jeudi 10 mars 2011

Avortement des ours polaires

La Gondwana Agency, agence de conseil en stratégie et en partenariat, spécialisée dans la protection de la biodiversité, rapporte le 9 mars qu' "une étude récente indique que les femelles ourses polaires ont de plus en plus de mal à mener leur grossesse à terme. L'étude prévoit que si la mer de glace de la baie d’Hudson (Canada) se rompt un mois plus tôt qu’habituellement, 40 à 73% des ours polaires femelles enceintes pourraient ne pas réussir à mener leur grossesse à terme, mettant un peu plus en péril la survie de l’espèce".

OP : ourson polaire 

Ces conclusions seraient identiques pour "les morses qui utilisent les mers de glace comme plateforme de maternité et sur lesquelles les femelles donnent naissance et élèvent leurs jeunes". Le morse figure désormais parmi les espèces menacées pour "les services américains de la pêche, de la faune et de la flore".

MM : morse menacé

mardi 1 mars 2011

La vie sans pétrole, yes we can

A l'étranger comme en France, de belles initiatives méritent qu'on s'y attarde une seconde, surtout aujourd'hui, alors que tout le monde s'agite sur l'éventualité d'un nouveau "choc pétrolier" dû aux "révolutions arabes". 

Il s'agit d'innovations intéressantes, qui paraissent peut être "anecdotiques" mais se développent ça et là, permettant à l'homme de s'éloigner un peu de sa (trop grande) dépendance au pétrole. Terra-eco.net en a dressé un "inventaire", non exhaustif bien entendu, qu'il est bon de lire. 

On y apprend que plusieurs ONG favorisent donc le développement, "sans pour cela entrer dans une dépendance au pétrole". Quelques exemples : 
  • « Use solar save lives » distribue des lanternes solaires comme alternative aux lampes à kérosène au Kenya ;

  • Bolivia Inti diffuse des cuiseurs solaires auprès des populations les plus pauvres ; 



jeudi 24 février 2011

La microfinance à notre chevet

La microfinance est discutable, discutée, mais quoi qu'on en dise, elle reste à notre chevet! D'après le blog de la Microfinance à Madagascar, ce mécanisme financier particulier consiste à collecter l'épargne et le financement des petits producteurs ruraux et urbains dans un double objectifs

  • favoriser l'accès des petits producteurs exclus du circuit bancaire à des services financiers de proximité et adaptés à la taille de leurs activités (micro-entreprises/micro-crédits) ; 
  • réaliser une meilleure collecte de l'épargne des ménages et des petits entrepreneurs pour la réinjecter dans le circuit économique.



Même si cet univers peut être complexe, on en comprend d'ores et déjà le fonctionnement et les ambitions, plutôt louables il faut bien le reconnaître. La microfinance a fait l'objet d'attaques diverses, y compris par d'anciens adeptes. Il n'y a pas si longtemps, des propos déploraient l'endettement d'une population déjà pauvre pour enrichir des banques déjà fortunées. La controverse étant alimentée par une vague de suicides de fermiers indiens dont l'activité reposait sur le microcrédit. Mais aujourd'hui, et la lecture des infos de la microfinance le confirme, il semble nécessaire de ne pas définitivement condamner et oublier ce système de financement qui reste au chevet d'une économie mondiale incapable de favoriser le développement du plus grand nombre.

Il faut le savoir, à Madagascar, grâce à la microfinance, "le taux d'accès de la population est passée de 10%, fin 2009 à plus de 16%, fin 2010". Par ailleurs, en Egypte, qui amorce une transition politique, économique et sociale, des activités de micro-assurances émergent. Le concept est "basé sur la coopération et la protection et sur l'aide réciproque entre les participants. Il est basé sur la mutualisation des risques, l'absence d'intérêt, le partage des profits et des pertes, la délégation de gestion par contrat d'agence et l'interdiction des investissements illicites". 

