindre les OMD d’ici à 2015, mais cela semble peu probable vu que peu de pays consacre 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement.  La réduction de moitié de la pauvreté extrême dans le monde devrait se voir accorder au moins la même priorité que le sauvetage des banques, a-t-il estimé en plaidant en faveur d’un « combat inclusif pour les Objectifs du Millénaire pour le développement ».  À cet égard, il a salué les efforts de paix et de prospérité déployés sur les deux rives du détroit de Taiwan et a formé l’espoir que les Nations Unies puissent trouver des formes adéquates en vue de la participation de Taiwan dans ce combat de tous.

Le Ministre a exhorté à modifier, de toute urgence, l’architecture financière et économique actuelle.  La solution réside dans l’inclusion et la démocratisation des rapports politiques et économiques internationaux afin d’arriver à la paix, la sécurité et la stabilité mondiales, dans le respect des droits de l’homme et la justice sociale et sans pauvreté, a-t-il conclu.  

M. EDWARD NALBANDIAN, Ministre des affaires étrangères de l’Arménie, a déclaré qu’il y a 10 ans, on considérait que les inégalités dans le développement économique et social étaient considérées comme le plus grand défi à relever par la communauté internationale, du fait de leurs conséquences pour la sécurité humaine.  Depuis, les défis sans précédents en matière de sécurité, qui ont dominé l’ordre du jour, ont montré que « le développement, c’est la liberté ».  Si les Objectifs du Millénaire pour le développement sont nobles, certaines réalités géopolitiques ont empêché leur pleine réalisation, a ajouté le Ministre.  L’Arménie s’est lancée dans la réalisation des OMD en les intégrant dans ses politiques nationales et a identifié 16 cibles correspondant à ses priorités nationales, a expliqué M. Nalbandian.

La communauté internationale pourra atteindre ses objectifs uniquement si elle déploie d’importants efforts concertés, y compris dans notre région, a déclaré M. Nalbandian.  Toutefois, a-t-il ajouté, la situation régionale ne permet pas d’utiliser pleinement les ressources de la région du Caucase du Sud et sont détournées des objectifs de développement.  Le blocus économique imposé par deux des États voisins de l’Arménie nuit au développement de toute la région, a déclaré le Ministre, pour qui il est impossible d’assurer le développement de certains des pays du Caucase du Sud aux dépens des autres.  La coopération régionale est la seule viable et l’Arménie plaide en faveur d’une coopération forte en ce sens, a-t-il affirmé, avant de regretter que ce concept n’ait « pas encore été compris par nos voisins ».

La prolifération des armes continue de menacer non seulement la paix et la sécurité internationales, mais aussi le développement économique et social, a insisté M. Nalbandian.  L’Azerbaïdjan continue de rejeter la proposition de l’Arménie sur le non-recours à la force, allant ainsi à l’encontre des principes des Nations Unies, a-t-il poursuivi, avant de dénoncer « le militarisme, la multiplication des dépenses budgétaires, les propos belliqueux et les mesures de provocations » de ce pays, accusé de nuire à l’établissement d’une paix stable et durable dans la région, condition préalable au développement.  Le Ministre a aussi affirmé que le peuple du Haut-Karabakh faisait de son mieux pour assurer son développement, mais a regretté qu’il doive le faire sans le soutien de la communauté internationale.  Aujourd’hui, est célébrée la Journée internationale de la paix, a fait observer le Ministre, qui a rappelé que c’était aussi le jour où l’Arménie célébrait son indépendance.  En ce jour, il a réitéré la volonté de son pays de contribuer aux efforts communs en faveur de la paix, de la liberté, de la justice et d’une prospérité équitable.

M. FRANCO FRATTINI, Ministre des affaires étrangères de l’Italie, a rappelé qu’un tiers des gens vivant sous le seuil d’extrême pauvreté se trouvait dans des pays fragiles ou en situation postconflit.  Il a souligné que le rôle de la paix et de la stabilité était décisif pour lutter contre la pauvreté.  En tant que sixième contributeur du budget des Nations Unies et des budgets des opérations de maintien de la paix, l’Italie accorde une grande priorité au renforcement des institutions et à la paix et à la stabilité comme base du développement durable, a-t-il dit.  « Nous sommes aussi convaincus que le développement est le fruit de changements profonds de la société et du plein respect des droits de l’homme », a-t-il dit.  Il a précisé que l’Italie s’était engagée avec un certain nombre de pays dans une campagne pour l’élimination des mutilations génitales féminines qui ont une incidence négatives sur les OMD nº 3 et 5.  Il a souhaité que cette lutte fasse l’objet d’une résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies.