... Sounds good, doesn'it?...

mardi 22 février 2011

Nouveau rapport de l'ONU sur l'économie verte

Le 21 février, à Nairobi, au Kenya, le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) a présenté un nouveau rapport démontrant les effets positifs de l'économie verte sur le développement durable. 

Euractiv.fr évoque les "trois piliers" du rapport : "économique, social, environnemental". L'économie verte est à comprendre dans le rapport du PNUE comme vecteur d' "une amélioration du bien-être humain et de l'équité sociale, tout en réduisant les risques environnementaux et la pénurie des ressources". 

La gestion des ressources, dans le contexte actuel, notamment marqué par les débats sur le "Peak oil", est primordiale. Comme le souligne la directrice de la direction technologie, industrie et économie du PNUE, Sylvie Lemmet, citée par euractiv.fr : "comme la croissance repose sur les ressources naturelles, il n'y aura pas de croissance si l'économie n'est pas verte". Il s'agit donc de développer une économie "dont les revenus et les emplois sont créés par des investissements qui réduisent les émissions de CO2 et la pollution, améliorent le rendement des ressources et empêchent la perte de la biodiversité et des services écosystémiques".

Alors le bien-être de l'humanité est relatif on en convient! Mais il est grand temps de redéfinir et de sérieusement oeuvrer à un nouvel intérêt général, propre à notre cher "global village".

En prime, c'est la BBC, et Burj Khalifa apparaît curieusement (il n'est pas illégitime de s'interroger sur le financement), mais parce que la vidéo est jolie, chacun y prendra ce qu'il veut!

http://www.youtube.com/watch_popup?v=2HiUMlOz4UQ&vq=largeBon

jeudi 17 février 2011

Amin Maalouf : les identités meurtrières et le dérèglement du monde

Juste quelques mots pour vous inciter à lire Amin Maalouf, excellent essayiste et romancier franco-libanais. 

La brève introduction biographique reprise de sa "fiche wikipédia" donne immédiatement la dimension d'un parcours teintant la richesse de ses pensées :  

Né à Beyrouth, les premières années de l'enfance d'Amin Maalouf se déroulent pourtant en Egypte, patrie d'adoption de son grand-père maternel. De retour au Liban, sa famille s'installe dans un quartier cosmopolite de Beyrouth, où ils vivent la majeure partie de l'année, mais passent l'été à Machrah, village du Mont-Liban dont les Maalouf sont originaires. Son père est un journaliste très connu au Liban, également poète et peintre, issu d'une famille s'enseignants et de directeurs d'écoles. Ses ancêtres, catholiques, se sont convertis au protestantisme au XIXème siècle. La mère d'Amin est issue d'une famille francophone et catholique, dont une branche vient d'Istanbul, ville hautement symbolique dans l'imaginaire d'Amin Maalouf, la seule qui soit mentionnée dans chacune de ses oeuvres.

La lecture des ouvrages Les identités meurtrières (Grasset, 1998) et Le dérèglement du monde, quand nos civilisations s'épuisent (Grasset, 2009) devrait être obligatoire et au programme de cours d'éducation civique ou d'histoire géographie. 


Rapidement, dans Les identités meurtrières, Amin Maalouf montre en quoi les clivages identitaires supplantent désormais les combats idéologiques et quelles en sont les conséquences, en termes de conflits notamment. Il déplore un "étiquetage" identitaire, soulignant que définir une identité implique de renoncer à une autre identité ou à d'autres formes d'une identité propre. Hors, comme il le formule, une identité ne peut être définie de façon immuable : 
  • "L'identité n'est pas donnée une fois pour toutes, elle se construit et se transforme tout au long de l'existence". 

http://www.amazon.fr/Amin-Maalouf
http://www.amazon.fr/Amin-Maalouf


Par ailleurs, dans Le dérèglement du monde, il analyse le rééquilibrage des puissances depuis la fin de la Guerre Froide et montre non pas comment s'affrontent les civilisations, mais surtout comment elle s'épuisent dans un dialogue de sourds. Il analyse en quoi le progrès technologique dépasse l'évolution de compétences morales. Il alerte sur la nécessité du déploiement d'une véritable solidarité active internationale, insuffisamment ancrée dans les esprits. Amin Maalouf décrit avec ce qui apparaît comme une juste évidence, intelligible mais intolérable, "la barbarie de notre époque, et en particulier sur celle des deux univers culturels auxquels [il] appartien[t], à savoir le monde arabe et l'Occident".  
  • "Le premier paraît incapable de tolérer aujourd'hui ce qu'il tolérait il y a cinquante ans, il y a cent ans, ou même il y a mille ans. Certains livres publiés au Caire dans les années 1930 sont aujourd'hui prohibés pour cause d'impiété; certains débat qui avaient lieu à Bagdad au IXe siècle, en présence du calife abbasside, sur la nature du Coran, seraient impensables de nos jours dans n'importe quelle ville musulmane, même dans l'enceinte d'une université. Quand je pense que l'un des plus grands poètes classiques de langue arabe est universellement connu sous son surnom d'al-Moutanabbi, littéralement "celui-qui-se-dit-prophète" parce que en sa jeunesse il parcourait l'Irak et l'Arabie en proclamant de telles prétentions! En son temps, au Xe siècle, la chose provoquait des haussements d'épaules, des moqueries, des froncements de sourcils, mais elle n'a jamais empêché les croyants d'écouter le poète et d'admirer son talent; aujourd'hui, il se serait fait lyncher ou décapiter sans autre forme de procès.
  • En Occident, la barbarie n'est pas faite d'intolérance et d'obscurantisme, mais d'arrogance et d'insensibilité. L'armée américaine déboule dans l'antique Mésopotamie comme un hippopotame dans un champs de tulipe. Au nom de la liberté, de la démocratie, de la légitime défense et des droits de l'homme, on maltraite, on démolit, on tue. Sept cent mille morts plus tard, on se retirera avec un vague mot d'excuse. On a dépensé un trillion de dollars, et selon certaines estimations deux ou trois fois plus, mais le pays que l'on a occupé est plus pauvre qu'avant. On a voulu combattre le terrorisme, mais celui-ci n'a jamais été aussi florissant. [...] On a prétendu instaurer la démocratie, mais on s'y est pris de telle manière que la notion elle-même en a été pour longtemps déconsidérée".

Quelle déception de n'avoir entendu Amin Maalouf en France en marge du fâcheux débat sur l'identité nationale lamentablement orchestré par le gouvernement Sarkozy. Quel dommage de ne pas l'entendre actuellement, alors que les peuples soumis aux dictatures arabes jusqu'à présent se soulèvent les uns après les autres...






lundi 14 février 2011

Berlusconi dit avoir besoin de l'Europe

Le gouvernement italien, emmené par Silvio Berlusconi, en appelle à l'Union européenne pour régler la question de l'immigration tunisienne sur l'île italienne de Lampedusa.

Un bateau d'émigrés tunisiens arrivant à Lampedusa en 2008

Euractiv.fr informe en effet, le 14 février que "plus de 5000 Tunisiens", de moins de 25 ans, ont débarqué ces 5 derniers jours sur l'île de Lampedusa. Face à cela, et utilisant certainement l'actuel contexte tunisien comme "effet d'aubaine", l'Italie "a décrété l'état d'urgence humanitaire et lancé un appel à une aide européenne pour endiguer le flux d'immigrés". 

Le ministre de l'Intérieur, Roberto Ma(ca)roni, aurait "déploré l'absence d'une action européenne concertée" et pleurniché que l'UE "a laissé l'Italie seule, comme d'habitude".