Le Ministre a souligné que la politique étrangère de son pays s’appuyait sur les valeurs de paix et de justice entre les nations.  « Notre stratégie s’inspire des principes de l’efficacité de l’aide, et s’appuie sur une vision holistique du développement et une approche pays », a-t-il déclaré.  Il a précisé que la sécurité alimentaire continuait d’être une haute priorité de son pays, et a rappelé la référence que constitue l’initiative de sécurité alimentaire du Sommet de L’Aquila sous la présidence italienne du G-8, reprise par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dans le cadre de son Sommet mondial sur la sécurité alimentaire en novembre 2009, puis adoptée comme les « Principes de Rome ».  Il a ajouté que l’Italie avait été particulièrement active en ce qui concerne les formes innovantes de financement.  Il a précisé que l’Italie avait encouragé la mise en place du Groupe pilote sur les financements innovants pour le développement et soutenu le mécanisme de garantie de marché, la Facilité internationale de financement pour la vaccination, ainsi que les initiatives relatives aux envois de fonds des migrants discutées lors du Sommet du G-8 en novembre 2009, à L’Aquila.  

M. RADOSLAW SIKORSKI, Ministre des affaires étrangères de la Pologne, s’est dit encouragé par les récents progrès obtenus en vue de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.  « Le taux de mortalité infantile a diminué de 28%; neuf enfants sur 10 sont scolarisés à l’école primaire dans les pays en développement et le nombre de personnes vivant dans des bidonvilles a diminué de 6% », a noté avec satisfaction le Ministre. 

M. Sikorski s’est toutefois demandé si chaque État serait en mesure de réaliser les OMD et ce, d’ici à 2015.  Il a, à cet égard, estimé qu’il était nécessaire d’accroître l’efficacité de l’aide et de renforcer les différents partenariats avec les secteurs philanthropiques et privés.  Il a également jugé important de porter une attention accrue aux pays frappés par des conflits ou dont la situation fragile ne permet pas de réaliser les OMD.  Chaque pays a un rôle à jouer en stimulant le développement et en inscrivant les OMD dans leur stratégie nationale pour la croissance, a-t-il dit.  De la même manière que le peuple polonais a été aidé, il se sent, aujourd’hui, redevable de porter secours aux moins fortunés, a ajouté le Ministre.  Il a annoncé que son pays avait augmenté le niveau de l’aide publique au développement.

Mme MARIE-JOSÉE JACOBS, Ministre de la coopération et de l’action humanitaire du Luxembourg, a souligné que la lutte contre la pauvreté était une tâche de longue haleine, et que le chemin du développement durable était « tortueux et semé d’obstacles ».  Dès septembre 2000, les États Membres avaient reconnu que l’immensité de la tâche exigeait un partenariat global pour pouvoir espérer vaincre l’adversité qui interdit à une large partie de l’humanité de mener une vie décente et de développer tout son potentiel.  Mme Jacobs reste convaincue que la voie tracée il y a 10 ans reste la bonne et que les OMD gardent toute leur pertinence.  Pour la Ministre, l’impatience de ceux qui sont tentés de remettre en cause les OMD, faute de gratifications immédiates, est mal venue.  Reconnaissant toutefois que le bilan de l’action collective de mise en œuvre des OMD depuis 2000 est mitigé, la Ministre a plaidé en faveur d’efforts accrus dans les secteurs et les régions qui accusent les retards les plus importants.  Dans ce contexte, elle a salué l’initiative du Secrétaire général de lancer une stratégie mondiale pour la santé des femmes et des enfants, l’un des secteurs où les progrès n’ont pas été à la hauteur des attentes. 

Mme Jacobs s’est également réjouie de la création d’ONU-Femmes qui, selon elle, promet une action collective mieux structurée et plus coordonnée des questions centrales à l’égalité et la promotion des femmes.  La Ministre a souligné que la réalisation des OMD à l’horizon 2015 s’était considérablement compliquée du fait de nouvelles réalités inimaginables en 2000, comme l’insécurité croissante, les catastrophes naturelles, les flux migratoires et l’impact de la crise économique mondiale.  Elle persiste cependant à croire que les nouveaux défis ne dédouanent pas la communauté internationale de ses promesses et de ses engagements d’hier, d’autant plus que ces défis concernent tout le monde et ne connaissent pas de frontières administratives et naturelles.  Le Luxembourg soutient par conséquent une approche régionale et transsectorielle.