Frontex, l'agence européenne de surveillance des frontières, est appelée à éponger. Cecilia Malmström, commissaire européenne aux Affaires intérieures, se serait déclarée le 12 février "parfaitement consciente de la pression exceptionnelle sur l'Italie". Elle aurait indiqué être en relation avec Frontex et le bureau européen de l'aide à l'asile (notons que dans "aide à l'asile", il y a le mot AIDE) "pour examiner de quelle manière ils pourraient assister les autorités italiennes". Un sujet qui serait à l'agenda du Conseil européen Justice et Affaires intérieures du 24 février. Qui vivra verra.

Roberto Maroni

Cecilia Malmström

Le gouvernement aurait également demandé au gouvernement tunisien s'il pouvait envoyer des troupes de polices "dans les eaux territoriales tunisiennes", une requête bien évidemment refusée par la Tunisie qui "refuse le déploiement de soldats étrangers sur son territoire".

Aujourd'hui même, alors que Catherine Ashton, la haute représentant pour l'action extérieure de l'UE est supposée être en déplacement en Tunisie, le ministre des affaires italien doit rencontrer le premier ministre tunisien Mohammed Ghannouchi. Est-à dire que des décisions seront prises à huis clos alors...?

Catherine Ashton
Mohammed Ghannouchi

Qu'en disent les associations? En France en 1999, sous le gouvernement Jospin - ce petit "yoyo" qui ne dit plus grand chose alors que tous les membres de sa famille s'excitent en vue des primaires - en accord avec les autorités préfectorales, il avait été créé un centre d'accueil à Sangatte, administré par la Croix Rouge. De quoi humaniser l'errance humaine un minimum, brutalement déshumanisée par la sarkostar qui n'aura "traité" la question qu'en surface, les migrants étant toujours présents évidemment, dans des conditions déplorables.

Espérons que l'UE et la Tunisie auront une belle influence sur l'Italie, qui serait capable un jour certainement d'ériger un mur, aussi parfaitement inutile, honteux, scandaleux qu'entre les Etats-Unis et le Mexique ou entre Israël et la Palestine.






mercredi 9 février 2011

Les réfugiés climatiques : à quelle frontière les reconduire?

Délicieux d'imaginer la tête d'un Brice s'il devait reconduire à leurs frontières les réfugiés climatiques...

On ne va pourtant tout de même pas leur tourner le dos, aux "200 millions" d'êtres vivants qui "pourraient migrer à cause du changement climatique". Aux effrayés, ici ou là-bas, détendez-vous, une étude britannique "rassure" : parmi ces millions de personnes, très peu franchiraient leurs frontières. En effet, journaldelenvironnement.net fait savoir que l'International Institute for Environnement and Development (IIED) annonce le 2 février, via une étude se focalisant sur la Bolivie, le Sénégal et la Tanzanie, que "les personnes fuyant des dégradations environnementales traversent rarement les frontières" au profit d'un exode rural vers les zones urbaines au sein de leur pays, ou d'une émigration "vers une région voisine".

Eux donc, les vulnérables, essaient de se casser, et cassent la tête au passage des "juristes, ONG et institutions internationales" qui s'efforcent depuis une vingtaine d'années de traiter la question du "réfugié environnemental". Parce que c'est à cette catégorie qu' appartient l'homme qui fuit face à la montée des eaux (sans mauvais jeux de mots). Pourquoi d'ailleurs ne pas renommer les bengali "réfugiés environnementaux", ça irait plus vite. Cela rassurerait aussi. Ils seraient facilement identifiables et assignés intra muros. Cela témoignerait simplement de ce qui apparaît comme une "nationalisation de cette problématique".