M. ALBERTO GATMAITAN ROMULO, Secrétaire aux affaires étrangères des Philippines, a déclaré que les Philippines prévoyaient d’atteindre leurs objectifs dans les domaines de la mortalité infantile, de la lutte contre le paludisme et la tuberculose, de l’accès à l’assainissement et à l’eau potable et de l’égalité entre les sexes en matière d’éducation.  Mais malgré les progrès accomplis, nous devons redoubler d’efforts, a continué M. Romulo, qui a ajouté que la situation aux Philippines était marquée par de grandes disparités.  Le pays, qui est un archipel doté d’une écologie variée, est particulièrement vulnérable aux désastres naturels qui peuvent accroître la vulnérabilité des Philippins les plus pauvres, a-t-il indiqué.  Les Philippines intègreront des stratégies d’adaptation aux changements climatiques aux mesures déjà prises en vue d’atteindre les OMD, et nous invitons les autres États Membres à prendre de telles mesures, a ajouté M. Romulo.  Le Plan de développement à moyen terme des Philippines vise à tirer profit du partenariat entre secteurs public et privé, et nous instaurerons un environnement qui permettra aux Objectifs de devenir réalité même dans les régions les plus éloignées, a conclu le représentant philippin.

Mme MAITE NKOANA-MASHABANE, Ministre des relations internationales et de la coopération de l’Afrique du Sud, a déclaré que la réalisation des OMD allait de pair avec la stratégie de développement adoptée par son pays depuis la fin de l’apartheid.  Depuis 1994, les politiques de l’Afrique du Sud se sont concentrées sur l’amélioration du niveau de vie du peuple, notamment en renforçant considérablement les services sociaux de base, a déclaré la Ministre, qui a cité le chiffre de 1,8 million de logements construits ou transférés au profit des pauvres.  Les huit OMD ont été intégrés dans un ensemble national de 10 priorités, a-t-elle expliqué.  Ainsi, lors de la récente coupe du monde de football, le Président du pays, M. Jacob Zuma, a lancé le slogan « un but l’éducation », afin d’attirer l’attention sur cet OMD, a-t-elle rappelé.

La Ministre s’est dite consciente des difficultés que rencontre le pays pour la réalisation des Objectifs nºs 4, 5 et 6 qui ont trait à la santé, tout en affirmant que des mesures étaient prises pour progresser.  Les OMD doivent faire partie intégrante de la stratégie de développement à long terme du pays, a-t-elle insisté.  Il faut combler le fossé qui existe entre riches et pauvres, en Afrique du Sud et dans le monde entier, a-t-elle ajouté.  Les conditions propices à la mise en place d’un véritable partenariat mondial pour le développement ne sont pas encore réunies, a regretté Mme Nkoana-Mashabane.  Alors qu’il ne reste que cinq ans pour réaliser les OMD, chaque pays doit prendre conscience de l’urgence à agir, a-t-elle affirmé, avant d’ajouter que si l’Afrique ne parvenait pas à réaliser les OMD dans les temps, ce serait un échec pour le monde entier.  La Ministre a demandé aux pays développés de respecter, enfin, leurs promesses en matière d’aide publique au développement.

M. MICHEÁL MARTIN, Ministre des affaires étrangères de l’Irlande, a indiqué que son pays avait triplé son aide au développement depuis l’adoption de la Déclaration du Millénaire en 2000.  L’Irlande a fourni 6 milliards de dollars d’aide publique au développement au cours de la décennie, tandis que les Irlandais eux-mêmes, ont, à titre privé, donné des millions de plus.  Il a précisé que le Gouvernement était engagé à atteindre un niveau d’aide au développement équivalent à 0,7% de son PIB d’ici à 2015.  Il a souligné les importants succès obtenus en matière de lutte contre la pauvreté grâce à un meilleur accès à la scolarisation primaire, à la promotion de la santé infantile et à la lutte contre le VIH/sida.  Il a souligné les défis croissants en raison des incertitudes économiques mondiales et d’autres problèmes mondiaux, en particulier les changements climatiques.  Il s’est particulièrement inquiété du nombre de personnes souffrant de la faim qui a atteint récemment le chiffre d’un milliard.  Il a dit que la malnutrition était un des pires problèmes de l’humanité.  Le Ministre a précisé que son pays avait accueilli aujourd’hui, en collaboration avec l’Administration américaine, une réunion internationale de dirigeants engagés à construire un partenariat qui se concentrera sur la nutrition durant les 1 000 premiers jours de la vie, et plus précisément de la grossesse au deuxième anniversaire de l’enfant.

Par ailleurs, M. Martin a estimé qu’il fallait un engagement renouvelé en direction des pays et régions qui ont fait le moins de progrès dans la réalisation des OMD.  Il a indiqué que l’Irlande avait orienté 80% de ses programmes de développement en direction de l’Afrique subsaharienne, en se concentrant sur la protection sociale des communautés vulnérables, la nutrition des enfants, la recherche agricole et le renforcement des capacités aux fins de la promotion des activités économiques.  Dans un souci d’efficacité de l’aide, il a souhaité que l’ONU évitât les chevauchements d’activités et assurât une meilleure coordination sur le terrain, avec une meilleure évaluation des résultats.  

M. MAHAMOUD ALI YOUSSOUF, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de Djibouti, a constaté que la liste des restrictions et des contraintes au développement auxquelles font face les pays les moins avancés restait très longue à l’horizon de l’échéance 2015.  Il s’est félicité du Document final, soulignant qu’il réaffirmait de façon importante le consensus international en matière de partenariat international pour le développement et pour la promotion du progrès économique et social de tous les peuples.  Son pays a adopté et intégré les Objectifs du Millénaire pour le développement comme principaux objectifs nationaux de développement et mis en place un programme social ambitieux et exhaustif afin d’améliorer le bien-être et le niveau de vie des couches sociales vulnérables. 

En dépit des ressources limitées et de la crise économique internationale, Djibouti a également consenti des efforts en vue de la scolarisation des filles, et s’est efforcé de fournir une couverture de santé universelle et de maintenir la gratuité de l’enseignement.  Le pays continue par ailleurs à lutter contre la propagation du VIH/sida et à fournir un accès gratuit aux soins de santé et une assistance médicale aux personnes infectées ou malades.  Le Ministre a estimé que la prédominance de la pauvreté mondiale était inacceptable, mettant ainsi l’accent sur l’impératif moral d’agir et de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015.  

M. SAM KUTESA, Ministre des affaires étrangères de l’Ouganda, a établi une corrélation entre le développement durable et la paix, en particulier dans le cas des pays en développement.  Pour être en mesure de fêter la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement en 2015, il faudrait accorder une attention spéciale et axer les efforts sur l’accélération de la modernisation économique et de la transformation socioéconomique, a-t-il dit.  Il s’est déclaré encouragé par le fait que 11 des 20 pays, ayant enregistré les progrès les plus absolus dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, étaient parmi les plus pauvres du monde et beaucoup d’entre eux se trouvaient en Afrique.

Il n’en reste pas moins qu’à travers le continent, la réduction de la pauvreté demeure lente, bien qu’on relève des disparités entre les pays en la matière.  M. Kutesa a jugé « honteux et immoral » qu’en dépit de ces progrès si positifs, il existe encore plus d’un milliard de personnes vivant dans des situations de pauvreté extrême, dont la majorité dans les pays les moins avancés.  « Cette Assemblée notera qu’avoir un milliard d’affamés parmi nous n’est pas seulement une simple question de crise alimentaire.  C’est la crise politique qui exige une action politique musclée et urgente », a déclaré le chef de la diplomatie ougandaise, qui a ajouté que le fait de ne pas atteindre l’objectif de réduction de la pauvreté mettait en péril la réalisation de tous les autres objectifs.

Au plan national, il a informé que l’Ouganda avait accompli des progrès dans 15 des 21 objectifs fixés, dont sept étaient en bonne voie de réalisation complète.  Il a recommandé qu’à l’avenir, l’on attachât davantage l’attention au renforcement de l’enseignement des sciences et de la technologie dans les pays en développement.  La communauté internationale devrait se rallier autour des universités et des scientifiques de ces pays qui sont impliqués dans l’innovation et l’application des sciences et techniques dans les différents secteurs de leurs économies, a-t-il suggéré.  D’autre part, les pays en développement devraient investir davantage dans l’infrastructure économique clef ce qui ne manquera pas de donner un élan à la croissance économique et à la création d’emplois dans ces pays.  Le Ministre ougandais a enfin demandé aux partenaires de l’aide au développement de reconsidérer leurs priorités.  Il a également appelé à mettre l’accent, en particulier en Afrique, sur la promotion et l’élargissement de l’accès à la formation professionnelle et technique. 

M. ADELINO MANO QUETA, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de la Guinée-Bissau, a déclaré que son pays s’était fortement engagé à revoir sa Stratégie nationale de réduction de la pauvreté, dont l’objectif principal est la réalisation des OMD.  Soulignant ensuite la nécessité d’accélérer la croissance économique, il a expliqué que son gouvernement était conscient de l’importance de diversifier l’économie, d’améliorer la gestion macroéconomique et consolider la réforme administrative en vue de s’assurer de la prestation de services de base.  Aussi, a-t-il procédé au lancement de la campagne de la réduction de la mortalité maternelle en Afrique (CARMMA), qui a pour objectif de réduire la mortalité néonatale et materno-infantile, ainsi que le programme accéléré de suivi de l’enfant.  Mais ces initiatives ne seront fructueuses que si les bailleurs de fonds mettent à disposition les ressources nécessaires, a déclaré le Ministre. 