Montée des eaux au Bangladesh
Faudrait il penser un statut de réfugié environnemental pour les tigres du Bengale? 



mardi 8 février 2011

Manifestations au Moyen Orient en Irak y compris

Cette news parue sur un média canadien, selon laquelle on manifeste en Irak - oui, en Irak, où l'Etat est en totale déconfiture, ce n'est pas peu dire - en faveur des services publics, a de quoi défrayer la chronique... mais les yeux restent rivés sur l'Egypte. Pays tout de même plus sexy pour nos fragiles regards, peu habitués à voir un monde arabe lumineux. Simplement heureux que le mur de la peur tombe, pour reprendre une expression qui circule en ce moment. Cela méritait bien quelques lignes rapides.


On apprend donc sur cyberpresse.ca que "des manifestants ont affronté des policiers anti-émeute et ont défilé dans des rues encombrées de déchets", le 6 février, "en Irak, afin de d'exiger de meilleures perspectives d'emploi et des services publics plus efficaces". 

L'article nous informe aussi que "même si l'intensité des manifestations sur le territoire irakien ne s'est pas approchée de celles qui ont eu lieu en Egypte et en Tunisie, elles ont tout de même dérangé la classe dirigeante irakienne. Cette semaine, le premier ministre Nouri al-Maliki a annoncé qu'il ne serait pas candidat pour un troisième mandat et qu'il transférerait la moitié de son salaire au trésor public afin de contribuer à la réduction du fossé financier entre les politiciens et la moyenne des Irakiens".

Serait-il être naïf que de caresser l'espoir de belles surprises pour 2011?! Il serait simplement temps que les dirigeants mettent avant tout l'accent sur les services publics, au premier rang desquels l'éducation et la santé.




mercredi 26 janvier 2011

bon ap' prendre

Cette déclaration, dans la bouche du président de Nestlé, est forcément non dénuée d'intérêt...mais what the hell, compte tenu de la gravité du sujet, tout est bon à prendre ! 


Dans un entretien paru dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung, Peter Brabeck évoque une hausse inquiétante des prix alimentaires dans le monde, qui risque d'être durable. Il s'oppose à la conversion de terres agraires en zones réservées à la production de biocarburants et déplore des décisions politiques qui entravent l'exportation de denrées de première nécessité telle que le blé et le sucre. Il soutient encore qu' "avec les techniques actuelles, y compris le génie génétique, on peut nourrir 9,5 milliards de personnes". Une bonne nouvelle, enfin, surtout pour elle : 


Et les 847,5 millions d'autres (période 2005-2007, tendance à la hausse) 

http://www.fao.org/economic/ess/food-security-statistics/fao-hunger-map/en/

lundi 24 janvier 2011

BEI : banque européenne inconsciente

La Banque européenne d'investissement (BEI) doit arrêter de subventionner le gouvernement biélorusse !! Comme si elle n'avait pas pu y penser avant!! Le Parlement européen fait ENFIN (parce que tout est long avec celui-là aussi, il faut bien l'admettre) savoir, suite à sa session plénière du 17 au 20 janvier 2011 que : 

- "l'UE doit imposer une interdiction de voyage et le gel des avoirs des responsables biélorusses, des juges et des agents de sécurité impliqués dans la répression violente des élections du 19 décembre 2010. La levée de ces mesures devrait être subordonnée à la libération des leaders de l'opposition emprisonnés".

Opposant biélorusé face aux farces de l'ordre
Bref, le texte des heureux-députés condamne très fermement, comme d'hab, la brutale répression au moment du scrutin électorale et prévoit, comme d'hab, un éventail de sanctions, parmi lesquelles "le gel de toutes les aides macro-financières octroyées sous forme de prêts du FMI ainsi que de toutes les opérations de prêt au titre du programme de la BEI et de la BERD", la Banque européenne pour la reconstruction et le développement. A noter en passant que même en économie/politique, il y a des départements R&D. Un vrai business.