S’agissant de la mobilisation des ressources concessionnelles qui continuent d’hypothéquer les chances de la Guinée-Bissau de réaliser les OMD, M. Queta a appelé à un sursaut de solidarité de la part des partenaires de développement.  Il les a exhortés à œuvrer au succès des discussions en cours au niveau des reconstitutions des ressources de l’Association internationale de développement (AID), du groupe de la Banque mondiale, ainsi que de celles du Fonds africain de développement (FAD).

M. MOUSSA FAKI MAHAMATI, Ministre des affaires étrangères, de l’intégration africaine et de la coopération internationale du Tchad, a rappelé que son pays s’était engagé dans un processus de réformes économiques, sociales et politiques profondes s’inscrivant dans la Déclaration du Millénaire.  Ainsi, le Gouvernement tchadien accorde une priorité accrue au développement rural, aux infrastructures de base, au développement humain, à la sauvegarde de l’environnement, à l’emploi et à la participation des populations aux décisions, a-t-il indiqué.  Il a expliqué que la lutte contre la pauvreté avait été entreprise d’une façon plus méthodique à partir de 2003, lorsque le Tchad avait mis en œuvre sa Stratégie nationale de réduction de la pauvreté, révisée en 2008 afin de prendre en compte les nouvelles opportunités, notamment l’entrée du pays dans l’ère pétrolière.  Les résultats obtenus au Tchad pour la réalisation des OMD sont contrastés, a-t-il noté, les progrès les plus importants ayant été réalisés en matière d’éducation de base, de scolarisation des filles, de lutte contre le VIH/sida, d’accès à l’eau potable et aux technologies de l’information et de la communication.

Le Ministre a noté en revanche des écarts négatifs en matière de santé infantile et maternelle, de création d’emplois, de sécurité alimentaire, de réduction de la pauvreté, de protection de l’environnement et de préservation de la biodiversité.  La pauvreté au Tchad restant massive en zone rurale, où vit 78% de la population tchadienne, il a prévenu que l’Objectif de réduction de la pauvreté ne pourrait pas être atteint.  Il a aussi rappelé que les efforts de développement avaient été minés par les conflits et les agressions armées, le pays ayant connu en outre un afflux de réfugiés centrafricains et soudanais.  Les OMD ne seront pas atteints au Tchad à cause du manque de ressources financières destinées à soutenir les initiatives en matière d’OMD, a-t-il dit, estimant que les montages d’aide publique au développement s’étaient révélés inefficaces.  « Il est clair que nos partenaires de développement n’ont pas tenu leurs promesses », a-t-il insisté.  Il ne faut pas oublier, pourtant, que l’aggravation des problèmes auxquels sont confrontés les pays du Sud est pour une bonne partie imputable aux changements climatiques, qui eux-mêmes sont la conséquence du développement des pays du Nord, a relevé le Ministre.  Il a appelé ces pays à appuyer les efforts des pays en développement pour l’exploitation de leurs ressources, en achetant celles-ci à leur juste valeur et en permettant l’accès des produits africains aux marchés du Nord.

Mme DIALLO DIENABOU, Ministre de la coopération de la Guinée, a mis l’accent sur l’évaluation de la réalisation des OMD dans son pays et le financement du développement au niveau mondial.  Elle a souligné des progrès de la Guinée en matière d’accès à l’éducation primaire, d’égalité entre les sexes, de santé maternelle et infantile et de lutte contre le VIH/sida.  Néanmoins, elle a déclaré que les chances de réalisation des OMD d’ici 2015 par la Guinée s’étaient amenuisées au cours des dernières années en raison du contexte général du pays, marqué par une crise aigue, et de la baisse de l’aide extérieure.  Le rendez-vous de 2015 risque d’être manqué par la Guinée pour l’ensemble des OMD, a-t-elle prévenu.  Elle a indiqué que le coût des ressources nécessaires pour la réalisation des OMD par la Guinée avait été chiffré à 12,25 milliards de dollars pour la période 2010-2015, soit 110 dollars par habitant et par an. 

S’agissant du financement du développement, elle s’est inquiétée de l’impact négatif des crises multiples sur la situation des 33 PMA africains.  Tout semble montrer que ces pays ne pourront atteindre les OMD en raison de l’insuffisance de l’APD, a-t-elle dit.  C’est pourquoi, elle a estimé que les financements innovants apparaissaient comme des instruments importants de mobilisation additionnelle et prévisible des ressources.  La Ministre a dit que son pays était candidat pour accueillir en mars 2012 une conférence africaine sur les financements innovants qui permettra de réfléchir sur les stratégies de mobilisation de ces ressources supplémentaires.  Elle a également espéré la concrétisation d’un projet de déclaration africaine sur la transparence des capitaux financiers. 

M. ZALMAI RASSOUL, Ministre des affaires étrangères de l’Afghanistan, a rappelé que, lors de l’adoption de la Déclaration du Millénaire et des Objectifs du Millénaire pour le développement, l’Afghanistan était un pays coupé du monde du fait du régime des Taliban.  Après leur renversement en 2001, le pays a commencé à lentement reconstruire ses structures politique, économique et sociale, et à retrouver sa place au sein de la Communauté internationale.  C’est en 2004 que l’Afghanistan a pu se joindre au reste de la communauté internationale et s’engager sur la réalisation des OMD, a souligné le Ministre.  Le pays étant arrivé plus tard, l’échéance a donc été fixée à 2020, a-t-il expliqué.  En outre, en 2008, le pays a mis au point la Stratégie de développement national pour l’Afghanistan, qui intègre notamment les OMD dans un ensemble plus vaste, a précisé M. Rassoul.  Le Ministre a rappelé que son pays avait organisé, il y a juste trois jours, ses deuxièmes élections parlementaires et a insisté sur la participation des femmes, y voyant une preuve des progrès réalisés par ces dernières pour regagner une place active dans la société afghane.  Ces élections témoignent aussi de l’engagement solide du peuple afghan en faveur de la démocratie et de l’autodétermination, a déclaré le Ministre, qui a en outre insisté sur les progrès réalisés lors de ce scrutin en matière de transparence.  Il a remercié la communauté internationale pour son appui.

Après avoir rappelé que 80% de la population afghane dépendait de l’agriculture pour sa subsistance, M. Rassoul a expliqué que son Gouvernement avait entrepris un vaste programme de reconstruction des systèmes d’irrigation mais aussi d’infrastructures telles que les routes.  Ces changements ont permis au PIB du pays de croître de 22,5% en 2009-2010, alors que le revenu moyen a quadruplé depuis 2001, a-t-il fait valoir.  Il a estimé que la découverte récente d’énormes richesses minières, combinée au potentiel du pays en tant que lieu de transit commercial, offrait des chances de sortir le peuple afghan de la pauvreté et offrait une base saine pour une prospérité future.  Le Ministre a encore mis l’accent sur la progression du pays en matière de santé et d’éducation, en partie grâce à l’assistance internationale, y compris celle des Nations Unies.  Enfin, l’Afghanistan met en place des filets de sécurité sociale, en particulier au bénéfice des plus démunis.

Quand on évalue les progrès de l’Afghanistan en matière de réalisation des OMD, il ne faut pas oublier la grande fragilité du pays et le conflit, a déclaré le Ministre, qui a rappelé que les « ennemis de la paix et de la stabilité » en Afghanistan étaient encore actifs.  Mettre fin au conflit est la priorité numéro 1, a déclaré le Ministre, qui a ajouté que le peuple afghan est « assoiffé de paix ».  Il a souhaité une transition qui permette au Gouvernement d’assurer progressivement par lui-même la charge de ce développement, comme de sa sécurité.  Il a estimé que la récente Conférence de Kaboul avait permis à l’Afghanistan de présenter ses projets pour améliorer le sort de sa population.

M. FAYSSAL AL-MEKDAD, Vice-Ministre des affaires étrangères de la République arabe syrienne, a déclaré que les tensions et crises continuaient à mettre à mal la paix et les objectifs de développement, notamment au Moyen-Orient.  Une rapide lecture de la situation depuis l’adoption des OMD amène à constater, selon lui, que les principaux aspects du développement, dont la paix et la stabilité, n’avaient pas été réalisés alors qu’Israël continuait d’occuper la Palestine et que 500 000 Syriens avaient été écartés du Golan syrien occupé, a-t-il dit.  Pourquoi Israël ne se retire-t-il pas des terres palestiniennes et syriennes, a-t-il demandé.  Il a dit l’attachement de la Syrie à une option pacifique en se disant convaincu que la paix ne serait atteinte que si elle est juste et qu’elle respecte toutes les résolutions des Nations Unies.