Par ailleurs, l'actualité de la BEI fait également peine à voir (enfin, à lire) si l'on se souvient, comme le fait l'ONG Survie, du rapport rendu le 22 novembre 2010 par la coalition Counter Balance, au sein de laquelle figure Les Amis de la Terre notamment, intitué "Délit de fuite : ce que la Banque européenne d'investissement préfère cacher de ses prêts en Afrique", et du rapport de décembre 2010 intitulé "Projet Mopani (Zambie) : l'Europe au coeur d'un scandale minier" : ces rapports constatent tous les deux que "la BEI finance la corruption et l'évasion fiscale". Niiice.

lundi 17 janvier 2011

Ça chine au Sénégal...

Le Sénégal fait l'objet d'articles peu glorieux aujourd'hui... Alors que les yeux sont rivés sur l'actualité arabe en général, maghrébine pour faire vite, tunisienne en particulier, on apprend que le Sénégal est "au bord de l'implosion"... aussi!! 

A Dakar, aurait eu lieu samedi 15 janvier, une manifestation contre la vie chère... Seul un millier de personnes y aurait participé, mais cet évènement est perçu comme les prémices d'une "exaspération grandissante" motivée par une augmentation des prix de denrées de premières nécessité qui iraient au-delà du seuil de 2008, "année de crise alimentaire". 

L'Etat, surendetté, chercherait une solution pour contrer l'augmentation des tarifs des biens "primaires" : un abaissement des taxes, comme il l'a été fait en Jordanie et en Libye, serait envisagé... geste symbolique, préventif... non mais on croit rêver....  

La Terre produit suffisamment de denrées alimentaires pour nourrir la planète... il n'y a qu'à s'intéresser au gaspillage alimentaire en France!!! Le 24 décembre 2010, France-info.com relayait l'information selon laquelle :

Un million et demi de tonnes de nourriture passent directement chaque année en France du chariot à la poubelle. Cela représente 20 kilos par personne et par an de denrées alimentaires. Nous jetons ainsi 7 kilos d'aliments non entamés, encore emballés ; de la viande, des produits laitiers, des plats cuisinés ET 13 kilos de restes de repas, des pâtes, du pain, des fruits et légumes peu abîmés.

Bref, facile alors d'imaginer quels sont les chiffres européens, américains, la somme des deux... Et juste "pour le fun", petit rappel : 




Dissection de poubelles du monde entier

Pendant ce temps là donc, en Afrique - et ailleurs - les populations subissent et la frustration grimpe, les révoltes risquent bien de s'enchaîner, les peuples, de se déchaîner (dans tous les sens du terme)... comment ne pas les comprendre et les encourager? 

A la problématique alimentaire s'ajoute bien entendu un ensemble d'autres problématiques - la vie publique d'un Etat n'est autres que la gestion d'un ensemble de problématiques n'est-ce pas - parmi lesquelles figure l'enjeu énergétique... Au Sénégal, dont la capitale fait l'objet d'incessantes pannes d'électricité, la Chine s'active!!!!!!!! Un accord vient d'être signé, le 14 janvier 2011 à Dakar, par lequel la Chine s'engage à prêter à l'Etat sénégalais "53 millions d'euros, destinés à améliorer la distribution d'électricité". 

Si seulement l'Homme pouvait recharger ses batteries à l'électricité.

En attendant, pour recharger les vôtres : 


Jean Racine : 








Badou Diop

vendredi 14 janvier 2011

Con ou com : contradictoire ou complémentaire?

Nous assistons à un ré-apprivoisement des zones désertiques, à des fins énergétiques ou environnementales, en Chine, ou en Jordanie par exemple, où se développe actuellement le "Sahara Forest Project". Impressionnant et certainement bénéfique, espérons.

Dans le même temps, selon une agence onusienne, l'Organisation mondiale de l'Agriculture et de l'Alimentation, "13 millions d'hectares de forêts disparaissent de la surface du globe" chaque année.
Rien qu'au Pérou, plus d'une vingtaine d'espèces sont "en danger critique d'extinction" d'après maxisciences.com.