Par ailleurs, le représentant a exhorté les Nations Unies et leurs États Membres à coordonner leurs efforts pour faire face aux besoins des plus démunis.  Il a salué les résultats positifs du plan national quinquennal de développement de l’économie syrienne.  Le Gouvernement, a-t-il dit, a cherché à atténuer l’impact négatif de la crise mondiale sur l’économie syrienne.  Il a fustigé des mesures économiques unilatérales imposées par certains pays à d’autres.  Les États bailleurs de fonds doivent respecter leurs engagements en vue d’atteindre les objectifs de développement des pays en développement.  Il a souligné l’importance d’une reprise de la coopération Sud-Sud en souhaitant que les pays du Sud soient mieux en mesure de défendre leurs intérêts.

M. PAK KIL YON, Vice-Ministre des affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), a déploré l’échec des efforts en vue du développement.  Il a souligné le contraste flagrant entre les voix qui se font chaque fois plus fortes en faveur de l’élimination de la pauvreté et du développement en provenance d’un côté du globe, tandis que de l’autre côté, surviennent à une allure galopante, des invasions armées, des menaces militaires, des sanctions et les blocus ciblant des États souverains.  Il a vivement exhorté la communauté internationale à créer un monde pacifique en rejetant l’usage de la force ou de menaces.  Il a également jugé impératif de réajuster l’architecture internationale économique et de créer un environnement durable pour que les OMD puissent être atteints dans les délais impartis.

Face à la situation actuelle, le Ministre a estimé que l’instauration de relations économiques internationales équitables exigeait « une solution d’urgence et sans délais ».  L’imposition à d’autres pays d’un libéralisme sans bornes et sans aucune forme de contrôle étatique ou de tout autre modèle économique spécifique en tant que « recette unique » ne devrait pas être tolérée, a-t-il souligné.  Les politiques et stratégies internationales en matière de développement, y compris les OMD, devraient être orientées selon lui vers l’assistance aux pays en développement dans leurs efforts tendant au renforcement de l’autosuffisance de leur économie nationale et de la promotion de la justice sociale et de l’égalité, a expliqué le responsable nord-coréen.  Il a appelé au renforcement du rôle de l’ONU, tout en soulignant cependant que des institutions, comme le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), devraient s’abstenir de dévier de leur nature et mandat originaux et l’assistance au développement ne devrait pas servir à des fins politiques.  Le Ministre a informé qu’au niveau national, son pays a réalisé les OMD et qu’il se consacrait dorénavant à leur consolidation et à l’amélioration de leur qualité.

Mme PAULETTE BETHEL (Chef de la délégation des Bahamas) a expliqué que son pays était déterminé à atteindre, voire dépasser les OMD dans les délais impartis, ce qui se reflète, selon elle, dans ses politiques nationales.  Ces efforts sont d’autant plus difficiles, que les Bahamas ont été sévèrement touchés par l’impact de la crise économique et financière mondiale.  Illustrant son propos, Mme Bethel a expliqué que les Bahamas avaient d’ores et déjà réalisé le premier Objectif (éradiquer la pauvreté extrême) et que tout enfant, dès l’âge de 5 ans, peut y être scolarisé.  De plus, son pays est en bonne voie pour pouvoir satisfaire les besoins en eau potable de toute sa population.  Il reste cependant des objectifs à atteindre, plus précisément dans les domaines de la santé et de l’environnement durable, a reconnu la représentante.  Elle a saisi cette occasion pour demander à la communauté internationale de poursuivre son aide aux petits États insulaires à hauteur des engagements pris initialement afin de leur permettre de continuer sur cet élan.  Elle a également souhaité une coopération plus soutenue entre gouvernements, secteur privé, les organisations non gouvernementales (ONG) et la société civile dans le but de pouvoir atteindre les OMD.

M. MAGED ABDELAZIZ(Égypte) a rappelé le chemin parcouru en 10 ans depuis l’adoption des Objectifs du Millénaire pour le développement, de même que la série de crises interdépendantes qui affectent actuellement la vie quotidienne des citoyens des pays développés et en développement.  Dans ces conditions, une action mondiale s’avère incontournable pour faire passer le partenariat global pour le développement à la vitesse supérieure nécessaire, faire effectivement face aux répercussions des crises et épauler les efforts des pays en développement vers la réalisation des Objectifs internationalement agréés, dans le but du renforcement de leur capacité à relever les défis émergents.