Même si la courbe de déforestation aurait tendance à s'inverser pour s'affaiblir - mieux vaut tard que jamais - et même si la déforestation permettrait d'en savoir davantage en matière de biodiversité - "WWF estime qu'en dix ans 1200 nouvelles espèces de plantes et d'animaux ont été révélée" - la destruction qui persiste d'un côté et la "réparation" de l'autre est elle bien utile? 

Quelle énergie gaspillée !!!!!

jeudi 13 janvier 2011

Haïti, un an après : nouvel éclairage

Je connaissais Architectes sans frontières, mais je découvre à l'instant l'ONG Électriciens sans frontières . Interrogation immédiate : existe-t-il des "Plombiers sans frontières"? des "Couvreurs sans frontières"? "Carreleurs sans frontières"? Éboueurs sans frontières? Apparemment non...mais why not!

Toujours est-il que si le choléra - dont l'apparition à Haïti a fait l'objet d'une certaine polémique (mais peut-on échapper à la polémique dans une société où personne ne sait plus qui croire?) - aurait un peu plus aidé Haïti à sombrer après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, offrant une nouvelle vitrine médiatique pour critiquer l'action des ONG, Youphil nous rassure !!! 

Le "médias de toutes les solidarités" nous apprend donc que les membres d’Électriciens sans frontières, qui ont remis "en service des installations électriques de structures de soins, l'éclairage de camps de réfugiés, à Port-au-Prince comme à Léogâne, les derniers mois, ont montré à quel point l'électricité et la lumière étaient des vecteurs de survie et de sécurité pour les populations sinistrées".

Plutôt sympa d'aider ceux qui aident ceux qui aident. Nous aussi maintenant on y voit un peu plus clair. 

En attendant de pouvoir changer de refrain : http://www.mytaratata.com/Pages/ARTISTES_Fiche.aspx?ArtistId=998  






lundi 10 janvier 2011

Alger rit : Alger, « capitale continentale de l’énergie verte » qui tente de contenir les prix et les émeutes

Supérieure en poids et qualité, un slogan pour Martine Aubry ?

Le gouvernement algérien a décidé samedi de supprimer temporairement certaines taxes sur le sucre et l'huile alimentaire, dans l'espoir d'enrayer la hausse des prix et les manifestations dans plusieurs villes d'Algérie. Le gouvernement fait savoir, rapporte l’express.fr, que ces exonérations temporaires et exceptionnelles de droits de douanes, de TVA et d'IBS, sur le sucre roux et sur les huiles alimentaires représentent un total de charge de 41% qui vient en déduction des prix de revient ». Ces mesures resteraient en vigueur jusqu’au 31 août 2011… sans doute un début, qui pour l’instant ne convainc pas évidemment : un retraité de 65 ans nommé Abdallah Chiboud vivant à l’Est d’Alger, aurait déclaré que «la tension reste vive. Les gens ont peur. Dans mon quartier, ce matin, il n’y avait pas de pain ni de lait, rien ».

Mais, « who cares ? » : en ce début de semaine, des « experts et responsables de pays africains, spécialisés dans le développement des énergies renouvelables » se sont réunis « à l’hôtel Hilton d’Alger » à l’initiative de la Commission africaine de l’énergie. Elmoudjahid.com évoque dans ce contexte le projet de gazoduc transsaharien (TGSP), « d’une capacité de 25 milliards de mètres cubes/an et devant relier le Nigéria à l’Algérie ». Ce projet permettrait de :

1 : réduire les volumes de gaz torchés – une bonne nouvelle pour les associations environnementales et accessoirement, l’environnement lui-même et avant tout, les hommes qui s’intoxiquent malgré eux.

2 : mettre à la disposition de millions d’Africains habitant les zones traversées l’énergie nécessaire à leur développement et de générer d’importants revenus par l’exportation du gaz vers l’Europe.
Tout va bien dans le meilleur des mondes !