Le représentant a fait le bilan des efforts considérables déployés par les pays en développement, lesquels, conscients du fait que leur développement propre leur incombe au premier chef, ont mis en œuvre des stratégies et politiques de lutte contre la pauvreté tendant à l’amélioration des conditions de vie de leurs populations, et engagé des trains de réforme de leurs systèmes législatifs et d’imposition.  Ils restent confrontés à d’autres défis, en particulier à l’amoindrissement de l’aide au développement et, dans ce contexte, les investissements étrangers directs jouent un rôle intégral pour aider en tant que source de financement extérieur du développement, a-t-il expliqué.  M. Abdelaziz a ensuite présenté une synthèse des réformes économiques ambitieuses mises en œuvre par l’Égypte.  D’un autre côté, a-t-il informé, la protection et la promotion de l’enfance ont été au cœur des politiques et programmes socioéconomiques de l’Égypte dans le cadre de la réalisation de tous les OMD.  L’État fournit également des bourses scolaires et à aligné les normes d’enseignement avec les normes internationales.  En matière de santé, le pays a établi un nouveau système d’assurance maladie qui a été progressivement élargi pour couvrir tous les citoyens.  La participation des femmes aux prises de décisions politiques a été améliorée par l’introduction d’un amendement constitutionnel leur permettant l’allocation de sièges supplémentaires au sein du Parlement, a-t-il également souligné.  Le Chef de la délégation égyptienne a, d’autre part, soutenu la coopération Sud-Sud à travers le Fonds égyptien de coopération technique avec l’Afrique.

Mme JANINE COYE-FELSON (Belize) a jugé essentiel d’investir dans le bien-être des mères et des enfants pour atteindre les OMD.  Elle a précisé qu’une mère saine allait mieux pouvoir élever un enfant sain et qu’une mère éduquée était plus en mesure de préparer son enfant à faire face à son avenir.  Elle a estimé qu’investir dans les enfants et les femmes était le meilleur moyen de casser le cycle de la pauvreté.  Elle a regretté que les progrès en direction de la réduction de la mortalité maternelle étaient les plus lents parmi les OMD.  La représentante a estimé que les femmes continuaient de subir des violences, de souffrir d’insuffisance de droits et d’une insuffisance d’accès à l’éducation, à la santé, aux technologies et aux revenus.  Elle a déclaré que le Belize saluait l’initiative du Secrétaire général de lancer une stratégie mondiale pour la santé des femmes et des enfants.  Elle a exhorté le secteur privé à appuyer cette initiative en rappelant que l’investissement dans les capacités des femmes se traduira par une croissance de la productivité.

M. HENRY LEONARD MAC-DONALD, (Suriname) a expliqué que le second rapport produit par le Gouvernement de son pays sur les OMD démontre que des progrès ont été accomplis comme en témoignent la réduction de 90%, entre 2001 et 2008, du nombre des cas de paludisme et la baisse à 0% du taux de mortalité résultant du paludisme, entre 2005 et 2008.  Mais ce rapport indique cependant que des reculs ont été constatés et qu’un certain nombre de défis demeurent comme la scolarisation dans le milieu rural, la création d’emplois durables pour les jeunes, et l’accès des femmes enceintes aux soins de santé, à la planification familiale et à de meilleures conditions de vie.  .

La réalisation de l’OMD nº8 relatif au partenariat pour le développement demeure un défi, a regretté le représentant, en citant les taux de l’aide publique au développement.  Après avoir attiré l’attention sur le fléau des maladies non contagieuses, il a appuyé les propos du Secrétaire général selon lesquels le monde possède les ressources et les connaissances nécessaires pour faire en sorte que même les pays les plus pauvres et ceux qui souffrent des maladies, de l’isolement géographique et des guerres civiles soient capables de réaliser les OMD.  Dans ce contexte, le représentant a fait sienne l’assertion selon laquelle le développement économique et social est au centre des objectifs et des activités opérationnelles de l’ONU.

M. DALIUS ČEKOULIS (Lituanie) a mis l’accent sur la nécessité pour les pays développés de répondre aux préoccupations des concitoyens touchés par le ralentissement économique récent tout en étant à la hauteur des objectifs en matière de développement.  Il faut assurer la cohérence à l’échelle du système en mettant l’accent sur la responsabilisation mutuelle.  Il a salué la proposition du Commissaire européen pour la création d’un fonds de réserve européen pour appuyer la réalisation des OMD en Afrique et en Amérique latine et dans les Caraïbes.  Il a souligné l’importance d’institutions démocratiques qui répondent aux attentes des populations en matière de respect des principes de transparence, de démocratie et de bonne gouvernance.  Le représentant a indiqué que la Lituanie était passée d’un statut de pays récipiendaire de l’aide à celui de fournisseur d’aide au développement.  Il a souligné la contribution de la Lituanie à la reconstruction de l’Afghanistan.  Il a affirmé que son pays était concentré sur l’OMD 2 visant à favoriser la scolarisation primaire.  Il a mis l’accent sur l’importance de l’autonomisation des femmes, qu’il a présentée comme un moyen de multiplier les capacités de production et de développer le potentiel de croissance.